Accueil Chronique de concert Jean-Louis Murat
Samedi 21 décembre 2024 : 6880 concerts, 27251 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.

Chronique de Concert

Jean-Louis Murat

Jean-Louis Murat en concert

Café de la Danse, Paris 10 décembre 2018

Critique écrite le par

Il y a peut-être une chose que l'on peut reprocher à Murat, qui se tient là derrière les portes, non pas de Naples, mais du Café de la Danse : sa bonne humeur. On a souvent comparé Jean-Louis Murat à un chat sauvage, animal omniprésent dans son oeuvre. Mais c'est plutôt à un matou ronronnant que l'on a affaire ce 10 décembre 2018 pour la première date parisienne de sa tournée post-Il Francese.



Aux côtés des fidèles Stéphane Reynaud à la batterie et Fred Jimenez à la basse, Murat a quelques raisons d'être heureux : le public est présent en nombre, joyeux lui aussi, content de retrouver un JLM qui avait délaissé la scène et les salles parisiennes depuis trop longtemps. Et c'est un Murat taquin qui se présente et enchaîne les titres entre quelques uns de ses petits cris caractéristiques et sifflements.







Mais reprenons depuis le début : "Achtung" lance magnifiquement la soirée. Le tempo sera donc enlevé, tant mieux. Le son blues-rock un peu groovy est excellent. Et quitte à faire quelques manières dans la voix, tout est limpide. La sublime "Ciné Vox", un des temps forts de l'album s'ensuit. La voix de Murat est parfaite, on entend distinctement le texte qui se place directement, pour moi en tout cas, dans les sommets du paysage Muratien : "Quel est ce boucan infernal / Toutes les bêtes prennent la fuite / Quel nid précaire dans la montage / Je vis comme mort je te dis". Un "Hold Up" en solo, plus calme et étiré que sur l'album conclut ce début de concert entièrement consacré à Il Francese.



Après "Tarn et Garonne", toujours aussi belle -mais comment rater une telle chanson ?- et un "Over and Over" sympathique mais un peu long, arrive le sommet du concert : l'inédit "Autant en faire quelque chose". Une chanson déjà entendue sur le live de France Inter mais qui n'avait alors pas marqué les foules. Le groupe joue la chanson le plus fort possible et c'est un vrai moment jouissif pour à peu près tout le monde. Un pur moment de rock'n'roll que l'on attendait pas forcément et qui n'en est que plus chouette. C'est hélas l'un des derniers grands moments du concert puisque l'ambiance retombe un peu. Le chat ne se fait plus jaguar ou panthère, il ronronne le temps de quelques chansons assez réussies mais jamais marquantes : "Rendre l'âme" et "Gazoline" sont trop répétitives, "Kids" était sublime sur le live de France Inter mais est trop courte ici et moins élaborée. Le calme et joli moment sur "L'amour qui passe" -issu du chef d'oeuvre Le Moujik et sa femme dont la réédition en vinyle est disponible à la vente en exclusivité dans les couloirs du Café de la Danse- est interrompu par une "Marguerite de Valois" elle-aussi bien trop répétitive sur scène.







Murat s'en va après quelques blagues -il faudra un jour qu'il nous fasse son one man show, je serai au premier rang- mais revient très peu de temps après pour un sublime "Je me souviens" chanté a capella. Superbe moment qui signe la fin du concert. On ne dira en effet pas grand chose sur "Les Jours du jaguar", complètement massacré en conclusion du concert. C'est l'un des plus grands titres de Murat, et l'occasion, sur scène, de foutre le feu. Il dit au moins 10 fois au revoir à tout le monde en plein milieu de la chanson et fait bien savoir qu'il ne reviendra pas sur scène une fois celle-ci finie. C'est assez symbolique. Le jaguar s'est fait chat ce soir.



Un bon Jean-Louis donc mais on est hélas quelques uns à préférer Murat quant il est dos au mur, énervé, concentré. Quand il ne s'adresse pas trop au public ou juste pour sortir une vanne un peu vacharde. Murat avait le sourire ce soir. Nous aussi en entrant et en sortant du Café de la Danse avions le sourire mais nous n'avons pas été soufflés comme en sortant du Bataclan pour la tournée Le Cours Ordinaire des choses, du New Morning ou de la Maroquinerie après l'album Babel. C'est un problème de riche : Murat nous a tellement habitués à toucher au sublime qu'on a du mal à se contenter de ses concerts qui se contentent d'être bons.



Tout était donc très beau hier soir mais tout est passé très vite. Tout était très sage en somme. Peut-être Murat sortira-t-il les griffes pour le second concert prévu ce soir ?







Liens : www.jlmurat.com, www.facebook.com/jeanlouismurat, twitter.com/jeanlouismurat, www.leliendefait.com, www.surjeanlouismurat.com...







Photos : Franck Loriou







 Critique écrite le 11 décembre 2018 par Kid

> Réponse le 12 décembre 2018, par Serletho

[Café de la danse, Paris - 11 décembre 2018] L'impression que Jean-Louis Murat s'emmerde sur scène, et qu'il est soulagé une fois son très court concert terminé (1h15... on est bien dans le foutage de gueule là ?). Si court que le public présent hier soir pensait à une blague de la part de l'artiste... qui, devant ces gens ne voulant pas y croire et restant dans la salle malgré la lumière rallumée et la musique de fond signifiant qu'il n'était plus l'heure d'un second rappel, s'est quand même fendu d'un retour sur scène pour un dernier morceau. Alors oui, le son est bon et le trio fonctionne, mais pour quelqu'un comme moi qui ne l'avait jamais vu sur scène, c'est décevant, et cela confirme un sentiment déjà éprouvé : mieux vaut éviter d'aller voir un chanteur apprécié une fois passé ses 60 ans. Pas de soucis avec le fait qu'il...  La suite | Réagir


Jean-Louis Murat : les dernières chroniques concerts

Jean-Louis Murat en concert

Jean-Louis Murat par Pierre Andrieu
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand, le 12/04/2022
C'est à un Jean-Louis Murat des grands jours auquel le public du club de La Coopé a eu droit le 12 avril lors de l'étape clermontoise de sa tournée pour présenter l'album "La... La suite

Jean-Louis Murat (Festival Hibernarock 2022) en concert

Jean-Louis Murat (Festival Hibernarock 2022) par Pierre Andrieu
Théâtre municipal d'Aurillac, le 02/03/2022
Début de tournée réussi - et gentiment chaotique - de Jean-Louis Murat au théâtre d'Aurillac pour son retour sur scène après plus de deux ans d'arrêt forcé, et ce avec un... La suite

Jean-Louis Murat + Matt Low en concert

Jean-Louis Murat + Matt Low par Pierre Andrieu
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand, le 22/11/2018
Après une balade de nuit - superbement éclairée par la pleine lune - sur un des puys qui dominent Clermont-Ferrand, on se rend à La Coopérative de Mai pour les concerts de Matt Low... La suite

Jean-Louis Murat + Matt Low (concert pour Koloko 2016) en concert

Jean-Louis Murat + Matt Low (concert pour Koloko 2016) par Pierre Andrieu
La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand, le 25/02/2016
Excellente édition 2016 pour le traditionnel concert humanitaire pour Koloko donné par Jean-Louis Murat à la Coopé tous les ans en juin... Plein de monde dans le club, qui affiche... La suite

Café de la Danse, Paris : les dernières chroniques concerts

Fantastic Negrito en concert

Fantastic Negrito par Samuel C
Café de la Danse - Paris, le 04/11/2018
Alors qu'un mois de novembre fort en commémorations débute, voir débouler Fantastic Negrito au Café de la Danse livrer un show époustouflant file le baume au cœur qui manquait... La suite

MIEN en concert

MIEN par Samuel C
Le Café de la Danse - Paris, le 24/09/2018
Dans un Café de la Danse à l'éclairage judicieusement tamisé, une invitation à une expérience spatio-temporelle était proposée par MIEN, un groupe composé de membres de The Black... La suite

Mark Lanegan Band en concert

Mark Lanegan Band par Samuel C
Café de la Danse - Paris, le 25/11/2017
Deux légendes vivantes qui ont définitivement marqué les grandes décennies noisy et (post) grunge ont foulé les planches du Café de la Danse en moins d'une semaine. Thurston... La suite

Thurston Moore Band en concert

Thurston Moore Band par Samuel C
Café de la Danse - Paris, le 19/11/2017
Sonic Youth ! Ce nom évoque une période intense de créativité. "Evol", "Dirty", "Goo", "Sister", "Daydream nation", "Rather ripped" ou encore "Washing Machine" demeurent les... La suite