Chronique de Concert
The Keith Richards Overdose+ The Fleshtones
Photo : Pixxxo
Les Keith Richards Overdose, quatuor phocéen que je n'ai encore jamais vu, ouvre la soirée. Le groupe vient de commencer son set depuis une dizaine de minutes lorsque je débarque et je suis d'emblée plongé dans le vif du sujet : leur rock'n'roll hautement énergique et crade m'évoque tout de suite plein de bonnes choses : la sainte trinité Stooges / MC5 / New York Dolls voire les Sonics ou les Heartbreakers.
Photo : Pixxxo
Il y a quelques problèmes d'ampli au début mais le groupe ne se perturbe pas pour autant : le chanteur-guitariste chante comme un enragé, la section rythmique est solide et puissante ; le batteur semble être un adepte des " Bo Diddley beats " et les guitares recyclent habilement des riffs stoniens à la sauce punk (forcément, avec un nom de groupe pareil). Rien de très nouveau, certes, mais là n'est pas le propos, les Keith Richards Overdose jouent avec intensité et conviction, s'inscrivant ainsi dans une tradition rock'n'rollienne pure et dure.
Photo : Pixxxo
Il y a de temps en temps quelques plans plus sixties : choeurs à l'unisson qui me rappellent ceux des girls groups ou les chorus de guitares Chuck Berry-esques, exécutés à la Telecaster par Polo (du Lollipop Store). Tout ça fut une très bonne entrée en matière, donc.
Photo : Pixxxo
Les Fleshtones arrivent peu après. Le guitariste Keith Streng, chaussé de classieuses Chelsea Boots lamées vertes, règle ses pédales d'effet, et les quatre musiciens commencent très fort avec Feels good to feel, titre au riff imparable. Les cheveux ont blanchi mais l'énergie et le plaisir de jouer sont là, pas de pose ni frime chez les Fleshtones. Le chanteur Peter Zaremba, quand il ne martèle pas joyeusement sur son tambourin, envoie ses chorus bluesy à l'harmonica (toujours efficaces) ou des giclées d'orgue farfisa.
Photo : Pixxxo
Il sera cependant un peu en retrait question vocalises, laissant assez souvent le micro à un Keith Streng déchaîné qui chante comme un Bon Scott garage. Un musicien local et quinquagénaire, visiblement un pote du groupe, montera sur scène pour tenir la guitare et chanter un titre que je crois reconnaître comme étant un morceau des New York Dolls. Démarche plutôt sympathique qui témoigne de la générosité scénique des Fleshtones et de leur proximité avec le public.
Photo : Pixxxo
Leur prestation est, comme de coutume, très physique : Keith Streng saute comme un cabri, Peter Zaremba tourne sans arrêt sur lui-même tel un shaman en transe ; les membres du groupe se retrouvent toujours au milieu du public un moment ou un autre en continuant à jouer comme des possédés. On pourrait penser qu'il s'agit là toujours des mêmes recettes, mais les Fleshtones le font avec une spontanéité et une sincérité qui empêchent que l'on trouve ça avarié.
Photo : Pixxxo
Ils étirent au maximum leur chansons de manière à ce que le beat fasse irrésistiblement bouger la foule sans que cela ne vire à la jam pénible. Le concert se termine avec deux reprises du Led Zeppelin des débuts, d'abord Communication Breakdown (finalement une des chansons les plus " punk " de ce groupe) puis Whole Lotta Love.
Photo : Pixxxo
Le rappel va durer un moment et on a droit à leur hymne irrésistible American Beat. Et ça va se terminer comme il se doit au bar. A chaque fois que je les ai vus, un des musiciens (voire deux) finissait le concert sur le comptoir : ça n'a pas loupé avec un Zaremba hilare qui s'envoie une bière bien méritée. Une dernière question : irai-je à nouveau revoir les Fleshtones s'ils repassent une nouvelle fois sur Mars ? Sans doute...en tout cas, une chose est sûre, ces types s'arrêteront de jouer quand ils seront morts.
Photo : Pixxxo
Critique écrite le 19 décembre 2013 par Phil2guy
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