Chronique de Concert
Narrow Terence
J'avais vu Narrow Terence à plusieurs reprises à l'Espace Doun de Rognes (leur "maison")... Plusieurs fois en premières parties, une fois en backing band de luxe pour un festival du label Minimum, et une fois en groupe principal en Avril 2007. Juste avant qu'ils ne remportent un succès (et un "trophé") mérité au Printemps de Bourges. Je les avais retrouvés sur leur premier album (Low Voice Conversation) également sorti en 2007, mais en restant un peu sur ma faim à cause de l'étoufement de l'énergie due à une production trop lisse (à mon goût) de cet album. C'est donc avec un peu de fébrilité, mais aussi beaucoup d'attente (et d'espoir) que je me dirigeais ce soir là vers la Gare de Coustellet.
Mise en place exécutée rapidement pour les Narrow Terence (multiples instruments, et cadres d'éclairage sur scène), ils attaquent avec une chanson de ce fameux premier album : Clay Musty Smell, installant dès le début l'ambiance étroite et sombre du groupe. La voix d'Antoine Puaux mieux placée que jamais (plus assurée que lors des dernières fois où je l'avais entendue), la batterie claire et éclatante tenue par un "petit nouveau" dans le groupe (Thomas Pirot, du goupe Nelson), le violon de Kiki affûté comme une lame, et Nicolas Puaux majestueux (bien qu'assis) à la basse.
Suivront Dinner (une de leurs plus anciennes chansons, très Tom Waitsienne) et In Soot (plus calme). Le quatrième titre est un nouveau (enfin : je suis venu pour ça !). Une "chanson d'amour" intitulée Love Battle et qui marque le vrai début du concert, le moment où les quatre membres de Narrow Terence embarquent l'assistance. Le titre alterne moments doux et rageurs, à l'image des frères Puaux, et en particulier d'Antoine qui semble se transformer en un animal de scène fascinant quand il interprète une des chansons du groupe, pour redevenir un calme et souriant lorsqu'il s'adresse au public.
La plus tranquille et aérienne Cave in Hell ne fait pas redescendre la tension, surtout qu'à partir de ce moment là, comme sur la suivante (Camilla's Tune), ils ont décidé "d'envoyer le bois", tant et si bien que l'instrumental et déjanté Sörozö ne sera pas de trop pour reprendre son souffle. S'en suivront cinq ou six titres issus de leur prochain album (qu'ils viennent de finir d'enregistrer et qui sortira au début de l'automne). Cinq ou six titres pendant lesquels ils continuent à échanger leurs instruments : Antoine à la batterie, la guitare ou l'harmonium, Nicolas à guitare ou la basse, Thomas à la batterie, la guitare, le glockenspiel ou la basse, et Kiki au violon, à la basse ou à l'harmonium). Cinq ou six titres qui laissent présager un avenir ensoleillé pour ces adeptes des salles et des univers sombres.
Ces nouvelles compositions, radicalement plus rock, permettent aux Narrow Terence de laisser leur énergie débordante s'exprimer pleinement, et au gens qui les suivent depuis leur début, de réaliser que les Narrow ont passé un cap... Qu'ils jouent maintenant dans la division supérieure... Qu'ils boxent dans une catégorie au dessus. Au dessus de celle dans laquelle ils étaient il y a deux ans, bien sûr, mais aussi au dessus de la mêlée globale de la scène des groupes de rock français. Si Narrow Terence était il y a deux ans, un bon groupe (c'est indéniable), ils sont maintenant un GRAND groupe. Une formation énergique, jubilatoire et époustouflante sur scène, allant même jusqu'à transfigurer le Odd Jerry's Parade foutrarque de Low Voice Conversation en une apothéose splendide de concert... Apothéose de celles qui font qu'un public qui découvre (apparemment) le groupe, en redemande encore et encore.
Seule frustration de la soirée (et elle est de taille) : il va falloir attendre septembre ou octobre pour emmener cette nouvelle énergie des Narrow Terence chez nous... Vivement la rentrée 2009 !
Critique écrite le 08 mars 2009 par Chlorophil
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> Réponse le 10 mars 2009, par Chlorophil
NDR : "[...]une fois en backing band de luxe pour un festival du label MICROBE [...]" (et non pas du label Minimum, comme je l'ai écrit dans le texte) Réagir
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