Accueil Chronique de concert The Anus Fletchers + The Keith Richards Overdose + The Irritones
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Chronique de Concert

The Anus Fletchers + The Keith Richards Overdose + The Irritones

The Anus Fletchers + The Keith Richards Overdose + The Irritones en concert

La Machine à Coudre, Marseille 19 mars 2010

Critique écrite le par


Bon, tout le monde aura compris que Zhou comme tous les jeunes gens de son âge, est en train de se fesse-booker : il a finalement compris que plutôt que justifier et développer le moindre avis, il était bien plus simple de dire "J'aime, J'aime pô". Pour ma part, mes rares lecteurs savent que je m'inscris dans une geste au long cours, bangsienne, inutile et flamboyante, de la scène punqueroque ; et que je ne saurais me contenter d'avis ainsi injustifiés et péremptoires. Ne serait-ce que pour le plaisir de faire une deuxième chronique du même concert, ce qui fait enrager notre ami Pirlouiiiit.


A propos de Biolay et Jean-Michel Jarre (vus respectivement la veille et le lendemain), les curieux trouveront sans peine les chroniques correspondantes, et j'ai pu vérifier une fois encore les goûts de chiotte incohérents des punquerockeurs : là où Gasoil à hurlé à l'horreur pour Jarre, Zhou a fait de même, mais pour Biolay. Ces deux blaireaux ne sont donc même pas d'accord entre eux et pire, aucun des deux ne m'a même foutu son poing dans la gueule comme l'aurait fait un vrai punk puisque, d'évoquer ces deux noms devant et dans la Machine à Coudre était clairement de l'ordre du blasphème...


Bref, venons en au fait : grosse soirée encore, à la Machine à Coudre, avec deux groupes plutôt en forme du moment (à quelques bras cassés près) : The Keith Richards Overdose et Irritones. Mais aussi en première partie, les derniers sacripants en date (ça va vite décidément à Marseille, la mauvaise graine pousse dru), les Anus Fletchers. Autant le dire tout de suite, on ne veut même pas savoir ce que ça signifie. J'ai d'ailleurs personnellement effacé du doigt tout en pissant, un tag qu'un de leurs fans avait écrit dans les cabinets... au marqueur effaçable (ah, les mômes).


En tout cas on les avait spotté à la Fête de la musique l'été dernier (ce truc où d'aucuns prétendent qu'ils ne voient jamais rien de sympa), avec les Drone juice qui nous avaient totalement bluffés par ailleurs. On avait noté ici, batteur 12 ans et autre 15, après enquête rapide, on était pile dessus ! Cela entraîne d'ailleurs des va-et-vient dans la salle arrière de très jeunes personnes, garçons et filles pas tous totalement pubères, qui doivent regarder d'un air inquiet les vieux messieurs des autres groupes de la soirée... C'est plus un backstage, c'est un centre aéré !


D'ailleurs à revoir la photo même ratée des Anus de juin dernier, on se dit qu'ils ont grandi depuis ! Ils jouent fort et mal, en tout cas pas toujours tous la même chose au même moment, mais c'est bien normal à leur âge. Ils ont par contre une belle énergie, notamment ce batteur minuscule (13 ans, putain), qui me fait dire avec dépit qu'on aura bientôt sur scène des gens qui sont nés UN SIECLE APRES nous... Bref le sale petit morveux qui tient très bien sa place tout en se plantant de temps à autre, met un sale coup de vieux à tout le monde. Il y a aussi un jeune teigneux frisé en marcel, qui semble avoir le potentiel de Johnny Rotten, et même le hurleur de devant se jette avec une belle énergie dans le public, guitare en avant, dans l'espoir de se prendre une beigne.


Pour le reste, leurs compos ne sont pas encore toutes inoubliables (l'une reprend in extenso, le riff de Banquet de Bloc Party, je ne sais pas si c'est conscient), mais il y a quelques trucs bien foutus. Le problème est que quand on se jette sur des choses ou des gens avec sa guitare, elle a curieusement tendance à se désaccorder... Le bassiste est le plus stoïque et donc le plus classe - il a déjà le flegme des grands poseurs généralement observés à ce poste latéral. Voilà en tout cas un groupe à suivre, approximatif mais sympathique et qui met la banane, dont les membres font déjà passer les Dolipranes et les Jolis, dans le public, pour des vieux chnoques... En bons enfants de choeur, ils finissent, comme on finit une messe par un Notre-Père, leur concert par un Hey, Ho, Let's Go, bien dissonnant !



On a déjà chroniqué un vrai et même un faux concert des Keith Richards Overdose, un peu le groupe maudit s'il en est puisque ce soir c'est Pascal, guitare et yeux fous, qui est cassé au bras. Comme l'a dit Zhou, c'est très bien quand même, cela étant ça perd un peu en finesse : on pousse tout à fond et la guitare seule ne peut pas se répondre à elle-même. Autrement dit, Pascal sert quand même à quelque chose, rassurant non ?


Cela étant Huggie fait plaisir à voir, en pleine forme dans son corps synthétique (il aurait été entièrement transplanté dans un avatar tout neuf, selon nos informations), Nasser est tellement concentré que ça le fait presque loucher (à moins qu'il n'essaye de lire la set-list cochonnée et illisible que j'ai ramassée). Quant à Guillaume, ayant compris en voyant les précédents qu'il est désormais un vieux batteur, il arbore non plus une folle chevelure exubérante comme dans les folles années Gasolheads, mais un sage chapeau Manu Katché.


Cela étant dit, ça sonne toujours, selon les titres, Cramps-like, ou Backbeat-like (un album de douze titres des Beatles jouée à fond par des punks, j'en ai déjà parlé, suivez un peu !), il y a 1 ou 2 morceaux punk-rock-tout-à-fond (qui ne sont pourtant pas la spécialité ici), où Huggie braille en léchant son micro vintage, mais se couvre lui-même avec sa guitare réglée trop fort. On leur préfèrera les titres de rock-n-roll old school et dégénérés, joués à la vitesse de la lumière et avec le son des Sonics, où la magnifique Gretsch blanche fait merveille en tricot et point de croix.


Nasser, plus poseur que jamais, fait aussi office de Pascal (pose arrogante et regard de chercheur d'emmerdes), et se déhanche en dansant, plus qu'à l'accoutumée on dirait, autour de sa jolie Rickenbacker. On l'aura compris, The Keith Richard Overdose, c'est toujours aussi sexuel et saturé, prenant voire hypnotique et joué par de grands comédiens, mimiques et langues tirées : ces mecs sont malheureusement juste arrivés 60 ans trop tard pour inventer le rock'n'roll, mais n'ont pas l'air de s'en soucier. Ca déboîte, c'est de la balle et le public ondule et se cogne en rythme ! Ils sont en effet, et oui il fallait écrire tout ça pour pouvoir l'affirmer, l'expérience de scène à suivre en ce moment !


TKRO's Set-list décollée de la colonne (titres non contractuels, pas de disque) :
C'mon, Skinny Jeans, Scatman, And on and on, 1 2 3 and again, Alligator, Rockin at the House, Never been good with maths, Hippy shake




Ca fait déjà trois fois qu'on chronique les Irritones, on va dire que ça va bien maintenant ! Le plus intéressant ce soir, est l'intriguant vinyl parfaitement blanc avec lequel on va repartir, encore un truc de malade format 33 et vitesse 45 (encore que, faites l'expérience, le premier titre en 33 tours ne sonne pas si mal...) Eux, on commence à bien connaître leurs titres de punk-rock contondant mais racé, patinés de soli de guitare poloïques et autres ponts de basse rudiesque vibrants, prétextes à diverses galipettes de leur chanteur, le vibrionnant et hargneux Gasoil, le dernier a arborer le t-shirt blanc et noir concept du groupe.


Negative Dots, Rejection is all we got (qui sonne pas mal des chiottes aussi), Cannibal Kidz : ce sont les plus en place ce soir (effectif complet, ça aide) ! Même si Miguel le batteur me fait penser à un poisson rouge retombé à côté de son bocal, luttant pour trouver de l'air, même si Polo a l'air en surchauffe et Rudy de souffrir dignement, ils assurent grave. Mikado sonne très Hatepinks, tout comme Don't talk to me about Jesus Christ, classieuse, rigolote et débile comme au bon vieux temps.


D'ailleurs comme d'habitude, personne ne les applaudit vraiment entre les morceaux, car chacun sait que c'est dans ces cas-là que le chanteur perd son sang-froid et va tâter des couilles. Le tout se finit par un punk-rock "poétique et viril" dit mon petit papier (à la réflexion c'est en effet à partir de là que j'étais officiellement bourré), et un titre en allemand que j'ai trouvé excellent, sur la forme comme sur le fond, et qui n'est pas sur le disque. Après Grauzöne, ça doit être du Tangerine Dream sans doute ?


The Irritone's Set-list ramassée (un mot par titre maximum, j'ai complété quand je pouvais) :
Negative Dots, Rejection is all we got, Modern Light, Cannibal Kidz, Optical Nerves, Danse en France, Pepsi Cola freaks, Mikado Business, Jesus Christ, Japanese cars, Accident, Pretentious, Computer Start



Pour le reste bravo et merci à la Machine, ses gens, son public, Relax-o-matics, And-co, tout ça : ça faisait un moment qu'on était pas venu, et on a encore passé une excellente soirée. Et tant pis si l'organisateur hirsute, Alban, s'est fait traiter d'ami de l'instit de la grande soeur au batteur (comprenez, d'ami du bassiste d'Elektrolux) : ça l'apprendra a inviter des minuscules. Au moins on peut se dire que ceux -là sont déjà sauvés de la Star Ac. Mais bon, le problème, c'est qu'après 4 générations, on est pas prêt d'en avoir fini avec le punk-rock, je vous le dis, moi.
"Hé, ho, allons-y !"

> Réponse le 25 mars 2010, par Yann M.

Ils vont pas tous devenir mongoliens à Marseille à force de faire des groupes consanguins avec le même chanteur ? Il sait chanter au moins un peu, j'espère ? Parce qu'on nous parle toujours d'acrobatie, mais jamais vocales ;-)... Bon enfin s'il y a des jeunes qui arrivent derrière, c'est bon signe, ça pourra peut-être sauver l'espèce du crétinisme qui menace! En tout cas la machine a coudre c'est une super salle, j'étais de passage à marseille il y a un an et j'ai vu Elektrolux, ça dépotait! Longue vie à la scène punk de marseille... on doit bien en être au tome 5 des chroniques de philippe et des autres non, au fait ça existe en format poche ? ;-)   Réagir


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