Chronique de Concert
Arcade Fire
Arcade Fire est toujours un immense groupe de scène...
Actuellement en train de préparer la sortie de leur troisième album - The Suburbs, prévu pour le 2 août 2010 - et la tournée monstre afférente à l'événement, les Canadiens du groupe Arcade Fire étaient de passage dans la très vintage et intimiste salle du Casino de Paris pour présenter un tout nouveau set... Au programme, un concert de rodage avec de nombreux nouveaux morceaux, un très large retour sur le premier disque du combo - Funeral, déjà culte ! - et une poignée de titres de Neon Bible. Récit :
La troupe bigarrée est immédiatement intenable...
La salle est remplie à ras bord, il fait une belle chaleur mais on peut néanmoins respirer en apercevant le ciel à travers la trappe ouverte du plafond du Casino de Paris quand les huit musiciens déboulent sur scène à 20h30. Emmenés par un Win Butler affichant un grand sourire, la troupe bigarrée est immédiatement intenable, ne ménageant ni sa peine, ni ses déplacements, ni ses changements de " postes " et d'instruments... Comme prévu, la salle est parfaite pour communier avec les musiciens, permettant une visibilité optimale pour le public, avec sa fosse en légère pente et ses balcons ; on sent qu'elle en a vécu quantité de soirées mémorables (Serge Gainsbourg y a par exemple enregistré un live de qualité) et le riche son d'Arcade Fire lui sied à la perfection dès le premier morceau, le bien nommé Ready to Start... Pendant celui-ci, la trappe se referme discrètement, laissant l'univers d'Arcade Fire se propager dans la salle, aux anges... On note la présence d'un très joli synthé clinquant sur le premier titre (la divine violoniste Sarah Neufeld en est la responsable), et l'on retrouve le souffle émotionnel un tantinet gothique et carrément épique qui fait le succès du groupe : même si la chanson semble un peu longue, c'est un tube en puissance. Modern Man, quant à lui, est plus lancinant, prenant son temps pour créer une atmosphère joliment troublante, avec un gimmick de basse et de guitare évoquant à la fois Joy Division et les Cure.
Win Butler est impérial au chant, donnant des frissons d'émotion à chaque intervention...
Comme à son habitude, Win Butler est impérial au chant, donnant des frissons d'émotion à chaque intervention, même s'il fait un peu peur avec son accoutrement militaire et sa coupe de cheveux punk à la Joe Strummer sur la dernière tournée des Clash. Son regard est aussi intense que ses interventions guitaristiques et vocales (à la David Byrne), c'est dire ! On le sait car le décor de la nouvelle tournée inclus un écran géant en LED dernier cri où des images du groupe prises en direct sont projetées au milieu des clips et des effets visuels plutôt réussis. On sent que tout cela est perfectible mais l'effet visuel est déjà très marquant... Comme les premiers anciens morceaux joués à la suite, peu de temps après : l'immense Neighborhood #2 (Laika), le tubesque No Cars Go (qui électrise la salle, qui chante à tue tête, comme sur tous les futurs passages avec des churs accrocheurs) et le touchant Haïti, interprété par Régine Chassagne, comme le précédent. La voix de l'expansive chanteuse est toujours aussi poignante, et l'on regrettera par le suite qu'elle soit sous utilisée sur ce début de tournée (pas de In The Backseat ce soir, snif snif)... Cela dit, Arcade Fire propose ce soir au public parisien un set de grande qualité.
La suite s'annonce radieuse...
Place désormais à quatre nouveaux morceaux, vraiment très prometteurs pour la qualité du futur troisième album : l'enflammé Empty Room, avec des bourrasques sonores évoquant les collaborations Bowie/Eno, le plus calme The Suburbs interprété au piano par Mr Butler dans un style très Neil Young, le fin et à double détente (calme au début puis hystérique à la fin) Suburban War et le sans aucun doute futur hit, le déjà indispensable We Used to Wait. Après avoir dévoilé de manière conséquente son nouvel univers s'inscrivant dans la lignée de ses précédents travaux, Arcade Fire dégaine deux tubes plus que jamais jouissifs Neighborhood #3 (Power Out), Rebellion (Lies), un petit nouveau bien foutu, le trépidant et torturé Month of May, avant de quitter la scène après le très bon Keep the Car Running, extrait du deuxième album. Comprenant que le concert ne va pas s'éterniser, le public gronde encore plus et obtient un rappel de feu avec Neighborhood #1 (Tunnels), Intervention et l'orgasmique final sur le démentiel Wake Up. Le chanceux public du Casino de Paris en a eu pour son argent, même s'il aurait aimé une petite rallonge d'une demie heure. L'essentiel a était proposé : un concert percutant d'un peu moins d'une heure et demie, un groupe en forme et content de jouer même si professionnel dans le timing et concentré. Arcade Fire est toujours un immense groupe de scène et une machine à écrire des hymnes sidérants et à rebondissements. La suite s'annonce radieuse...
Liens : www.arcadefire.com, www.myspace.com/arcadefireofficial, https://arcadefire.net/, www.casinodeparis.fr, www.radical-production.fr.
Photos live : Robert Gil, www.photosconcerts.com
Critique écrite le 06 juillet 2010 par Pierre Andrieu
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> Réponse le 06 juillet 2010, par Pascale
Pour moi la déception de 2010. Je n'ai pas aimé la set-list (où sont passés Black Mirror et Neon Bible, au hasard ?) le son était pourri de mon côté... OK l'énergie était là, mais ne pas distinguer le son des violons ou de l'accordéon est vraiment pénible. On n'était pas à Bercy, mais au Casino de Paris, bon sang ! Et que dire de la "longueur" du concert ? Début à 20h32 fin à 21h57 (!!!!!) rappel compris ??? Des personnes étaient venues de très loin, pour même pas une heure et demie ! J'ai mon billet pour rock en seine mais je suis beaucoup moins impatiente du coup ! quelle déception ! quand on sait ce qu'ils valent ! et vu le public extraordinaire hier soir, il méritait mieux que ça ! Réagir
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