Accueil Art Ensemble of Chicago en concert
Dimanche 24 novembre 2024 : 6412 concerts, 27233 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.


Ces musiciens mêlent rythmes africains et évocations des grands anciens du jazz ou références européennes, préhistoire du jazz et expérimentations, cris et chuchotements. Tout cela tient de la bacchanale, du culte panique, de la cérémonie vaudou (avec boubou et peintures de guerre) et de la recherche contemporaine, mais dans un déroulement maîtrisé, un cérémonial méticuleux.
Les membres fondateurs de l'Art Ensemble, Roscoe Mitchell et Malachi Favors, se sont connus au début des années soixante. Favors était déjà un vétéran de la scène musicale de Chicago, qui avait travaillé avec Andrew Hill dans les années cinquante. Alors qu'il était stationné en Allemagne avec l'armée américaine, Mitchell avait rencontré Albert Ayler et avait été très impressionné par son jeu révolutionnaire. À son retour à Chicago, il monte avec Favors un groupe destiné à étudier la musique d'Ayler, d'Ornette Coleman, de Sonny Rollins et d'Art Blakey. Ils sont bientôt rejoints dans leurs tentatives d'exploration par l'artiste pluridisciplinaire Joseph Jarman, qui faisait déjà parler de lui comme poète et saxophoniste. En 1965, tous trois étaient affiliés à l'Experimental Band de Muhal Richard Abrams, qui a donné naissance à l'Association for the Advancement of Creative Musicians (AACM), dont les premiers membres comprenaient également les saxophonistes Fred Anderson, Henry Threadgill et Kalaparusha Maurice McIntyre, les trompettistes Billy Brimfield et Phil Cohran, le tromboniste Lester Lashley, le guitariste Pete Cosey, le pianiste Jodie Christian, le bassiste Fred Hopkins et les batteurs Steve McCall et Thurman Barker. Ce sont ces musiciens que Lester Bowie a rencontrés en arrivant à Chicago en 1966 et qui lui ont fait dire cette phrase aujourd'hui célèbre : "De ma vie je n'ai jamais vu autant de cinglés dans une seule pièce !" Bowie s'est cependant très vite adapté et s'est mis à travailler avec Mitchell au bout de quelques jours, faisant de sa connaissance approfondie du blues et du jazz ancien une part importante du mélange stylistique de ce qui allait devenir l'un des collectifs les plus déterminants de l'histoire du jazz, qui prit le nom d'Art Ensemble of Chicago lors d'une tournée parisienne du quartet Mitchell-Bowie-Jarman-Favors. En 1969, le quartet rencontre l'inventif percussionniste Famoudou Don Moye, qui avait déjà joué avec Steve Lacy, Pharoah Sanders et Sonny Sharrock, entre autres, et qui est devenu le cinquième membre de l'Art Ensemble.
La devise de l'Art Ensemble, son cri de ralliement, "Ancient to the Future" indique que l'étude a pour but de faire avancer un musicien et non de l'engluer dans le passé, et depuis quarante ans ce collectif est l'un des plus déterminants de l'histoire du jazz. Il perpétue l'alchimie de la "Great Black Music" : mêlant archaïque et ultramoderne, rythmes africains et évocations des grands anciens du jazz ou références européennes, préhistoire du jazz et expérimentations, cris et chuchotements, sérieux et sarcasme, ironie et pathétique, révérence et iconoclastie, passé et présent, en un patchwork bigarré débité avec le plus grand sérieux, un exposé de musicologie appliquée. Tout cela tient de la bacchanale, du culte panique, de la cérémonie vaudou (avec boubou et peintures de guerre) et de la recherche contemporaine, mais dans un déroulement maîtrisé, un cérémonial méticuleux.
L'Art Ensemble est resté inchangé pendant près de trois décennies, avant que la disparition en 1999 de Lester Bowie, puis celle de Malachi Favors en 2004, ne déciment le groupe. Aujourd'hui, la richesse et la complexité de leur monde sonore sont toujours présents, les visions africaines qu'ils évoquent avec enthousiasme grâce à leurs sections de percussions, et leurs assauts d'énergie sonore lorsqu'ils lancent leurs cuivres continueront d'interpeller tous les improvisateurs, pendant encore longtemps et partout.

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Art Ensemble of Chicago en concert

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Art Ensemble of Chicago : l'historique des concerts

Sa.

07

Juillet

2007

Charlie Jazz Festival en concert
Art Ensemble Of Chicago + Rosa + La Goutte au Nez + Léotrio Charlie Jazz Festival | Rosa | Léotrio | Art Ensemble of Chicago | La Goutte au Nez
Moulin à Jazz - Vitrolles (13)

Art Ensemble of Chicago : les dernières chroniques concerts 1 avis

Charlie Jazz Festival : La Goutte au nez + Rosa + Art Ensemble of Chicago + Leoquartet Joue Monk

Critique écrite le 01 février 2008, par ylf faure

domaine de Fontblanche - Vitrolles 7 juillet 2007

La journée commence très tôt pour moi vu que j'ai rendez-vous à Ensuès-la-Redonne avec Virgile Abela et Remy Decrouy les guitaristes du groupe ROSA, qui doivent faire leurs balances vers 10h au Moulin à Jazz, Vitrolles. Je n'insisterai pas sur ma session photo avec les pêcheurs en attendant le réveil des musiciens, étant arrivé trop tôt... Le cadre du domaine de Fontblanche est totalement agréable vu que la scène est située en plein air dans un parc bordé de platanes. On est en été entourés de verdure dans le sud de la France, le cadre est donc forcément idyllique. Je fais la rencontre du nouveau bassiste Stéphane Diamantakiou qui remplace la contrebasse et Sylvain Thévenard l'ingé son. Arrivent également Emilie Lesbros la chanteuse et François Rossi le batteur. Les balances se passent bien jusqu'au moment où un grain de sable vient compliquer l'ambiance. Une personne de l'organisation vient leur expliquer que leur son est trop rock et leur rappelle qu'ici c'est un festival de jazz et qu'ils devraient donc modérer leur musique. J'avoue ne pas comprendre. Certes le son est rock, mais il n'est pas à plein volume. Bon, finalement, chacun passe les heures suivantes à oublier le stress et les doutes en allant à la plage (aïe ! les oursins...)... Lire la suite