Accueil Chronique de concert Beastie Boys + The Hidden Cameras + Plantlife + Lars Horntveth + Republic of Loose + Nosfell (Trans Musicales 2004)
Mercredi 18 décembre 2024 : 6773 concerts, 27251 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.

Chronique de Concert

Beastie Boys + The Hidden Cameras + Plantlife + Lars Horntveth + Republic of Loose + Nosfell (Trans Musicales 2004)

Parc des Expositions, Rennes 3 décembre 2004

Critique écrite le par



Deuxième journée des 26èmes rencontres Trans Musicales de Rennes

Bien remis d'une première soirée riche en promesses pour l'avenir, c'est avec une joie non dissimulée que nous rejoignons le Parc des Expositions de Rennes pour une soirée qui s'annonce ultra chaude. La seule présence des Beastie Boys a en effet suffi à rameuter les spectateurs nécessaires à la survie du festival : ils sont plus de 10 000 à arpenter le site dans l'attente de leurs héros en survêtement. Mais avant (et après) la grand messe hip hop, les découvertes tous azimuts continuent...

Nosfell

Dans le Hall 5, cela commence doucement avec un jeune artiste plébiscité par le public partout où il passe, Nosfell. Ce guitariste talentueux et vocaliste hors du commun (il passe en un temps record d'une voix enfantine aiguë à un rugissement grave emprunt de soul n' blues) est assurément doué, mais comme lors de ses récentes premières partie de Miossec, on constate que sa musique ne provoque pas d'émotion particulière chez nous. Ce qui ne semble pas être le cas de la majorité du public, conquise et sous le charme devant sa prestation. Cet étalage de virtuosités un peu vaine nous dérange, même si la présence d'un violoncelle apporte un petit plus par rapport à ses performances solo. Tous les guitaristes et chanteurs doivent être impressionnés par les exploits scéniques du monsieur. Nous, non... Les morceaux composés grâce à un autosampling réalisé en direct sont à quelques exceptions près bien faits, mais sans âme... Nosfell a en plus la mauvaise manie d'en faire trop dans sa gestuelle et dans ses interventions entre les chansons, très (trop) maniérées...

Lars Horntveth

Lars Horntveth, le co leader du groupe norvégien Jaga Jazzist a réussi a entraîner le public dans ses délires électrorchestrés assez ébouriffants... Cet autodidacte plutôt doué a parait-il joué toutes les parties lui-même sur son disque : cordes, guitares, sax, clarinette etc. Un exploit qu'il ne peut bien sûr pas reproduire en live... Il se transforme donc en véritable chef d'orchestre sur scène, dirigeant une bonne section de cordes, tout en pilotant des rythmes électroniques avec brio. L'alchimie entre les deux univers musicaux fonctionne parfaitement grâce aux talents de compositeurs de Lars Horntveth. L'effet produit est particulièrement agréable : à la fois dansant, onirique et évocateur... Une réussite !



The Hidden Cameras

Des concerts aussi beaux que celui des Hidden Cameras, on souhaiterait en voir tous les jours pendant la totalité de notre vie... La pop bienheureuse des Canadiens provoque d'incroyables "dommages collatéraux" : l'auditeur se retrouve immédiatement au paradis de la pop qui fait planer de joie. Pris dans un tourbillon de mélodies entraînantes, de voix graves, de chœurs élégiaques, de cordes sobres et de rythmiques saccadées, le spectateur, émerveillé, ne peut s'empêcher de sourire béatement en cherchant confusément avec qui il va bien pouvoir faire l'amour tout la nuit. Le précédent groupe à nous avoir fait ce délicieux "effet love" (sans prendre de substances) était Belle & Sebastian, les Ecossais amoureux de ce que la musique a fait de plus doux, joliment décalé et léger sur Terre...



Depuis ce concert magique de The Hidden Cameras on passe notre temps à écouter le magistral album du groupe intitulé The smell of our own. Ce recueil de chansons magiques (dont beaucoup ont été interprétées avec maestria aux Trans) est tout simplement un miracle gravé sur un objet rond, il contient une série de tubes qui provoquent l'enthousiasme à tous les coups (A miracle, Ban marriage, Boy of melody etc etc). Et je prouve ce que j'avance : lors du concert, un spectateur fou de joie se met à slammer sur un morceau pourtant très calme ! Ivre de bonheur, il se lance dans un vol extatique au-dessus du public, pensant sans doute être au paradis. Devant une telle démonstration de joie collective (la foule le porte à bout de bras en hurlant sa joie), le violoncelliste du groupe s'en arrête presque de jouer, la bouche grande ouverte, complètement interloqué... Il n'avait visiblement jamais vu ça. Nous non plus.

Plantlife

Pour chauffer le public attendant les Beastie Boys dans l'immense grande salle des Trans (déjà copieusement garnie), le groupe américain Plantlife avait été choisi par les organisateurs... Très bonne initiative, car la musique chaude, sexy et funky de ce collectif bigarré a placé sur orbite les spectateurs, plutôt contents de découvrir des petits nouveaux. Il faut dire que Plantlife n'a pas lésiné sur les moyens pour emporter le morceau... Car si le leader - très démonstratif - a de faux airs de Lenny Kravitz (beurk), la musique funk n' soul proposée évoque plutôt Prince et James Brown, ce qui n'est pas rien tout de même ! On va pouvoir encore se déhancher lascivement comme une Sex machine au 21ème siècle, c'est une très bonne nouvelle...



Beastie Boys

Même s'ils se sont faits un peu trop attendre, quand Adam Yauch (aka. MCA), Mike Diamond (aka. Mike D) et Adam Horovitz (aka. Adrock) foulent l'immense scène du Hall 9 éclairée façon guerre des étoiles, une explosion de joie retentit aussitôt dans le public. On a beau consulter rapidement nos "archives" personnelles (De la Soul aux Efferv'Essonne ? Bof... N.T.M. au Parc des Princes ? Puissant mais trop court... Le Wu Tang Klan au même endroit pour le festival Rock à Paris ? Une mascarade pathétique : trop de Champ' tue le show...), on n'a jamais été aussi heureux de voir des mecs en survêt' apparaître sur une scène ! C'est normal : bien calé derrière ses platines, Mix Master Mike envoie la bande son hip hop soul de Root Down, une introduction parfaite pour un décollage immédiat... Les trois MC's rivalisent d'énergie derrière leurs micros, et l'on se dit que cette heure en compagnie des Beastie Boys va marquer durablement nos mémoires. Juste après, c'est l'ultra remuant Sure Shot qui déchire la sono, l'enthousiasme général n'est pas près de retomber ! Tout est très pro chez les Beastie Boys 2004, en bons entertainers américains, le groupe fait le show de manière peut-être un peu trop mécanique. Mais comme les trois MC's dégagent des ondes positives communicatives en interprétant leurs très bons morceaux, il est vraiment difficile de ne pas adhérer... Assez rapidement, après une période furieusement rap, place est faite pour accueillir deux plates formes roulantes garnies d'instruments de musique. Et voilà nos rappers en survêt transformés en musiciens doués pour la funk soul : de longs morceaux réussis (dont Sabrosa et Something's got to give) avec Mike D à la batterie, MCA à la basse groovy et Adrock à la guitare Wah Wah (plus un percussionniste et un organiste) permettent de constater que le groupe de New York est toujours composé de "touche à tout" de génie... Puis, les roadies font (très rapidement) place nette pour permettre aux Beastie Boys de présenter quelques perles de leur dernier opus (To the 5 boroughs) en arpentant les planches comme des lions en cage armés de micro. Sans doute moins aventureux que ses prédécesseurs, leur nouvel album n'en est pas moins excellent ; la démonstration éclatante en est faite avec les titres An open letter to NYC,Ch-check it out, Right right now now.
Enfin, après un Intergalactic, idéal pour sauter comme un kangourou sous produits euphorisants, les instruments de musique sont de retour, et ça va faire mal... Comme prévu, Gratitude ratatine la tête des 10 000 personnes grâce à une guitare et une basse distordues. Puis, on nous annonce que c'est déjà le dernier morceau. Et oui, ils ont signé pour une heure, et il n'y aura pas une seconde de dépassement (sinon, il faut "raquer" un peu plus j'imagine)... Devant la bronca populaire, le groupe explique qu'il y a des gens qui jouent après (ce qui est vrai) puis présente le hit imparable Sabotage en ces termes : "Ceci est notre dernière chanson, elle est dédiée à George Fuckin' Bush." Inutile de dire que c'est le (très) grand moment du concert : ce titre est une véritable bombe scénique ! Son interprétation live énervée est véritablement une énorme bouffée de plaisir rock. Dans ces conditions, on aimerait bien en reprendre pour une demi heure. Ce concert des Beastie Boys était trop court, parfois un peu trop carré, mais il faudrait vraiment être de très mauvaise foi pour dire qu'on en est ressorti déçu !

Republic of Loose

Forcément, après une telle claque, nos capacités physiques sont bien entamées au moment de découvrir les inénarrables Republic of Loose sur scène. Tout le monde semble avoir très envie de les voir sur scène car leur nom est réjouissant, et leurs autocollants "Join the Republikc of Loose" sont un véritable must de la collection automne hiver 2004/2005 : ils donneraient presque envie de voter pour eux. Dès leur arrivée, on constate avec joie que leur allure est conforme à leur nom : ils ont de bonnes têtes d'alcoolos irlandais ne rechignant pas non plus à se camer la tronche comme de gros branleurs... De vrais loosers comme on les aime, quoi ! Musicalement, c'est du rock nonchalant joué mollement ; vocalement, et c'est là qu'une légère déception pointe le bout de son nez, le leader de la république de la loose essaye de travailler sa voix comme un crooner pathétique. Pour être franc, le résultat n'est pas très heureux. Les morceaux se suivent et se ressemblent, rien de bien folichon. Puis, le tube qui sera (peut-être) bientôt sur toute les lèvres arrive : Girl, I'm gonna fuck you up (sic). On observe un léger mieux par rapport aux précédents titres, et surtout, on se délecte de ce texte d'une salvatrice vulgarité. Rien d'étonnant à ce qu'ils soient de gros losers s'ils font des propositions aussi explicites aux jeunes femmes sur lesquelles ils ont des vues... Trop fatigué pour en supporter plus, on laisse Republic of loose avec ses problèmes, en espérant les revoir plus fringuants une autre fois.


A lire également : les comptes rendus des soirées du jeudi et du samedi aux Trans Musicales 2004.


Sites Internet : www.lestrans.com, www.beastieboys.com, www.thehiddencameras.com, www.plant-life.net, www.smalltownsupersound.com, www.republicofloose.com.

Les Trans Musicales de Rennes : les dernières chroniques concerts

Trans Musicales de Rennes 2022 : Grace Cummings, Tago Mago, 79rsGang, Sworn Virgins, Sons par Stephane Vidroc
Rennes, le 10/12/2022
Chaque année, au mois de décembre, les Trans Musicales de Rennes font mentir celles et ceux qui pensent qu'un événement culturel rentable à grande échelle doit inévitablement satisfaire les désirs conformistes du public en ne lui proposant que ce qu'il connaît et aime déjà. Résultat : des soirées qui, le vendredi et le samedi, affichaient complet... La suite

Yann Tiersen, Guadal Tejaz, Ziak, W!zard, DJ Pone, Blanketman, Wu-Lu, Gwendoline, Bob Vylan, Tankus The Henge, Antti Paalanen, Folly Group... (Trans Musicales de Rennes 2021) en concert

Yann Tiersen, Guadal Tejaz, Ziak, W!zard, DJ Pone, Blanketman, Wu-Lu, Gwendoline, Bob Vylan, Tankus The Henge, Antti Paalanen, Folly Group... (Trans Musicales de Rennes 2021) par Le Batracien
Parx Expo de Rennes, le 04/12/2021
Après une année blanche (pour moi) en 2019 et la pandémie de 2020, me voici de retour à Rennes pour les Trans Musicales les 2, 3 et 4 décembre 2021. Toujours aussi curieux... La suite

Acid Arab, Mush, Los Bitchos, Shht, Yin Yin, Stats, Cochemea, Les Grys-Grys, Joey Quinones And Thee Sinseers, Bantou Mentale, Tau, Megative, Gilberto Rodriguez Y Los Intocables (Trans Musicales de Rennes 2019) en concert

Acid Arab, Mush, Los Bitchos, Shht, Yin Yin, Stats, Cochemea, Les Grys-Grys, Joey Quinones And Thee Sinseers, Bantou Mentale, Tau, Megative, Gilberto Rodriguez Y Los Intocables (Trans Musicales de Rennes 2019) par Pierre Andrieu
Parc Expo de Rennes, le 07/12/2019
C'est toujours un plaisir de se rendre chaque année début décembre aux Trans Musicales de Rennes pour baigner pendant 4 jours dans la musique qui rendra l'année suivante... La suite

Make-Overs (Trans Musicales de Rennes 2017) en concert

Make-Overs (Trans Musicales de Rennes 2017) par Pierre Andrieu
Hall 3 - Parc Expo de Rennes, le 09/12/2017
A peine descendu des navettes des Trans Musicales amenant au Parc Expo de Rennes, qu'il faut ingurgiter fissa un fish and chips en se mettant une bière dans le cornet, pour... La suite

Beastie Boys : les dernières chroniques concerts

Mike D en concert

Mike D par Samuel C
Wanderlust - Paris, le 10/06/2018
Un commentaire d'une vidéo des Beastie Boys décrit parfaitement le trio : "clever and fun". En ce qui me concerne, ce fut une grande et belle histoire avec ce groupe. Le premier... La suite

Beastie Boys par keefran
Zénith Paris, le 26/06/2007
LE CONCERT DE MA VIE ! SUR-PUISSANT ! Arriver sur scène et envoyer direct Gratitude suivi de time for livin', faut s'appeller beastie boys !!! Y'a pas de doute ! Une set list à tomber par terre (28 titres), un show de malade mental, plus de 1h40 de concert à fond ! des titres joués, que je ne carressais même pas l'espoir de les voir jouer en... La suite

Beastie Boys par Mike
ZénithParis, le 26/06/2007
J'avais peur de deux choses concernant ce concert : La première, était de faire le déplacement de Lille pour une heure voire une heure quinze de concert avec rappel. C'est malheureusement parfois le cas lorsque que des supers stars font le déplacement sur Paris (Comme par exemple Bjork à Bercy en Juin 2003). La deuxième était d'entendre une set... La suite

Beastie Boys par Mockty
Transmusicales de Rennes, le 3 décembre 2004
Beastie Boys!?!? Wouah Ouh! Rien que le nom, ça m'file des frissons! Des années qu'on les attendait! Des passages sur le sol français environ tous les 5 ans. 20 ans de carrière avec un bon paquet d'albums et de collaborations diverses...........et......et.....et.......et à peine 1 petite heure de concert rappel compris. C'est à la limite du... La suite

Nosfell : les dernières chroniques concerts

Nosfell (Le Son de Notre Canebière #4 - part 1) en concert

Nosfell (Le Son de Notre Canebière #4 - part 1) par Phil2guy
Place des Danaïdes- Marseille, le 30/04/2017
Comment tuer une fin de dimanche après-midi grisâtre de l'entre-deux tours des présidentielles ? En allant assister aux concerts gratuits organisés par la Meson dans le cadre des... La suite

Nosfell en concert

Nosfell par Pirlouiiiit
Poste à Galène, Marseille, le 24/05/2014
À la base je n'avais pas prévu (de venir à ce concert et puis finalement j'y suis allé, ni) de parler de ce concert laissant la tâche à quelqu'un qui a ait sans doute plus... La suite

Faust + Nosfell & Médéric Collignon & Edward Perraud & Peter Corser (festival MIMI) en concert

Faust + Nosfell & Médéric Collignon & Edward Perraud & Peter Corser (festival MIMI) par Mystic Punk Pinguin
Festival MIMI - Marseille, le 07/07/2010
Premier soir du Festival MIMI 2010. L'avantage d'un concert se déroulant dans le cadre enchanteur de l'Ile du Frioul, c'est que tu peux y aller à l'avance plonger une tête et... La suite

Them Crooked Vultures + Nosfell en concert

Them Crooked Vultures + Nosfell par Coline Magaud
Le Zénith, Paris, le 08/06/2010
Nos amis de Them Crooked Vultures, découverts à Rock en Seine en août dernier, sont de retour à Paris pour nous faire profiter des chansons de leur premier album, qui a... La suite

Parc des Expositions, Rennes : les dernières chroniques concerts

Yann Tiersen & Shannon Wright + Santa Cruz + Modey Lemon + Kraftwerk (Trans Musicales 2004) par Pierre Andrieu
Parc des Expositions et L'Aire Libre, Rennes , le 04/12/2004
Troisième (et dernière) journée des 26èmes rencontres Trans Musicales de Rennes Le troisième jour d'un festival voit souvent arriver des festivaliers sur les rotules, avec de vilaines cernes sous les yeux et une démarche traînante. Nous faisons partie de ceux-là, avouons le... Mais quoi de mieux pour se "reposer" qu'un concert dans une... La suite

Carbon Silicon + The Rakes + Kaizers Orchestra + Power Solo + Hush Puppies + Gomm + The Infadels + The Trachtenburg Familly Slideshow Players + Rodolphe Burger & Erik Marchand (Trans Musicales 2004) par Pierre Andrieu
Parc des Expositions, Rennes , le 02/12/2004
Première journée des 26èmes rencontres Trans Musicales de Rennes Les Trans Musicales fêtaient cette année leur 26ème édition, et honte à nous, nous n'y étions encore jamais allés. Fort heureusement, cette énorme lacune allait être réparée cette année avec trois jours de concerts idylliques passés dans la belle ville de Rennes. Il y aura... La suite

Skalpel + SnôzZ + LiparuS par surfinfrog
Le Ziquodrome de Compiègne, le 02/02/2002
Que dire d'un premier concert ? Bah déjà un premier concert c'est toujours inoubliable, donc... Donc la date fixée était le 2 février 02, au Ziko de Compiègne. A la base, nous venions essentiellement pour Skalpel, un groupe qu'on connaissait déjà mais qu'on était impatients de découvrir "live". Arrivée, donc, vers 20h30 moins... La suite