Des textes, superbement écrits, supportés par deux guitares et une boite à rythmes. Cette voix écorchée, qui lorgne vers le Mano Solo des Frères Misère, passe d'une hargne berrurière à un conte terrifiant, en passant par des ambiances hypnotiques et dérangeantes, de l'introspectif à l'invective.
Huit ans que cet énergumène charismatique nous ballade de compagnies (La Méduse Articulée, Cie de marionnettes et La Cie Désaccordée Cie théatrale) en formations musicales (Les Mèches Folles, On Vend La Caravane et Karma Cramé), de reprises en compositions, de la rue à la scène.
Huit ans qu'il trimballe son sourire, ses mélodies et ses "Blah-Blah dépoussiérants" dans les festivals de la région (Festival de La Chanson Française du Pays d'Aix 2008, Francofolies de La Rochelle "Off" 2008, Festival Avec Le Temps 2007, Festival du Soleil 2007/2004, Festival du Panier "Off" 2007/2008, Festival L'Art des Lieux 2006, etc...), dans les salles telles que Le Tapas (Nice), Le Paradox, Le Poste à Galène, La Machine à Coudre (Marseille), L'Usine (Istre), etc...
Goût du verbe : les textes, en français, bravent l'estampillage "chanson française" galvaudée et, par voie historique, assimilée à l'immonde "variété". Blah-Blah stigmatise les vacuités politiciennes contemporaines, fustige la vision (auto-)dérisoire du mâle satisfait, exalte les joies du corps comme échappatoire à la déchéance morale et au mal-être social et culturel, revendique - amèrement - une conscience politique frustrée d'idéal, esthètise des scènes tragi-comiques en milieu urbain, met en scène et en son l'absurdité existentielle. La tendance formelle est à l'excès façon hardnoisecore, avec saturation plombée des climats sonores, chant tour à tour rocailleux, hurlant et déchiré (et parfois aussi doucement inquiétant), volonté manifeste d'inspirer et de mettre en scène peurs et déviances, colère, sadisme et masochisme. En définitive, Blah-Blah s'érige fièrement en exemple à ne pas suivre. C'est votre mauvaise conscience, votre catharsis, la poubelle de votre humanité, une sécrétion innomable de votre âme maudite. Le punk n'est pas mort.
Blah Blah en concert
Blah Blah : l'historique des concerts
Sa.
22
Mars
2014
La Machine à Coudre - Marseille (13)
Ve.
21
Fév.
2014
La Machine à Coudre - Marseille (13)
Sa.
11
Janv.
2014
Ve.
13
Déc.
2013
Sa.
02
Nov.
2013
Ve.
23
Août
2013
Ve.
05
Juillet
2013
Rue Consolat - Marseille (13)
Ve.
28
Juin
2013
La Machine à Coudre - Marseille (13)
Blah Blah : les dernières chroniques concerts 15 avis
Blah-Blah + Le Dié & the Glorious (festival Avec le Temps)
Si j'ai fini par m'échapper de l'Espace Julien où Christian Olivier et les siens sont en train de jouer les vieux succès des Têtes Raides c'est aussi parce que je voulais voir Le Dié en version "band". En effet en 2011 lorsque je l'avais croisé tout à fait par hasard sur le Vieux Port c'est tout seul accompagné de quelques samples qu'il poussait la chansonnette. Je n'en avais quasiment rien vu ou entendu mais suffisamment de sa voix notamment pour avoir envie d'en savoir plus et n'avais depuis que pu en entendre plus sur son EP Sur mon île. Il y a quelques semaines (mois ?) j'ai vu son nom ré-apparaitre sur Concertandco pour un concert au Baraki (où je n'avais pas pu aller). Cela dit, ce soir en arrivant à 23h je ne nourrissais plus beaucoup d'espoirs de le voir sur scène (vu que je savais que c'est lui qui ouvrait la soirée). Et pourtant à mon arrivée ils étaient encore sur scène ! Et ce n'était même pas le dernier morceau ! Un petit tour sur le facebook du groupe pour trouver le nom des musiciens qui compose the Glorious : il s'agit de Elie à la basse (bleue) et Polo aux percussions, sachant que le troisième larron n'est autre que Hervé aka Venèr Lacombine aka Blah Blah, à la guitare donc. Je m'attendais à de la chanson... Lire la suite
Blah-Blah + Nitwits + Joujou
Les chroniques de concert soit je prends le temps de les faire le soir même sinon en tout cas le lendemain, soit je les laisse trainer plus qu'il ne faudrait. En effet comme je continue à aller voir des concerts (et donc à prendre du retard sur mes chroniques, car n'ayant pas trouvé de binome de plume) je me dis que maintenant ou plus tard quelle différence, l'urgence de l'actualité est passée ... jusqu'au moment où j'en ai tellement en retard (là 7 concerts) que ce n'est plus possible et je me fais violence pour les faire avant d'aller voir quoi que ce soit d'autre. Il y a donc 10 jours je suis allé à la Salle Gueule ... salle qui a une belle programmation mais que je ne fréquente pas assez (une seule fois en 2013) surement en partie parce qu'elle se situe juste quelques centaines de mètres plus loin que les autres (par rapport à chez moi). Ce soir 2 groupes locaux dont je n'ai pas vu de sets complet depuis un moment (Blah-Blah et Nitwits) et un de Paris que je ne sais rien : Joujou. A mon arrivée Blah-Blah vient d'attaquer. En descendant bien vite au sous sol (en prenant garde de ne pas glisser) je reconnais les paroles de Petit Chef ... En arrivant en bas je suis agréablement surpris par le public (assez fourni !) et par le volume... Lire la suite
Rue du Rock #1 (Festival Phocea Rocks) : Blah Blah + Mechanical Breed + Street Wanderer + Sicilian Disasters + 2014 + Memento Mori + Nitwits + Larsen Autist + Crumb + Redlight + Ed Mudshi + Partisan + Sobers + Panda Mojo + Fencies + Frozen Yellow Spot ...
De toutes les dates du festival Phocea Rocks celle ci était sans doute la plus culottée (plus que d'avoir fait passer 13 groupes locaux en un soir à l'Espace Julien) sinon en tout cas la plus originale. Le concept faire jouer un maximum de groupes dans des garages ou commerces de la rue Consolat (rebaptisée pour l'occasion Rue du Rock) ... Après moults péripéties organisationnelles (choix de la date, partenariat, sponsors, autorisation de fermer la rue, assurance, sécu, lieux ou groupes qui se retractent, ...) nous voici vendredi 05 juillet à 16h entre gens qui ne travaillent pas (ou qui ont pu prendre leur vendredi après midi) pour célébrer le rock marseillais avec une grosse vingtaine de groupes qui donneront donc des sets d'une grosse trentaine de minutes dans 5 lieux, de bas en haut : le garage de Marsatac, le Pole Info Musique (PIM), le garage de Thomas, le Resto du Midi et Casa Consolat. C'est Blah Blah qui attaque au PIM ... Hervé et Pierrot sont en forme et le son et bon Du coup les textes sont beaucoup plus intelligibles que lors de leur concert de la semaine dernière à la Machine à Coudre. Rentre dedans, sous un influence Béruriers Noirs assumée et même revendiquée, le sourire au lèvre il enchainent leurs titres devant... Lire la suite
Festival Phocea Rocks : Catalogue + Blah Blah + Splash Macadam
Me voici embarqué pour la deuxième soirée de la tournée Phocéa Rock avec trois groupes du cru que je vais découvrir : Catalogue, Blah Blah et Splash Macadam ont investi ce soir la Machine à Coudre. J'avais loupé la première soirée du 31 mai, voilà donc l'occasion de me rattraper. J'avais entendu dire du plus grand bien de Catalogue, formation d'à peine un an d'âge qui ouvre la soirée et qui a joué récemment à la Machine en compagnie de Frustration et de The Feeling of Love. Déjà, l'étiquette Post Punk avait suscité mon intérêt et le nom (bien choisi) du groupe me semble être une référence (inconsciente?) à une formation classique du genre, Magazine. Et bien, je dois dire que ce fut une claque, rien moins. Le power trio (avec boite à rythme), composé d'un tiers d'Elektrolux à la guitare (Eric), une moitié des Human Toys au chant et la guitare (Emma) et de Bruno à la basse, a livré un set frénétique mais carré et précis, sans pauses ni fioritures : il y a une parfaite alchimie entre les phrases de guitare à la fois nerveuses et subtiles d'Eric, les lignes de basse grondantes et obsédantes de Bruno, et le chant punk d'Emma (qui me rappelle aussi celui des Riot Grrrls). Le jeu du trio, à la fois tout en tension et maîtrisé, m'a... Lire la suite
Blah Blah : les chroniques d'albums
Blah-Blah : Antizombi 4mg
Chronique écrite le 03/12/2013, par Philippe
Après de multiples visionnages de Welcome to Zombieland et de Shaun of the Dead (les deux meilleurs films d'invasion zombie de tous les temps !), on pensait être convenablement préparé contre une attaque de morts-vivants : entretenir sa forme physique pour pouvoir les semer à la course, penser à boucler la ceinture de sa voiture, et se ruer au bar le plus proche pour organiser la résistance, avec un maximum d'objets contondants à leur balancer en travers de la gueule. Erreur : le duo dingo-sataniste des Blah-Blah nous prouve ici qu'il faut également se munir d'une gélule - à prendre avant ou après morsure ? - volumineuse quand même, au point de ne pas trop savoir par où elle s'administre. Soit un packaging somptueux et totalement inédit pour un album : la gélule-clé USB Antizombi 4 mg est livrée avec un emballage et un mode d'emploi d'un réalisme médicamenteux à s'y méprendre... où LiveinMarseille est par exemple cité en effet indésirable. Ce très bel objet est par ailleurs la deuxième oeuvre de notre bien-aimé duo punk-skin Blah-Blah, après un vigoureux premier album punk-alterno, également auto-administrable. L'introduction plante un décor glauque, parcouru d'un sifflement sinistre qui n'est pas sans rappeler celui de l'Invasion des... Lire la suite
Blah-Blah : Collectif Tricard
Chronique écrite le 07/10/2010, par Philippe
Anciens membres d'On Vend La Caravane, de Karma Cramé et autres Professeur Sombre - autant dire, très défavorablement connus de nos services de renseignements musicaux, les deux petits agités de Blah Blah ne sont certes pas tombés du dernier camion. Mais laissons-les se présenter sur leurspace : "Hervé, dit Véner, dit Blah-Blah : punk érotomane issu du Baroque. Pierre, dit Piérö, dit Meûchine : skinhead batcave issu du Néant". Ajoutez deux belles guitares (dont ils ne sont vraiment pas manchots, ni l'un ni l'autre), une boîte à rythme tout droit sortie des tréfonds du rock alternatif, et vogue la galère ! Bloqués quelque part dans une boucle spatio-temporelle située entre le rock alterno-punk du Mano Solo des Frères Misère et la chanson néo-réaliste d'Hadji Lazaro et de ses sbires bouchers, avec un amour resté pur pour les Bérurier Noir (une reprise amusante de Porcherie est d'ailleurs cachée quelque part) et un énorme nostalgie des VRP, ce duo nous ramonne régulièrement les écoutilles dans des concerts débridés et rock'n'roll, joyeux et tragiques, habités et passionnants. Il faut dire qu'ils ont quand même aussi écouté Nirvana, Tom Waits, Arno ou les Kills, et qu'un des deux passe sa vie à enregistrer des bootlegs des fascinants Conger!... Lire la suite