Légende vivante de la soul, du jazz et du spoken word, l'Américain Gil Scott-Heron revient sur le devant de la scène en 2010 avec I'm New Here, un disque de la résurrection évoquant - par sa qualité - les derniers enregistrements de Johnny Cash.
Retour magistralement pertinent pour le légendaire soulman Gil Scott-Heron, qui après avoir initié le rap avec ses spoken word conscients et ses titres de funk soul jazz dans les années 60 et 70, revient avec un disque entre électro, trip hop, folk, slam, hip hop et soul. Produit de main de maître par Richard Russell, I'm New Here est une très réussie tentative de rédemption musicale et personnelle après une série de déboires ayant provoqué une descente aux enfers de la drogue et de la prison. Sur chaque titre, on sent un Gil Scott-Heron salement amoché par la vie mais toujours habité par une inextinguible foi en l'être humain. Sa voix - révélant un hallucinant vécu - habite littéralement des chansons hyper personnelles, même si ce sont parfois des reprises. Avec pour seuls alliés musicaux des bidouillages électroniques convoquant certains sons du disque de Thom Yorke en solo, des passages trip hop évoquant Massive Attack ou une guitare sèche très folk n‘ blues, Gil Scott-Heron repart au combat. A chaque fois, ce vétéran chez lequel la vie bouillonne encore s'impose à l'auditeur comme un chanteur au charisme magnétique, qu'il compose lui-même ou en compagnie de Richard Russell, qu'il reprenne superbement Bill Callahan ou Robert Johnson ou qu'il s'autorise un sample de Kanye West...

Gil Scott-Heron : vos chroniques d'albums
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