Chronique de Concert
Joeystarr
La bête rugit J'arrive, il nous déclare sa guerre et c'est déjà vachement bon, plus encore sur Cours où je trouve le public de devant positivement déchaîné... mais pas assez pour le chanteur qui houspille le fond de la salle plus statique, et finit par punir tout le monde avec un coup de 'Sacré charlemagne' et autres merdes. On s'affole pas, houspiller les gens c'est son fond de commerce, il adore. Petit message politique en passant (Devoir de Mémoire oblige - il faut aller voter) puis la chanson Chaque Seconde, plaidoyer assez malin de grand frère pour remotiver les minots démissionnaires.
Suit la très engagée chanson pour les sans-papiers Hot Hot (journalistes à babord, présidentielles à tribord) : le public rugit les 'hot, hot' et l'effet produit est carrément classe - on sera re-punis quand même pour le plaisir, car comme il nous rappelle, Didier Morville est quand même un sale %/*#$ de parisien ! Il enchaîne avec une Métèque sympa , (j'adore la phrase 'il est possible que par erreur on m'affrête' - il sait donc qu'il a une gueule de porte-container !), et déchaîne les enfers sur Sarko...zy, vraiment sympa en live.
A peine le temps de choper une bière et, comme il a déjà ouvert la boîte à gifles, c'est parti pour la correction de Kool Shen, Jean Gab'1 and co (Bad Boy) - je l'adore sur album mais lui ça l'énerve, il arrête avant la fin pour ne pas leur faire de pub, et pour enchaîner sur un C'est d'la bombe bébé old school, avec son nouveau pote marseillais Dadoo pour reformer temporairement NTM - bonne idée, ça met le public en feu, puis 93 Déboule dont la grosse basse et le beat font trembler les murs. Dadoo reste seul pour haranguer la foule, lui faire faire la ola, assaisonner Gynéco (le collabo), lui proposer en plus "une claque dans ta gueule" pendant que Joey envoie des cornes de brumes dans le public.
Celles-ci vont servir pour reprendre de vieux et bons titres (désolé s'ils sont approximatifs, je vous l'ai dit, j'aimais pas trop NTM) : Pose ton Gun / Tout n'est pas si facile / Laisse pas traîner ton fils... puis la partie "défonce" : Cigarette piégée et rhum 3 Rivières pour un Carnaval endiablé et dansant, grosse ambiance - le jaguar est en sueur, on commence à distinguer l'énorme scorpion qu'il a tatoué sur le ventre à travers son t-shirt ! Je remarque que le bonhomme, quand il sort de scène, est suivi par un garde du corps et qu'il y en a deux en permanence sur les côtés de la scène - parano mais presque, quoi - peur d'avoir un peu trop insulté des gens pas sympas peut-être ? Un petit début de Pose ton Gun avorté assez vite, et ils se barrent déjà (1 h 15 seulement, je suis un peu inquiet).
Bien sûr les MC's reviennent vite, et envoient un nouveau medley de NTM appuyé au micro par le fauve tapi dans un coin de la scène - sur Benz Benz Benz, il revient en bondissant, nous haranguer et nous brancher à coup de PSG et autres punitions. Au moment pile où ça devient énervant, il canalise avec malice l'énergie négative sur ce sale petit crevard de Sarkozy qui se reprend une partie gratuite - Joeystarr réitère sa menace la plus terrifiante pour lui : "transformer ses racailles en électeurs" ! Chansons pétaradante, misogyne, explosive : c'est vraiment la quintessence du jaguar (qui ne reprendra hélas pas Brassens ce soir, dommage).
Et revoici Lach'Pose ton gun, ce coup-ci pour de vrai, et ça dépote, même si les deux gars ne pouvant apparemment pas tout faire en live, le refrain est en playback... un pur moment de plaisir quand même. Ils nous font alors gueuler de 1 à 10 et ça marche très bien (à 3 ça devient douloureux, à 5 ça devient inaudible, à 7 je suis aphone et à 10 je suis sourd). Le pupitre des MC's ayant été avancé, ils envoient la dernière chanson de l'album, et puis du bruit et des scratches avec Joeystarr et Dadoo qui braillent (ça commencer à rappeler Marsatac tout ça...). Le concert se finit ainsi, après une grosse heure et demie d'une performance très honnête, suffisante à défaut d'être vraiment généreuse.
Je n'en sors pas hystérique ni amoureux de Monsieur Gueule de Camion pour autant, mais largement réconcilié avec ses performances live. L'autre fois j'avais parlé pour sa voix d'une imprimante Xerox en plein bourrage - là on aurait plutôt dit celle d'un orque très vénère s'apprêtant à bouffer du hobbit. Je réécouterai donc avec plaisir son album dont j'ai la version collector (dans les bacs jusqu'au 6 novembre), avec la fameuse et marrante Gare au Jaguarr - à base de Bra bra bra ssens. Galette énorme et bientôt interdite, je me répète... Courez l'acheter ! Et pour la chanson sur le ministre, vous la trouverez aux points de téléchargements habituels...
Photos Pirlouiiiit qui a trouvé Joey Starr touchant mais pas franchement impressionnant
Critique écrite le 02 novembre 2006 par Philippe
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> Réponse le 16 décembre 2006, par Pirlouiiiit
Comme je le disais ci dessus, je n'ai pas du tout ete impressionne. Touchant parce que l'ex bad boy essaie de se racheter une respectabilite / semble enfin etre devenu raisonnable (je ne remets pas en doute sa sincerite). Musicalement je n'ai pas trop aime le fait qu'il chante sur son disque (limite play back) meme si ca se fait beaucoup dans le genre. Et au niveau des textes c'etait un peu basique dans mon souvenir ... Encore un concert auquel je suis content d'etre alle car je sais que desormais je n'y retournerai plus (alors que si j'etais reste chez moi j'aurais pu croire que j'avais rate un truc) Réagir
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