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Chronique album : 7 Worlds Collide - The Sun Came Out, par Jacques 2 Chabannes
Lundi 25 novembre 2024 : 6356 concerts, 27233 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
7 Worlds Collide : "The Sun Came Out"
(7 Worlds Collide/The Sun Came Out).
Préquelle (inattendue) :
Aux alentours du printemps 2001 et de sa ville natale (Auckland/NZ) Neil Finn - âme composante de Crowded House, musicien protée ET adulé de " Sir " Paul Mc Cartney ! Entre autres... - réunissait toute une kyrielle de musiciens hors pair autour d'une cause à but non lucratif nommée OXFAM (organisme luttant pied à pied contre la pauvreté, l'exclusion, la misère, et les victimes humaines de ce fameux changement climatique contesté çà et là par les suintants apôtres du cynisme et de l'enrichissement personnel à tout prix !). Aux premières loges de ce rassemblement sous bannière " huit étoiles ": Tim Finn (frère du premier cité et fondateur du légendaire Split Enz), Eddie Vedder (voix de Pearl Jam, fan hard-core de Split Enz ET Crowded House) Phil Selway et Ed O Brien (Radiohead), Lisa Germano (ex-1ère violon chez Mellencamp, membre éminent de la sphère Giant Sand, ET auteure du fantastique et sous-estimé Liquid Pig), Sebastian Steinberg (Soul Caughing), Johnny Marr (six cordes agile et co-auteur des Smiths), Liam Finn (fils " de ", et membre de l'érectile Betchadupa). Quelques mois plus tard, à la suite d'une série de concerts " hors du temps ", donnés au St-James Theatre d'Auckland, sortait l'incontournable 7 World Collide : un CD et un DVD " live ", emplis de quelques uns des sommets de Neil Finn (4 Seasons In One Day, Weather With You, Private Universe, Driving Me Mad), des complaintes poignantes de Tim Finn (Stuff And Nonsense) des incontournables de Split Enz (I See Red, History Never Repeats), de l'actualité de Pearl Jam (Parting Ways) ou des " historiques " brûlots du rock à consommer serré, serré ! (There Is A Light That Never Goes Out)...
Séquelles (attendus) :
Depuis cette même date, je ne passe pas une semaine sans mirer ou écouter religieusement le collectif en question, c'est comme ça ! Ce " truc ", c'est comme un putain de virus puissant qui vous pénètre, qui colonise votre système nerveux en un rien de temps, et qui, soudain, décide de tout : surtout de QUAND et COMBIEN de fois vous allez y " retourner " et " remettre " ça au quotidien, sans que jamais vous ne soyez en mesure d'y mettre des limites, de l'isoler ou l'affaiblir, ni même de résister... Trop forts, les " Seven " !
Lors, suite à ce premier effort conséquent, voilà que le cadet des Finn (Neil) a décidé de remettre " ça " en compagnie des mêmes, soit, mais augmentés des éminents membres du groupe Wilco, des chanteuses KT Tunstall et Bic Runga, et de... Pleins des autres ! (" ça " commence à ressembler à un putain d'annuaire, là, faut que j'arrête de détailler et citer de l'état civil un peu partout !). Une production discographique, une nouvelle fois destinée à soutenir les plus que louables ET nécessaires membres de l'OXFAM (www.oxfam.org/getinvolved). Petite différence d'importance, cette fois, outre les concerts enflammés donnés en janvier de cette 2009, année (toujours à Auckland !) le collectif de voix, peaux, ivoires, et cordes, a tout bonnement décidé de se laisser aller à la composition, à la résidence, au passage en studio à but hautement créatif... Pour un résultat qui, une fois de plus, pousse au plus proche de l'addiction pure et simple.
Seule ombre d'importance, l'objet n'est, une fois de plus, disponible qu'en import " ferme "... Confirmant ainsi que les étals de nos " supermarchés " et " agitateurs " du disque Français, ne sont désormais plus emplis que de quelques centaines de références " lambda ", sans cesse " déplacées ", par palettes, avions et semi-remorques (toujours les mêmes, en de successives " éditions " déclinées sous multiples emballages aguicheurs !) et prenant la place des (véritables) artistes, suspectés (eux) de ne pas vendre assez pour exister " physiquement " (légalement ?) et réclamer leur dû légitime : une simple exposition à la mesure de leur auguste talent ! Des centaines de plumes et organes d'exception, sacrifié(e)s sur l'autel des ex-pensionnaires des écoles de commerce occupés avant tout à " investir " dans le " bonus ", la valeur ajoutée, les risibles " remises ", les " deals " obscurs, les marges " arrières ", les contrats signés à l'encre (pas très) sympathique, les gloutons actionnaires en attente de bénéfices substantiels, les interventionnistes castrateurs ET omniprésents cabinets " conseil " formateurs de règles et idiomes absurdes à suivre ABSOLUMENT - plus compatibles avec la vente des petits pois et mobiles, qu'avec la fréquentation quotidienne des muses de naguère... - parachutes dorés calés bien au chaud sous siège(s) éjectable(s), à quelques centimètres, à peine, de leurs augustes fessiers parés de tissus de qualité et/ou marques célébrées, " nourris " aux antirides cancérigènes, humides Pilates, et graphiques Sushis alignés bien sagement sous baguettes...
- Une profonde respiration (et une petite pilule bleue absorbée, plus loin...) retour à ce pourquoi nous nous retrouvons quasi quotidiennement, céans : débordants de sève, plaisir, et envies exponentielles de découverte(s) et frissons : la MUSIQUE ! ! ! -
Ouvert sous les auspices d'un monumental Too Blue (co-signé Johnny Marr et Jeff Tweedy), The Sun Came Out se pare d'une slide rieuse - glissée au plus proche de la pulpe cutanée du regretté Georges Harrison ! - avant que d'enchaîner sur un Little By Little jouissif de la mélodie, qui aurait très certainement embelli au mieux Time On Earth, dernier opus brinqueballant et inabouti du Crowded House de Neil Finn (qui se prépare fort heureusement à sortir son successeur sous peu !). Première collaboration signée Johnny Marr/Ed O'Brien, Learn To Crawl surprend et enchante dans la foulée, prouvant, par la même, que Thom Yorke ne sera très certainement pas le dernier à sortir du cadre doré Radiohead pour exister enchanter et toucher ; impression confirmée par l'atmosphérique et abouti The Ties That Bind Us (écrit et chanté par Phil Selway, enluminé d'arrangements " acoustico-violonesques ", très... Wilco !). Pour faire simple et s'éviter ainsi un " morceau par morceau " par trop long et contraignant : tout le monde fricote ici avec tout le monde ! Une " tournante " enfin digne, accueillie, acceptée, qui entremêle lie et sublime au fil des divers talents conjugués ; chacun ici acceptant de se la jouer au service du collectif et du contenu avant tout, ego positionnés sur " veille "... À méditer !
Aussi, que ce soit Liam (Finn) se frottant à l'ex-guitariste des Smith ou à celui de Radiohead, ou bien le duo Bic Runga/KT Tunstall accouchant de l'éthéré Black Silk Ribbon (soutenu des notes tirées, crissées, et empreintes de nostalgie de Lisa Germano) pas une faute de goût ou perte d'identité première n'est à déplorer ou pointer céans : chacun(e) existant ici, avant, pendant, et après les séances (et leur contenu à louer ici et là, autour, ou bien au-dehors, en prosélyte en chef, sans compter...).
Relancé d'un Reptile on ne peut plus " Germanien ", et poursuivi d'un Bodhisattva Blues très, très, très " Fab Four ", The Sun Came Out ne pouvait s'achever que sous les doux auspices dorés d'une plume " Wilco-isante " (What Could Have Been) nourrie au plus proche de l'incontournable Yankee Foxtrot Hotel... Pas rien !
La fin en (de) toutes choses ? Pas le moins du monde ! Car s'il existe bel et bien une édition " simple " du chef d'uvre en question, la " double " (et limitée) elle s'impose comme étant la seule et UNIQUE acceptable à nos sens aiguisés, en attente, toujours en demande ! ! !
DOUZE chansons supplémentaires, donc - dont émergent les magnifiques Duxton Blues, Riding The Wave, Don't Forget Me, ou l'épique All Comedians Suffer... - qui bruissent de rayons et brûlots à mettre entre tous les pavillons, et au plus vite : avant que l'omniprésent (et risible) Cap'tain Obispo, que la midinette étoilée Miley Cyrus, que la gonflée artificielle du poitrail Carey Mariah, que la montée de toutes pièces Lady Gaga, que la souple, vide, et dénudée Shakira, que la transparence femme " faite-Ruiz " (Olivia), que l'apôtre du vide/lisse/calibré Bublé, ou autres " mortels " ennuis estampillésDavid Guetta ou La Fouine... Ne viennent tout bonnement détruire ce qui nous reste encore de sens musical, de culturel au sens noble, de vie et envies de vibrer encore et toujours au son d'une vérité séminale : trempée sous qualité, estampillée " originalité ", nourrie aux muses d'autrefois, aux larges veines créatrices gainées d'appétence, et de frais...
Au clair, ce (double) disque sent l'envie, le " vrai ", le " senti ", la mélodie à siffler dans toutes les positions, sous arrangements soignés et/ou inventifs, le plaisir communicatif, la montagne amoureuse qui souri et accouche de l'uvre intemporelle à déguster ou ouvrir dans une petite centaine d'années, un candidat certain pour tous les " Top 5 " de la planète " pop-rock "à venir... Tandis que tant d'autres, eux, ne sentiront jamais que le renfermé, le " produit " estampillé " communautés à toucher et affilier ", le vide de la rime avec vue sur dico de poche et dedans " moisi ", le carton-pâte télévisuel, le préfabriqué sur cible, ligne, ET clip, l'arrangement " mode " à saupoudrer de convenu, l'ennui existentiel profond à briser d'un simple coup de carte de crédit, les fêtes de fin d'années sous paquets et coffrets... Je veux du vrai, putain, du VRAI ! DU VRAI ! DU VRAI ! DU VRAI ! DU VRAI ! DU VRAI ! DU VRAI ! DU VRAI ! DU VRAI ! DU VRAI ! DU VRAI ! ! !
À bien y regarder, ça ne paraît pourtant pas si dur que ça, que de se vouer au(x) talent(s) sous toutes ses formes... Le monde en est pétri. Il en regorge. Il en abrite et en élève un peu partout : que ce soit à sa surface, en son sein, en ses grottes profondes (rupestres et lointaines), en ses hémisphères ramollis de la banquise et continents excités de tectonique. Écoutons-les ! C'est le moins que l'on puisse faire, histoire que de rendre enfin hommage à tous ces précurseurs, créateurs, et agitateurs qui se (dé)battent au quotidien pour l'embellir dénoncer et résister d'originalité, encore et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et encore, et... Toujours ? Le contraire pourrait nous être tout bonnement fatal...Rien moins !
Critique écrite le 03 novembre 2009 par Jacques 2 Chabannes
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