Accueil Chronique album : Films Lim 001-020 - Films Lim 001-020, par Philippe
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Critique d'album

Films Lim 001-020 : "Films Lim 001-020"

Films Lim 001-020 :

Pop - Rock

Critique écrite le 14 avril 2008 par Philippe

Bloody Sunday, un film de Paul Greengrass, avec James Nesbitt, Nicholas Farrell

Repensez à la pire manifestation à laquelle vous ayez participé. Celle qui a le plus mal tourné, où vous avez fait connaissance avec le gaz lacrymogène, ou les CRS ont chargé... Et vous serez encore loin du compte de ce "Dimanche Sanglant".

Car ce jour-là, le 30 janvier 1972, face à une foule pacifique, manifestant à Derry, Irlande du Nord, pour le simple respect de ses droits ... ce sont des paras en tenue de guerre que l'Angleterre a déployé, avec une consigne simple : "tous les manifestants sont des terroristes". Bilan : 13 morts, dont des mineurs et un vieillard, et 27 blessés.

Le matin de cette manifestation, l'IRA était encore une organisation dite "provisoire", composée d'une poignée d'individus, écartés des manifestations et pestiférés... Le soir-même, des dizaines de jeunes hommes et de garçons firent la queue au local de l'IRA, pour prendre les armes.

Trente ans après cette manifestation, ils sont encore des centaines de sympathisants, voire de terroristes, et le conflit a fait plus de 2000 morts.

Difficile de croire, en voyant ce film, que ce sont des acteurs que P.Greengrass a dirigés : au bout de cinq minutes, on croit voir un documentaire d'époque. On est d'abord saisis par le désarroi de ce député protestant pacifiste, pris par la tension qui monte dans les deux camps.

Et puis à un moment donné ... on croit être parmi les manifestants. Tant on ressent le dépit, l'incompréhension, puis la peur, et enfin la rage de ceux qui avaient vingt ans, ce jour-là.

Et à la fin du film, quand le noir se fait sur la funeste journée, on entend la chanson de U2, Sunday Bloody Sunday, le frisson vient et l'on comprend pour la première fois le sens de ses paroles et leur force, restée intacte trente ans après.

Et toute l'ambiguité de son message, que certains ont interprété comme un soutien à l'IRA : "ce soir, nous ne faisons qu'un, ce soir je n'entendrai pas l'appel des armes... mais ce soir, je suis au pied du mur".

Un film bouleversant, à voir pour l'histoire, pour ne pas oublier et pour se convaincre, si besoin était, qu'il n'y a pas de religion pacifiste, que même entre chrétiens civilisés, même le jour du seigneur, il est des jours où la barbarie affleure.









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21 Grammes, un film de Alejandro Gonzàlez Iñàrittu, avec Sean Penn, Naomi Watts, Benicio del Toro, Charlotte Gainsbourg

Si vous aimez les scénarii bien déroutants (à la Memento), ce film est fait pour vous. De façon linéaire, l'histoire tragique de ces trois personnages serait assez facile à comprendre, mais le réalisateur d'Amours Chiennes s'est amusé à le couper en une bonne cinquantaine de séquences, qui passent dans un ordre quasiment aléatoire.

On rame donc pas mal, cela demande un petit effort (plus facile à plusieurs) mais c'est assez stimulant et malin de sa part, je ne vous dirai donc rien de l'histoire pour préserver le plaisir du puzzle.

Sachez seulement que les trois acteurs sont absolument impériaux. Sean Penn, cancéreux terminal qui veut encore aimer, Benicio del Toro en bloc de souffrance et de honte, ont chacun leur meilleur rôle depuis bien longtemps. Naomi Watts en mère brisée par la vie qui ne peut plus que haïr, a elle aussi davantage de profondeur que dans Mulholland Drive.

Malheureusement ce film n'a pas eu la chance de sortir en VOST à Marseille. Il vous faudra donc subir des doublures parfois un peu pénibles, y compris celle de Charlotte Gainsbourg, bien obligée se doubler elle-même (ce qui donne un résulat bizarroïde) et égarée dans un rôle qui n'est pas le plus intéressant.

21 grammes vaut quand même le déplacement (sans tarder, il est déjà dans une toute petite salle au Capitole), si vous appréciez ces acteurs, même s'il ne restera pas forcément dans les annales. Et quoi qu'il arrive, ces 21 grammes, on les perdra tous un jour, alors autant savoir de quoi il s'agit tout de suite ...









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American Splendor, un film de de S.S. Bergman, avec Paul Giamatti


C'est le titre auto-dérisoire d'une bande dessinée américaine, qui existe depuis des années, et dont personnellement je n'avais jamais entendu parler.

C'est l'histoire d'un type, Harvey Pekar, un loser absolument magnifique et universel, petit, gros et moche, hypocondriaque et parano, qui existe vraiment et qui a eu envie un jour de mettre sa vie en images et en textes. Il a la qualité de savoir très bien saisir et décrire son quotidien, son boulot merdique, ses femmes qu'il est incapable de garder, ou encore les mémères qui l'énervent dans la file au supermarché ...

Mais il ne sait pas dessiner. Par chance, il rencontre un jour Robert Crumb (l'auteur des Freak Brothers), qui accepte de dessiner sa vie. Puis d'autres auteurs s'y sont mis et ça a donné cette bande dessinée, qui paraît encore aujourd'hui. Le film raconte cette vie, en restant fidèle à l'esprit BD, avec par moments des personnages dessinés qui interviennent !

Ca donne un curieux mélange, entre la BD qui se nourrit de sa vie, et sa vie qui se nourrit de cette BD. Sa femme actuelle a par exemple voulu le rencontrer en ayant lu la bande dessinée, et a traversé les USA pour venir vivre avec lui. Elle fait donc maintenant partie de la BD ! C'est assez vertigineux quand on y pense... Y'a de quoi devenir dingo.

Pekar est joué par un acteur excellent (un de ces seconds couteaux de série télé, et qui a probablement eu le rôle de sa vie) et aussi... par lui-même puisque le vrai Pekar intervient dans le film pour le commenter. Bref ça donne un film tout à fait bizarre, mi-documentaire mi-fiction, c'est vraiment un truc à voir, à mon avis le film américain le plus original depuis "dans la peau de John Malkovitch" !









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Dreamcatcher, un film de L.Kasdan d'après Stephen King

Avez-vous déjà vu une adaptation satisfaisante de Stephen King ? Quiconque a lu une partie de ses livres sait que l'exercice est très difficile.

Je fais abstraction de Shining, l'exception qui confirme la règle, un film extraordinaire et qui, pourtant, n'est pas non plus une adaptation vraiment précise ni fidèle ...

Généralement cela donne des navets, parfois quand même de bonnes séries B (Christine, Carrie), souvent des téléfilms très très vilains ("Ca", le Fléau, la Tempête du siècle...)

A ce propos je ne saurais trop vous recommander de voir au moins une fois dans votre vie "Maximum Overdrive", le plus flamboyant de tous, réalisé par le maître himself, une histoire de camions devenus fous, dont la BO est entièrement composée par ... AC/DC !
C'est tellement vilain et bête que ça frôle parfois "Bad Taste", en intensité !

Bref Dreamcatcher ne fait pas exception à la règle. Je n'ai pas lu le livre mais je crois comprendre que même lui, il doit être mauvais (après tout, on peut pas écrire Salem ou Simetierre tous les jours, hein Stephen ?).

Le père King, dans le temps, se cantonnait soit dans le registre extraterrestre, soit dans le registre bêbêtes méchantes, soit encore dans celui de l'expérience-militaire qui-a-mal-tourné ... Mais là, il nous a concoté une resucée de tous ses thèmes, ils y sont TOUS !!

Ca donne un espèce de tourbillon ensanglanté, avec des vilains ténias qui sortent par le c... des gens, c'est complètement capillotracté. Même Morgan Freeman (qui joue pourtant un méchant, pour une fois) a l'air de se faire chier à mourir.

Bref, si vous voulez VRAIMENT vous faire peur, allez donc voir (ou revoir) Bowling for Columbine, à la place !









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Elephant, un film de Gus Van Sant

Bon alors avant que vous alliez faire la queue devant le Variétés par paquets de 12 (c'est la cohue !), je pense qu'il faut vous avertir sur cette fameuse Palme d'Or, à propos du massacre des lycéens de Columbine.

En effet c'est un film "très intéressant", mais seulement sur le plan artistique, cinéphilique. Ceux qui font de la photo ou de la vidéo doivent absolument y aller, parce qu'il y a de très belles images et des sons travaillés, des travellings novateurs.

Au niveau de la construction du scénario aussi, c'est vraiment bien fichu, on va et on vient dans le temps et dans l'espace du lycée, on retombe trois fois sur la même scène de rencontre en y arrivant de trois façons différentes. On comprend après coup pourquoi on a aperçu tel personnage à tel moment... c'est un peu grisant quelque part, on se sent comme le démiurge de ce microcosme adolescent (fallait le placer ça, non ?).

Après, concernant l'histoire, on suit des lycéens dans une journée normale qui va se terminer dans un bain de sang. Chacun vaque à ses occupations, chacun a un côté attachant et sa personnalité est entrevue. Disons qu'on a envie de les connaître, quoi, ce qui est plutôt bon signe même s'ils sont aussi, d'un côté, assez caricaturaux, on se croirait un peu dans "Hartley coeurs à vif" tant certains sont typiques : le bellâtre sportif, la grosse complexée, la bande de cruches anorexiques ...

Bref c'est un très beau film au sens technique du terme. Pour le reste il faut toutefois signaler que ce n'est ni passionnant, ni trépidant, moi je n'ai pas ressenti grand-chose pendant le massacre qui est un peu trop abstrait... Ni compassion pour les victimes, ni horreur ou révolte, tout ça est un peu trop "clinique" quoi !









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Freddy vs Jason, un film de de Ronny Yu, avec Robert Englund

Bon alors là, enfants ET adultes s'abstenir !

Enfants, s'abstenir parce que c'est quand même à la base un bon vieux film d'horreur, c'est extrêmement sanglant et joyeusement gore. Parce que ça fout (un tout petit peu) les chocottes quand même, enfin c'est pas Shining non plus hein ! Adultes, s'abstenir aussi parce que, quand même, à votre âge, vous n'avez pas honte d'aller encore voir des idioties pareilles ?

Vous l'aurez compris, seuls les ados et les ados attardés mâles (dont je suis) pourront apprécier cette confrontation à sa juste mesure. On ne les présente plus, Freddy Krueger ("Freddy") et Jason Voorhees ("Vendredi 13"), qui avec sa patte griffue et son pull rouge crado, qui avec sa machette et son masque de hockeyeur dégueu.

Voilà deux bonnes décennies, sinon trois, que nos sympathiques Laurel et Hardy du bistouri reviennent périodiquement sur les écrans, éventrer de la pompom girl hurlante, castrer du bellâtre rigolard et oenucléer du policier incrédule, dans des navets toujours plus réjouissants et débiles.

Après les films, leurs nombreuses sequelles, leurs parodies (les Scream) et les parodies de leurs parodies (les Scary Movie), il fallait un sacré culot pour oser y revenir et provoquer l'affrontement "final" (?) de ces deux monstres hollywoodiens. Un jeune réalisateur japonais a relevé le défi, et avec brio je trouve.

Son film est, quelque part, un vibrant hommage aux "slasher movies". Un peu ce qu'était le western spaghetti (avec Clint) au western hollywoodien (avec John), quoi ! Il y a aussi des hommages à d'autres films plus anciens, notamment une hénaurme allusion à "Sacré Graal" des Monty Python.

C'est vraiment bien fichu et plutôt amusant, l'hémoglobine est très rouge, la BO est à base de gros heavy metal qui tache comme il se doit. Bref dans le genre "ultime remake à la c..." je suis sûr que vous ne rigolerez pas autant en allant voir Matrix 3 qui, s'il est aussi mauvais que le 2, promet lui d'être puissamment pénible ! Vous êtes prévenus.









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Gothika, un film de Mathieu Kassovitz avec Halle Berry, Penelope Cruz

Accusé Kassovitz, levez-vous.

A la question : Gothika est-il un bon film de peur ? Le jury a répondu : certes oui.
A la question : Gothika est-il un film de peur original ? Le jury a répondu : certes non.

Avec la circonstance aggravante suivante : que tous les effets faciles du genre sont utilisés. La trappe qui va dans une cave sinistre (merci Evil Dead, 1974, ça nous rajeunit pas...), la cellule avec porte en verre (merci Le Silence des Agneaux), le fantôme très fâché mais qui veut seulement se venger (merci L'Echine du Diable), le même qui apparaît partout et tout le temps (merci Le 6e Sens), les fameux bruits qui font sursauter (merci Seven, Les Autres), etc, etc.

A la question : est-il normal de faire un film de commande à Hollywood pour mettre des sous de côté et pouvoir réaliser ensuite Babylon Babies, le roman fleuve de Maurice Dantec ? Le jury a répondu : pourquoi pas, à condition que ce soit moins chiant que le livre...

A la question : Mathieu Kassovitz a-t-il fait le meilleur film de sa vie avec La Haine et suit-il une pente descendante depuis ? Le jury a répondu : oui pour La Haine, non pour la pente descendante, car Gothika est quand même meilleur que le nullissime et gratuitement glauque Les Rivières Pourpres (pourtant adapté d'un plutôt bon livre).

A la question : Halle Berry est-elle la plus belle actrice noire américaine actuelle ? Le jury a répondu : oui, d'ailleurs même quand on lui cogne la gueule dix fois de suite dans un mur, elle ne marque pas et elle est à peine décoiffée !

A la question : Penelope Cruz est-elle la plus belle actrice latino américaine actuelle ? Le jury a répondu : oui, mais sans maquillage elle ressemble quand même plus à ma voisine qu'à Monica Bellucci...

En conclusion, à la question : faut-il aller voir Gothika, le jury a répondu : pourquoi pas mais ... seulement s'il ne fait pas beau, qu'on est fan du genre et qu'on a déjà vu la très belle exposition Marseille-Alger au fort Saint-Jean.

Et à la question : fallait-il vraiment faire un chronique sur Gothika ? L'auteur répond : ben oui puisqu'il est 2ème au box-office, c'est bien que des abonnés de la liste risquent d'aller le voir, non ?









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Immortel ad Vitam, Un film de Enki Bilal, avec L.Hardy, T.Kretschmann, C.Rampling

Ca faisait longtemps qu'on avait pas dit du mal d'un film sur la LIM. Mais s'agissant d'un blockbuster annoncé il semble que les abonnés ont le droit d'être prévenus !

En tant que fan de toute l'oeuvre de Bilal, y compris cinématographique, il nous tardait d'aller voir ce film. Or Immortel est la transcription de l'univers des BD cultes de Bilal 'La Foire aux Immortels' et 'La Femme Piège'. Mais uniquement de l'univers ! Car comme nous l'a patiemment expliqué Bilal himself lors de la projection spéciale, transcrire sa BD ne l'intéressait pas (hélas), il en reste donc seulement un 'rêve autour de la BD'.

L'histoire est entièrement recentrée sur Jill/La femme piège (assez différente du personnage de la bd) et son histoire d'amour à la langueur quasiment rohmérienne. Et du coup on ne trouve plus vraiment la dimension politique de la bd, mais bon, ça encore....

Non, ce qui nous a gêné, c'est le fameux parti pris esthétique (dixit EB) : des images de synthèse pour quasiment tous les personnages de l'histoire (à part Lynda Hardy, Thomas Krestchmann et Charlotte Rampling, et "John" dont on ne voit pas la tête de toutes façons...).

Or Lynda Hardy est certes bien jolie mais pas aussi attirante et mystérieuse que la suicidaire et junkie Jill Bioskoop, et Nikopol n'a pas le charisme ni du révolutionnaire original (quand il récite du Baudelaire c'est limite grotesque !), ni de l'acteur qui l'avait inspiré (Bruno Ganz, des Ailes du Désir, trop vieux malheureusement).

Quand à l'univers graphique soi-disant révolutionnaire, presque entièrement numérique, il est très hétéroclite : Bilal manquant visiblement de moyens, il n'a chiadé que ce qui l'intéressait (avouons que la ville de New York en 2095, les véhicules volants, les dieux égyptiens sont vraiment sublimes).

Par contre tous les persos secondaires font les frais de la réduction budgétaire : on n'a pas compris l'intérêt de recréer J.L.Trintignant ou Yann Collette en images de synthèse un peu cheap ! Quand aux rôles tertiaires, certains sont carrément bâclés, on croirait du jeu vidéo ! Finalement le mélange fait qu'on se croirait un peu dans Roger Rabbit et le Cinquième Elément !

On comprend mal pourquoi Bilal n'a pas pris un des partis suivants : soit numériser tout le monde (ce qui aurait gardé l'aspect BD et fait ressembler davantage Jill et Nikopol aux originaux), soit numériser personne (après tout avec un bon maquillage, un grand métis musclé aurait pu faire un Horus très convaincant et sexy !).

En fin de compte, Bunker Palace Hôtel, réalisé avec très peu de moyens et que tous les critiques disent moins abouti paraît infiniment plus représentatif du travail de Bilal, de son engagement politique et même de son univers graphique.

On s'imaginait l'univers de BP Hotel avec l'histoire de Nikopol et on avait tort, c'est pas ça du tout. Cela dit si vous avez aimé le 5ème Element, ou le travail de Bilal en général, si vous êtes plus "ouvert" que ses bédéphiles purs et durs comme nous... eh bien ca fait aussi partie de son oeuvre, il faut peut-être aller le voir vous-même pour vous faire votre propre idée !









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Kill Bill vol. 1, un film de Quentin "Master" Tarantino, avec Uma Thurman, Lucy Liu, Michael Madsen

Un film trop attendu, une bande-annonce qui semblait trop en révéler, la BO déjà dans les bacs depuis des semaines (toutes choses ô combien énervantes) ; pire, des rumeurs qui parlaient d'un pur film d'action sans aucun discours existentiel sur Madonna ou les Royal Cheese, je suis arrivé déjà déçu pour voir Kill Bill, vol.1.

Grave erreur. C'était oublier que ce film est (seulement) la 4ème oeuvre d'un homme OVNI, capable de ridiculiser 2 Wachowski, 3 Matrix et 5 Star Wars en une seule séquence, et avec un millième de leur budget. L'homme qui a repoussé les limites de la violence au point de la déréaliser !

Comment faire pour ne pas tout révéler ? Disons seulement qu'Uma Thurman, ak. Black Mamba, ex-membre du Deadly Viper Assassination Squad, commence le film avec un sérieux contentieux, voire un léger différent, à régler avec le dénommé Bill. D'où le titre.

Commence alors un revenge movie qui rend hommage aussi bien au western, qu'aux films de kung-fu et qu'à Ennio Morricone (malgré ce qu'on pourrait croire il y a une, et une seule chanson de lui). Un film fait par un gars qui a vu tout le cinéma d'action, tout digéré, et qui rend si bien hommage à ses maîtres qu'il finit par les dépasser, voire les dynamiter !
Charles Bronson et son harmonica, Bruce Lee et son nunchaku ont du en hoqueter dans leurs tombes !

Comme dans tout film de genre, on peut trouver que les combats sont vraiment too much, les sabres trop coupants ou le sang trop volatil ! Mais atteindre un tel stade dans la démesure devient carrément jubilatoire, surtout quand on n'a presque pas fait usage de retouches numériques.

Il y a au moins, allez, trois séquences d'une beauté foudroyante (par exemple quand QT s'est dit "tiens, si je réinventais le dessin animé aussi, tant que j'y suis ?") La beauté de certaines images, gros plans, et des musiques qui les portent, va jusqu'à donner le frisson.

Apparemment QT s'est gardé Michael Madsen (si vous ne savez pas qui c'est, vous n'aimez pas VRAIMENT Tarantino, c'est mal) pour le volume 2, puisque c'est à lui que revient la conclusion.

On sent aussi que la confrontation avec Bill va marquer le cinéma, Bill dont on ne voit que les bagouses, l'épée et les bottes (mais acteur ô combien mythique dont le nom est révélé au générique).

On sort du film la bave aux lèvres, si j'osais, passez-moi l'expression, les patates au fond du sac tellement on a envie de savoir la suite ! Aaaaaaaaaaaaaaargh ! Where the f*** is this c**suckin son of a b*** of Bill ?









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Le Chateau dans le Ciel, un film de Hayao Miyasaki

Miyazaki est un des gourous de l'image animée au Japon, au même titre qu'Otomo (l'auteur d'Akira). Sa reconnaissance tardive en Europe (suite au succès inattendu du "Voyage de Chihiro") permet aujourd'hui à ses films plus méconnus de sortir, comme "Le Chateau Dans le Ciel".

Personnellement j'ai découvert Miyasaki un peu par hasard, en allant voir "Princess Mononoke" il y a deux ans. Je me souviens très bien que ça a été un choc.

La moitié de la salle est sortie en larmes, alors que c'était un dessin animé et qu'il ne finissait même pas mal... Parce qu'en fait, ce qui parle et émeut chez Miyasaki, c'est la poésie et la beauté des images. Le message fondamentalement non-violent et écologique.

A chaque film, on se demande si on retrouvera cette magie intacte... on met quelques minutes à s'immerger dans l'image animée, c'est même généralement un peu long à démarrer.

Et puis au détour d'une image le merveilleux et le poétique surgissent. Les petits personnages blancs clignotants de "Princess Mononoke", les êtres de papier et les spectres de "Chihiro" ... un robot géant et placide qui s'occupe d'animaux et offre une fleur à la petite héroïne ici, dans "Le Château".

Et surtout, même si c'est encore peu perceptible ici, il y a toujours l'ambiguité des personnages. On n'est pas chez Disney, tout le monde n'est pas gentil ou méchant, blanc ou noir. Le robot ange-gardien peut devenir, mal employé, ange destructeur.

On perçoit derrière l'oeuvre de Miyasaki toute une philosophie orientale qui n'est pas basée sur les notions très judéochrétiennes de Bien et de Mal. Ici il est plutôt question d'Ecologie : pour garder la cité verte, des centaines de soldats peuvent bien mourir... La sauvegarde de la Poésie et de la Nature justifiant tous les moyens.

Et c'est ça qui est magnifique et qui met la larme à l'oeil à ceux qui ont la fibre écologique (voire anti-militariste)...

Et si ce film vous plaît, songez qu'il est une oeuvre de jeunesse du Maître et que les deux autres dont j'ai parlé sont encore plus beaux ! Un enchantement. Vraiment.









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Le Monde de Nemo, un film de Disney/Studios Pixar

Vous avez probablement déjà lu plein de bien à propos de ce film, et à juste titre. L'équipe de Pixar, qui ne se sert plus de Disney que comme distributeur et producteur, va probablement lui faire gagner plus d'argent avec cette jolie histoire virevoltante, qu'avec ses propres mièvreries habituelles.

C'est effectivement un enchantement, tant au niveau de la réalisation que du scénario, tout à fait plaisant et original, et même avec une fin dont le suce-pinces est à couper à la nageoire -hum.

On peut regretter l'absence de messages plus écolo-pédagogiques (vu que des millions de moutards vont le voir) : une phrase comme "mais bien sûr, Némo, tous les égoûts finissent dans la mer !" assénée comme normale, est quand même un peu gênante au 21ème siècle, n'en déplaise à la municipalité Gaudin.

Mais enfin n'est pas Miyasaki qui veut (Princess Mononoke), ne boudons pas notre plaisir, on se fend quand même vachement la gueule devant ces petits et gros poissons et leurs problèmes si humains.

Et personne ne nous oblige à dépeupler les mers tropicales de leurs poissons-clowns, comme le font ces petits merdeux d'américains depuis la sortie du film (voir l'immonde et cependant australienne Darla du film).

D'ailleurs à moins d'en avoir sous la main, inutile d'emmener des enfants. Et puis la scène de départ est d'une cruauté telle qu'elle m'a rappelé la mort de la maman de Bambi, traumatisme enfantin que nous sommes encore nombreux, de la génération dite 'gloubiboulga', à porter au plus profond de nous-même !

Vous ne voulez quand même pas traumatiser vos tout-petits et en faire des fumeurs de pétards plus tard, comme leurs prédécesseurs ! En fait hier dans la salle il n'y avait pas de marmots du tout, enfin pas de moins de 18 ans !

Mais tout le monde est resté jusqu'à la fin pour une fois, car les Pixar ont habillé leur générique de fin, comme toujours (voir le bêtisier de "1001 Pattes", le générique le plus drôle de tous les temps !).

Alors plongez, mais n'oubliez pas Tarantino aussi, il n'y a pas à tortiller de la nageoire ou du sabre, faut voir les deux !









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Le Seigneur des Anneaux III - Le Retour du Roi, un film de Peter Jackson avec ... plein de gens !

Que dire de ce film et est-ce vraiment utile d'en faire une chronique ? Si vous avez vu les deux premiers vous irez forcément le voir, ça doit même être déjà fait !

Alors on peut toujours essayer de convaincre quelques néophytes : pour en avoir emmené un, avec quelques explications bienveillantes pendant le film il a très bien suivi et ça lui a même plu !

Comme le troisième tome de livre, le film constitue l'apothéose, l'embrasement final, "The end of the world as we know it" (formule étrangement prémonitoire, quand on sait que le film a été achevé en 2001, et que Bush l'a reprise un peu plus tard ?)

L'histoire est à la fois complexe et limpide : une lutte du Bien contre le Mal, diront les uns, une lutte des hommes pour dominer les autres espèces, diront les autres. Question de point de vue, il vaut mieux ne pas trop s'attarder sur les motivations réelles qui pouvaient animer J.R.R. Tolkien quand il a écrit son Oeuvre, publiée en pleine guerre froide.

Pas besoin de connaître toutes les arcanes du Livre, une fois qu'on a compris que tout ce qui est noirâtre, crasseux et avec une sale gueule fait partie des méchants, le plus dur est fait. Mention spéciale au chef des orques, qui est vraiment laid comme un c... mal torché (et rappelle un peu les films des débuts du cinéaste) !

En tout cas ce film constituera la nouvelle référence (et pour longtemps) en terme de batailles à l'épée, de décors et de paysages magnifiques ! Car si certains décors ont l'air un peu trop peints à l'aérographe, les montagnes de Nouvelle-Zélande font toujours un arrière-plan merveilleux, notamment dans la scène époustouflante d'embrasement des bûchers...

Par ailleurs l'histoire prend (enfin !) le temps d'approfondir quelques personnalités complexes, comme celle de Smeagol, et de donner de l'épaisseur à d'autres, comme pour les 4 hobbits, qui n'étaient guère sympathiques jusqu'ici. Audiard disait "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait". Telle pourrait être la devise des petits bonhommes, qui n'ont décidément plus peur de rien !

Chacun des personnages, hobbits et autres, aura d'ailleurs son petit moment de bravoure (mention spéciale à Sam Gamegie qui a une bête particulièrement effrayante à combattre, moi je serais parti en courant sans hésiter !), et même la princesse blonde de Rohan un peu cucul aura son instant de gloire et sa réplique qui tue !

La plupart des acteurs incarnent magnifiquement leurs personnages ou l'idée qu'on pouvait s'en faire, même si Frodon restera à mon goût la grande erreur de casting, avec ses yeux toujours larmoyants et sa tête d'angelot inverti, on ressent comme une envie de le gifler par moments alors que dans le livre on souffrait le martyr en portant l'Anneau avec lui !

Si on pouvait être sceptique, au tout début, sur l'adaptation au cinéma d'une telle oeuvre, force est de reconnaître que Peter Jackson a rempli le contrat, et avec pas mal de talent. Le puriste le trouvera forcément imparfait, incomplet, réducteur. Il fallait quand même le faire ! Que de chemin parcouru depuis "Bad Taste" !









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Matrix Revolutions, un film de L. et A. Wachowski avec les mêmes que d'habitude

Mouais bon,j'y suis quand même allé pour savoir comment ça finit. Et là, j'ai honte mais faut bien l'avouer, est-ce parce que j'étais pas assez dans le coup ? Je crois bien que j'ai pas compris la fin !

Alors un conseil, révisez sur DVD ou sur Internet avant, parce que ça reprend en pleine action comme si de rien n'était, comme si tout le monde se souvenait de qui est Séraphin, à quoi sert l'Oracle et de ce que c'est qu'un APM ! Perso j'ai ramé plutôt sévère pour reprendre le fil.

Point de vue effets spéciaux, faut avouer que ça pousse au cul, encore un peu plus que les précédents, je plains le prochain réalisateur qui va se lancer dans de la science-fiction innovante, il va en chier pour faire mieux ! Ca pète dans tous les sens, ça se fighte entre hommes et robots avec beaucoup de rythme (moins de temps morts que dans le deuxième !)

Cela dit je reste convaincu que seul le premier Matrix a été une révolution esthétique, les deux autres ne font que décliner les mêmes thèmes, style l'image-qui-ralentit-quand-je-suis-en-l'air -juste-avant-que-je-te-mette-un-coup-de-tatane ... un peu fatiguant à force.

A part ça, passé le prêchi-prêcha sur l'Elu, les prophéties et le karma (y'a des gens qui aiment !), les dialogues sont assez raz des paquerettes ("Tu as réussi Trinity - non Néo, NOUS avons réussi", on croirait du Chuck Norris dans le texte).

Heureusement, un truc original pour finir : y'a des gentils qui meurent, alors avant d'expirer, ils peuvent enfin dire des trucs archi-puissants pour la postérité.









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Pirates des Caraïbes, un film de G. Verbinski, avec J.Depp, G.Rush

Ce film constitue la bonne surprise de cette fin d'été. Avec en mémoire le fameux et supposé indépassable "Pirates" de R. Polanski, sachant que ce film s'inspire d'une attraction d'Eurodisney et que J. Depp l'a tourné pour faire plaisir à ces enfants, y'avait vraiment de quoi se méfier ! Et pourtant ça tient franchement bien la route.

Pendant deux heures, nos bondissants (et pourrissants) héros et malfrats à tricorne luttent contre une malédiction, contre les corsaires royaux, contre vents et marées. Il y a tous les ingrédients du bon film de pirates en costumes, avec force abordages au grappin, canonnades, trésors et bateaux coulés.

Fadasse dans le rôle de l'elfe du "le Seigneur des Anneaux", le héros Geoffrey Rush est ici bien mieux employé, et se démène comme un beau diable pour les (vraiment très) beaux yeux de la fille du gouverneur (une bombe inconnue et néanmoins atomique) !

Johhny Depp, pour sa part, joue un pirate fan de cascades et grand voleur de navires, avec un style un peu maniéré (efféminé même), l'air un peu défoncé et foufou, une performance d'acteur qui n'est sans rappeler le personnage de Raoul Duke (inoubliable et hilarant junkie de Las Vegas Parano)

Il s'est manifestement bien amusé sur le tournage, et nous avec. Il est vrai qu'il y a des séquences franchement marrantes, avec plein de bons gros gags visuels qui vous feront autant marrer que votre petit frère - l'alibi que vous aurez emmené !

Malheureusement, pas moyen de voir le film en VO à Marseille, peut-être faut-il attendre que le César/Varièt se réveille de sa sieste estivale ?









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Podium, un film de Yann Moix, avec B. Poelvoorde, J.P. Rouve, J. Depardieu

Monsieur P. et Monsieur T. ont un problème. Monsieur P. est critique cinéma à La Provence, et Monsieur T. à Télérama, et ils se sont tous deux rués sur la sortie de Podium, adapté du roman d'un certain Yann Moix (pas lu), mais pas pour les mêmes raisons.

Mr. P. espérait beaucoup de ce film. Il a bien lu que ça parlait d'un sosie improbable de Claude François, mais il espérait vibrer quand même, lui l'ex-fan ! Accompagner malgré tout une ascension irrésistible, qui devait se terminer en stage-diving dans une foule en délire, comme le promettait la bande-annonce. Bref, un hommage vibrant à l'idole de sa femme, et à ses vingt ans envolés.

Mr. T. aussi en espérait beaucoup, connaissant Poelvoorde à travers sa longue filmographie de loser invétéré, qu'il soit randonneur, cycliste, boulet, VRP ou père d'un recordman d'ouverture de portes. Il pensait donc que le sosie allait faire un lamentable plantage artistique, comme semblait le promettre également la bande-annonce. Bref, une farce cynique qui se terminerait sur un enterrement définitif du mythe.

Et manque de bol pour eux, le film est pile entre les deux. Tout à la fois un hommage à Cloclo mais sans idolâtrie, et une moquerie sans trop de méchanceté de ceux qui perpétuent son mythe. Plutôt subtil, ou pas assez couillu, au choix. Film entraînant sans qu'on danse sur son siège, drôle sans qu'on en pleure de rire (sauf quand ça parle de Johnny).

Du coup, MM P. et T., ils ont tous les deux détesté le film et vous ont peut-être même dégoûté d'aller le voir, c'est bien dommage. Car ce film a au moins un mérite : il consacre une fois de plus l'inoubliable Benoit Patard, alias Monsieur Manatane (dont le nouveau DVD intégral est à se les bouffer, hein, soit dit en passant, Nicolas !), comme un acteur très doué.

Il incarne en effet la star aussi bien qu'un sosie normal de Cloclo (si tant est qu'on puisse accoler les deux, à chacun de se faire son idée). Il n'y a finalement que quand il essaye d'avoir l'air d'une ordure qu'il est moins convaincant, tant le gaillard reste, malgré tout le mal qu'il se donne, éminemment sympathique. On remarque aussi en passant que J.P. Rouve, des Robin des bois, fait un plutôt bon sosie de Polnareff, et que Julie Depardieu peut être très jolie quand elle veut (malgré un lourd atavisme).

Alors certes je ne peux pas dire que j'aie adoré le film, mais je vais vous faire un aveu :en rentrant j'ai chanté Le lundi au soleil comme un crétin à mon chat effaré pendant un quart d'heure (au lieu des White Stripes habituels). C'est pas une preuve ça peut-être, hein Rémi ?

PS : Messieurs P. et T., encore merci, grâce à vous j'irai voir Blueberry aussi, puisqu'aucun de vous ne l'a aimé, ça ne peut pas être fondamentalement mauvais ! Des magnoliaaaaaaas, par centaineuuuuuuuuu...









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Star Wars II, un film de George Lucas

Comme disait Jacques Brel : "BEAU, BEAU ET CON A LA FOIS". Ca résume à merveille ce film. C'est beau mais nul pendant 1 h 45, et sympa pendant 15 minutes (heureusement réparties dans le film).

Comme souvent avec des films "trop numériques", les acteurs ont l'expression un peu vacante de celui qui joue seul devant un fond bleu, et parle à une créature invisible rajoutée ensuite ...

Quand aux scènes émouvantes ça fait vraiment rigoler tellement c'est mal joué, on se croirait dans les Feux de l'Amour !

La faculté des Jedi a être au bon endroit au bon moment fait sourire aussi : Anakin arrive 2 minutes avant la mort de sa mère, obiwan surprend sur une planète ou il vient de débarquer LA conversation qui donne toutes les clés sur le complot ...
C'est quand même limite crédible.

Seul truc vraiment marrant et sympa : voir enfin Maître Yoda, la petite crevette verte, mettre lui-même une rouste à un méchant (depuis le temps qu'on nous disait qu'il était super fort...)

Pour le reste je crois que j'attendrai sans problèmes 3 ans pour savoir la suite !









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Sweet Sixteen, un film de Ken Loach, avec Martin Compston

Comme dirait l'autre, il pleut toujours des pierres dans l'univers de Ken Loach, c'est un peu un Guédigian d'outre-Manche. Sans la mer, quoi. Même traversé par des moments de bonne humeur et de rire, la trame de ses histoires est toujours empreinte de chômage et d'échec, de grisaille, de zone sinistrée.

Ce film ne déroge pas à la règle : Le héros du film, une jeune homme de 15 ans, se débat dans cet univers hostile et il n'est pas, mais alors vraiment pas aidé.

Sa mère est en prison, son beau-père et son grand-père sont des salauds finis, des dealers qui n'hésitent pas à lui faire prendre tous les risques, à lui, pour convoyer la marchandise, et à lui cogner dessus quand d'aventure il refuse.

Or son but à lui, est de repartir à zéro, une fois sa mère sortie, avec elle, sa soeur (fille-mère) et son petit neveu. Il décide donc de se mettre à son compte : avec son ami fidèle, il pique une petite quantité de drogue et commence à dealer pour lui-même.

Et ce qui est vraiment dûr, c'est qu'animé par cette rage de s'en sortir, pour lui et les siens, il va se jeter dans les pires combines, s'attirer les pires ennuis, se brouiller à mort avec son ami ... pour une chimère et pour une mère parfaite et fantasmée qui n'est pas la sienne.

Film dur, mais très très fort !

Pour l'anecdote : le film a été censuré par le CSA britannique, encore plus cul-pincé que le nôtre, parce que n'est-ce pas ce jeune homme (Aoh, shocking !), le croiriez-vous, emploie un peu trop souvent les mots "fuck et "shit" dans sa vie de tous les jours.

" Les soldats ont l'ordre de tuer, mais il leur est interdit d'écrire merde sur leurs avions, parce que c'est obscène " disait le colonel Kurtz dans Apocalypse Now.

Ce qui est obscène ici, c'est d'avoir interdit à ce film la carrière qu'il mérite, d'avoir empêché des jeunes anglais de l'age du héros, et qui ont peut-être les mêmes galères que lui, de le voir et de ne pas suivre son exemple.

Alors qu'évidemment ils peuvent voir des gens se les faire hacher menu dans n'importe daube de slasher movie à l'américaine. Il ne tient donc qu'à vous d'aller le voir pour soutenir ce vaillant cinéaste (et tant que vous en avez encore le droit) !









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5 Obstructions, un film de Lars Von Trier et Jörgen Leth

A la vue de ses films précédents, on pouvait légitimiment se demander si Lars Von Trier ne serait pas un peu sadique avec les femmes (après avoir notamment molesté Emily Watson, pendu Björk, enchaîné et violé Nicole Kidman). Eh bien rassurez-vous : il est AUSSI sadique avec les hommes !

Tout commence en 1967 quand un certain Jörgen Leth (illustre cinéaste danois, bien connu par sa famille et les Cahiers du Cinéma) réalise "L'homme Parfait", un court-métrage en noir et blanc présentant un homme vaquant 'parfaitement' à ses activités. Manque de bol, Lars le voit, en fait aussitôt un de ses films cultes et de JL, il fait son cinéaste fétiche.

Et voilà qu'en 2001, ayant récupéré JL dans sa société de production, Zentropa, il lui lance le défi suivant (on suppose que c'est lui qui paye mais c'est même pas certain) : refaire 5 fois son film dans des conditions impossibles, mais non discutables, imposées par le bon vouloir de Lars (à l'image du 'Dogme' de cinéma qu'il avait édicté il y a quelques années).

Par exemple : le filmer à Cuba, avec 12 images maximum par plan (1/2 seconde !), le filmer dans l'endroit le plus sordide et pauvre du monde, le filmer en dessin animé (hantise de JL), etc etc.

S'ensuit un exercice de cinéma, qui n'est certes pas sans intérêt. On suit avec délice, sur le mode making-of, les angoisses du maso-Jörgen, qui en bave pour relever les défis du sado-Lars (et toujours en le prenant malicieusement à contre-pied d'ailleurs).

Mais aussi une relation tout à fait perverse, qui met en avant le côté le plus sombre, voire abject, de Lars von Trier. On touche le fond quand JL doit se filmer en train de manger en grande tenue un repas luxueux en plein bidonville de Bombay, entouré d'enfants des rues.

Bref c'est aussi dérangeant que n'importe quel film de LVT : c'est donc à éviter si on le craint, mais à voir si on est fan de lui . Ne serait-ce que parce que, suprême sadisme, il finit par interdire à Jörgen de faire quoi que ce soit : le dernier des 5 films est donc réalisé par Lars Von Trier lui-même.









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Atomik Circus, le retour de James Bataille, un film des Frères Poiraud, avec V.Paradis, B. Poelvoorde

Qu'est-ce qui a bien pu prendre le producteur de ce film ? En lisant le scénario il aurait pourtant du s'en rendre compte : les frères Poiraud comptaient réaliser, dans le décor le plus glauque depuis U-Turn, avec le scénario le plus débile depuis Freddy vs Jason et les scènes les plus gore depuis Massacre à la Tronçonneuse, un des films les plus bêtes de tous les temps.

Peut-être a-t-il senti qu'il allait donc -automatiquement- devenir culte, et que les lecteurs de Mad Movies se rueraient sur le DVD pour savoir comment on pouvait encore faire des effets spéciaux aussi nazes ? Si Ed Wood vivait encore, il en baverait en effet de jalousie. Son navet le plus sublime, Plan 9 from Outer Space, était pourtant inégalé en la matière depuis presque cinquante ans !

En plus ce film est répugnant et dégueu, on croit presque sentir la sueur et la crasse tant l'image en suinte, les acteurs principaux (Poelvoorde et Marielle en tête) y sont d'immondes personnages et ceux qui les entourent sont tous des dégénérés inquiétants, tel ce sourd qui presse sur le kyste énorme de son chien pour lui faire faire des vocalises ou ce paysan qui vit avec sa mère empaillée. Par contraste, seule Vanessa Paradis est délicieuse de grâce !

Petite oie blanche perdue dans Scotlett, le village le plus moche de la création et site du festival de la Tarte à la Vache, entre un producteur puant qui voudrait bien la saillir, le preux mais couillon James Bataille qui tente de la rejoindre, une invasion d'extra-terrestres qui adorent sucer la tête des gens, à défaut l'arracher avec leurs tentacules, la petite chanteuse de rock crado (Musique déglinguée des Little Rabbits) tente de faire son trou, ou plutôt d'en sortir.

Et curieusement on finit pas se laisser emporter, par rire au Xième degré de ce scénario bancal et de ces scènes gorissimes et farfelues, par se dire que ce film est archi-culotté, follement original et finalement, une expérience à vivre !









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Big Fish, un film de Tim Burton avec Ewan McGregor

Big Fish est une très belle histoire, racontée par Tim Burton qui s'est découvert capable de bonheur ! Quelque part entre Forrest Gump et Amélie Poulain, son talent le sauvant (in extremis) de la cucuterie, il nous offre une parenthèse dans son immense oeuvre gothique : la biographie invraisemblable d'un good guy (Ewan Mc Gregor au sommet de sa forme) où l'on croise un bon géant, une sorcière borgne, des siamoises chinoises et, forcément, un poisson énorme...









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Vignette Philippe

 Critique écrite le 14 avril 2008 par Philippe
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