Accueil Chronique album : Films Lim 141-160 - Films Lim 141-160, par Philippe
Mercredi 18 décembre 2024 : 6773 concerts, 27251 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.

Critique d'album

Films Lim 141-160 : "Films Lim 141-160"

Films Lim 141-160 :

Pop - Rock

Critique écrite le 28 avril 2008 par Philippe

La Graine et le Mulet d'Abdelatif Kechiche, vs Into the Wild de Sean Penn

Conscient d'arriver un peu après la bataille pour la Graine et le Mulet, déjà couvert de gloire, de prix et de louanges (et à juste titre), on va le dire simplement : tout ce que vos amis, vos parents et vos journaux vous on dit sur ce film est vrai - c'est un chef d'oeuvre singulier ! L'histoire est d'abord tranquille, avançant de façon elliptique entre de longues séquences de dialogues dignes d'un bon Strip Tease... puis elle deviendra d'un suspense quasi insoutenable.

Les acteurs sont en tous points formidables puisqu'on les prend pour de vrais gens se connaissant depuis longtemps - ce qu'ils ne sont pourtant pas dans la vie ! Mention spéciale à l'extraordinaire Hafsia Herzi : si le film raconte les tribulations de Slimane, ouvrier en pré-retraite forcée qui veut ouvrir un restaurant pour laisser quelque chose de concret, le combustible qui fait avancer toute l'histoire est bien sa fille d'adoption, Rym, formidable gadjie soi-disant sétoise (eh oh, c'est un accent de marseillaise ça, on nous la fait pas !), qui commence l'histoire en cagole un peu boulotte et la finit... en déesse généreuse et solaire !

Le tout est filmé en assénant l'air de rien, au détour de dialogues, des réflexions sociales on ne peut plus pertinentes, et même des phrases pratiquement bouleversantes sur le déracinement, la transmission, etc. Un film aussi vivant, distrayant, émouvant et signifiant, il n'y en a pas toujours un par an, alors comme dirait Rym : "tchi'as vu, c'trop bon, la vérité, si tchi va pas, t'y es juste con, j'te le djis moi !". Elle n'aurait pas tout à fait tort.

Into the wild, lui aussi sur la durée, instaure pareillement une belle atmosphère dans un autre registre - Sean Penn a pris autant de temps pour le filmer qu'Abdelatif Kechiche ! On y suit le parcours véridique d'un jeune américain épris de nature et de liberté, qui plaque tout après son diplôme pour fuir un parcours tout tracé, déprimant et consumériste, et disparaître tout en s'enfonçant le plus loin qu'il peut dans une nature inviolée. Road movie, ou plus exactement "treck movie" du rebaptisé Alexander Supertramp, dans les décors grandioses de l'Amérique sauvage, avec un but ultime : gagner assez d'argent pour atteindre son eldorado personnel, un mot qui enflamme son regard rieur - l'Alaska !

En chemin et pas pressé, il aura le temps de faire très belles rencontres successives (un peu sur le mode d'Une Histoire Vraie de David Lynch), autant de personnages que comme lui, on quittera à regret, là-aussi avec de beaux messages sur la filiation, le souvenir, etc. Film initiatique bien sûr, sur une quête spirituelle qu'on peut trouver vaine, ou immature, mais qui ne manque pas de panache, et en définitive nécessaire à ce garçon pour se construire, pour se trouver face à lui-même...

Vous voulez un peu de dépaysement et un grand bol d'air ? Prenez donc la main tendue par ce Peter Pan des temps modernes, incarné par un acteur également formidable, Emile Hirsch (dont on reparlera surement), et vous vous perdrez avec lui dans les immensités du désert et celles du Yukon... Mais pour y apprendre, au bout de la route, quelques grandes vérités que peu de jeunes gens de 22 ans peuvent seulement imaginer, surtout dans le monde terriblement matérialiste dans lequel nous errons à présent. Au bout de la route vous attendent aussi un vieux bus, et un regard que vous ne serez sans doute pas prêt d'oublier.









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Lady Jane, un film de Robert Guédiguian

Une petite, pas parce que le film est mauvais mais parce que le temps est compté. Bob Guédiguian est de retour avec son trio Jules-&-Jim à lui : Darroussin, Ascaride, Meylan. Il les utilise cette fois-ci pour une histoire très sombre. Muriel, quinquagénaire plutôt chic ( bien sûr), tient une boutique de luxe à Aix-en-Provence. Son fils est enlevé et une rançon lui est demandée. Pas spécialement étonnée (au contraire de nous), elle recontacte alors deux vieillies connaissances, difficile de dire des amis a priori : François (Jean-Pierre, plutôt classe), qui répare des bateaux (quelque part sur la côte Bleue je dirais), et René (Gérard pour les intimes, un bloc comme à l'accoutumée), qui proxénète gentiment tout en faisant tourner des bingos dans le centre-ville de Marseille.

20 ans plus tôt, ces trois-là jouaient à l'action directe, en braquant des camions de fourrure pour habiller tout leur quartier pauvre. Ils se sont perdus de vue pour une raison d'abord obscure ; par contre les deux hommes ne semblent pas étonnés (non plus !) qu'elle les rappelle, pour qu'ils lui viennent en aide. Non-dits accumulés, idéaux perdus, amours envolées : les trois personnages sont déjà presque partis, et ne vivent qu'à contrecoeur cette aventure qui vient perturber leur quotidien éteint. L'histoire, âpre comme un coup de trique et traversée d'un meurtre effroyable, permet à Guédiguian de filmer encore sa cité côté sinistre, mais parfois aussi le soleil quand les sentiments enciens reparaissent. Au final, malgré quelques travers "guédiguiantissimes" (l'exagération du drame, par exemple), un trio d'acteurs impeccable habite ce polar de très bonne facture - amateurs du genre et/ou de l'auteur, n'hésitez pas.









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Mesrine, L'Instinct de Mort / L'Ennemi public n°1 / Hunger

Faire un grand film pour raconter la saga du plus grand bandit que la France ait porté, pourquoi pas ? Restait à choisir si on en faisait un héros ou un méchant : pas évident avec Jacques Mesrine, personnage pour le moins complexe ! Aux convictions politiques changeantes, un coup d'extrême droite (tendance OAS au début), un coup d'extrême-gauche (tendance Brigades Rouges à la fin).

Au code d'honneur appliqué scrupuleusement vis à vis d'autres bandits (comme ceux qu'il reviendra chercher après une évasion au Canada, dans un acte totalement fou mais pas sans panache), mais à la grande lâcheté dans ses affaires personnelles (genre, abandon de sa première femme et de ses enfants, et avec violence encore !). Braqueur au culot époustouflant, et prison breaker de génie, ou monstrueux égoïste aux passagères tendances de Robin des Bois révolutionnaire... Et amateur de gunfight si doué que son ennemi intime, le commissaire Broussard l'a fait proprement abattre, sans aucune sommation, pour s'en débarrasser ! On pourrait continuer longtemps.

Le scénario est en tout cas parfaitement équilibré sur ce point : impossible de dire après 4 heures de cavale si Vincent Cassel, dans une prestation assez énorme (avec aussi un gros travail de maquillage, il est vrai), nous a finalement été sympathique ou non. Entouré d'une distribution prestigieuse (où un paquet de grands acteurs et actrices viennent cachetonner, sans forcément tous se fouler mis à part ses compagnons de route, plutôt excellents à part un Lanvin à la ramasse), il traverse les deux épisodes comme un feu follet auto-destructeur et assez fascinant.

D'un point de vue cinéphile, c'est en outre un très bon film d'action, avec une préférence pour le premier volet, totalement nihiliste, par rapport au deuxième où Mesrine cherche parfois lourdement un sens à sa vie. Le diptyque tient cependant parfaitement ses promesses et presque sans longueurs, s'agissant de raconter la biographie d'un personnage qui, qu'on le veuille ou non, fait partie de notre histoire collective. Au moins en ce temps-là l'Ennemi Public Numéro un n'habitait-il pas à l'Elysée ...

Dans un style radicalement différent, Hunger retrace le calvaire vécu par les prisonniers politiques de l'IRA sous le règne de fer de (cette vieille salope de) Margaret Thatcher. Calvaire en partie auto-infligé, pour des raisons défendables : pour réclamer le statut de prisonniers politiques, plusieurs dizaines d'hommes s'infligèrent la grêve des vêtements et de l'hygiène, vivant donc en cellule à peu près à poil et dans leur merde, n'en sortant que pour des séances de lavage/torture qui auraient pu inspirer les busheries irakiennes d'Abu Ghraib...

Le film montre tout ceci en immersion totale, donnant un profond sentiment de malaise. Suit une séquence zénithale où un homme se détache, Bobby Sands, leader des prisonniers et figure de la lutte armée irlandaise, lors d'une scène en plan séquence assez formidable et bouleversant : une discussion sur les motifs et les moyens de sa lutte, avec un prêtre catholique. Et ensuite, une lente et très pénible descente puisque Bobby Sands a décidé d'user avec ses compagnons de l'arme ultime, la grêve de la faim totale. Un véritable martyre qui ne nous épargne rien, des horribles stigmates à la figure de Pièta. Reste une ou deux questions : pourquoi ce traitement presque complaisant de la violence ? Faut-il absolument montrer de la merde et du sang pour faire comprendre la souffrance et le deuil ?









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Mesrine, L'Instinct de Mort / L'Ennemi public n°1 / Hunger

Faire un grand film pour raconter la saga du plus grand bandit que la France ait porté, pourquoi pas ? Restait à choisir si on en faisait un héros ou un méchant : pas évident avec Jacques Mesrine, personnage pour le moins complexe ! Aux convictions politiques changeantes, un coup d'extrême droite (tendance OAS au début), un coup d'extrême-gauche (tendance Brigades Rouges à la fin).

Au code d'honneur appliqué scrupuleusement vis à vis d'autres bandits (comme ceux qu'il reviendra chercher après une évasion au Canada, dans un acte totalement fou mais pas sans panache), mais à la grande lâcheté dans ses affaires personnelles (genre, abandon de sa première femme et de ses enfants, et avec violence encore !). Braqueur au culot époustouflant, et prison breaker de génie, ou monstrueux égoïste aux passagères tendances de Robin des Bois révolutionnaire... Et amateur de gunfight si doué que son ennemi intime, le commissaire Broussard l'a fait proprement abattre, sans aucune sommation, pour s'en débarrasser ! On pourrait continuer longtemps.

Le scénario est en tout cas parfaitement équilibré sur ce point : impossible de dire après 4 heures de cavale si Vincent Cassel, dans une prestation assez énorme (avec aussi un gros travail de maquillage, il est vrai), nous a finalement été sympathique ou non. Entouré d'une distribution prestigieuse (où un paquet de grands acteurs et actrices viennent cachetonner, sans forcément tous se fouler mis à part ses compagnons de route, plutôt excellents à part un Lanvin à la ramasse), il traverse les deux épisodes comme un feu follet auto-destructeur et assez fascinant.

D'un point de vue cinéphile, c'est en outre un très bon film d'action, avec une préférence pour le premier volet, totalement nihiliste, par rapport au deuxième où Mesrine cherche parfois lourdement un sens à sa vie. Le diptyque tient cependant parfaitement ses promesses et presque sans longueurs, s'agissant de raconter la biographie d'un personnage qui, qu'on le veuille ou non, fait partie de notre histoire collective. Au moins en ce temps-là l'Ennemi Public Numéro un n'habitait-il pas à l'Elysée ...

Dans un style radicalement différent, Hunger retrace le calvaire vécu par les prisonniers politiques de l'IRA sous le règne de fer de (cette vieille salope de) Margaret Thatcher. Calvaire en partie auto-infligé, pour des raisons défendables : pour réclamer le statut de prisonniers politiques, plusieurs dizaines d'hommes s'infligèrent la grêve des vêtements et de l'hygiène, vivant donc en cellule à peu près à poil et dans leur merde, n'en sortant que pour des séances de lavage/torture qui auraient pu inspirer les busheries irakiennes d'Abu Ghraib...

Le film montre tout ceci en immersion totale, donnant un profond sentiment de malaise. Suit une séquence zénithale où un homme se détache, Bobby Sands, leader des prisonniers et figure de la lutte armée irlandaise, lors d'une scène en plan séquence assez formidable et bouleversant : une discussion sur les motifs et les moyens de sa lutte, avec un prêtre catholique. Et ensuite, une lente et très pénible descente puisque Bobby Sands a décidé d'user avec ses compagnons de l'arme ultime, la grêve de la faim totale. Un véritable martyre qui ne nous épargne rien, des horribles stigmates à la figure de Pièta. Reste une ou deux questions : pourquoi ce traitement presque complaisant de la violence ? Faut-il absolument montrer de la merde et du sang pour faire comprendre la souffrance et le deuil ?









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I am Legend avec Will Smith, vs My Blueberry Nights de Wong Kar Wai, avec Norah Jones, Jude Law, Natalie Portman

Pour cette reprise de la chronique ciné (bonne année !), deux films qui auraient pu être des chefs d'oeuvre. Il ne manque pas grand chose à I am Legend, histoire de ce scientifique resté seul dans un New York désert à la recherche d'un traitement, après une apocalypse virologique. La ville regagnée par Dame Nature et où s'ébattent des animaux a en effet un côté fascinant (une scène de chasse d'anthologie !), il est vrai que les nouvelles de Richard Matheson sont toujours une source cinématographique formidable, et l'abattage de Will Smith est assez convaincant en tant que supposé dernier humain. Surtout quand il arrive malheur à sa chienne Sam et qu'il flirte avec la folie, conversant avec des mannequins qu'il a lui-même disposés un peu partout en ville. Et dont certains semblent se déplacer sans lui... ou sans qu'il s'en souvienne ?

Piste trop peu exploitée hélas, et du coup il est d'autant plus dommage que les humains mutants qui sortent seulement la nuit soient si laids, numériques et tous pareils - on a ainsi du mal à y croire (dans le genre mutant craignant la lumière, on repense par exemple aux flippantissimes créatures du terrifiant The Descent, c'était quand même autre chose !). Reste un agréable film de série Z qui plaira aux amateurs, avec quelques bonnes trouvailles, mais qui n'excelle ni dans le film de zombies gore, ni celui d'épouvante, ni même de science-fiction... alors qu'il avait le potentiel et le budget pour !

De même My Blueberry Nights ne passe pas loin du chef d'oeuvre : Wong Kar Wai y transpose aux USA son obsessionnel chasser-croiser amoureux (on reconnaît d'ailleurs le thème musical d'In the Mood for Love, adapté ici par Ry Cooder), qui débute dans un café entre une demoiselle éconduite (Norah Jones, charmante) et un jeune homme désabusé (Jude Law, attachant lui aussi). Après de longues conversations et un flirt autour d'une boite de clefs oubliée, un baiser échangé furtivement ne sera pas suffisant pour Lizzie, qui devra partir sur les routes à la recherche de sa voie personnelle.

Elle y fera de belles rencontres, dont elle accèlèrera le destin, comme ce couple déchiré qui semble tout droit sorti d'une pièce de Tennessee Williams (David Strathairn, autrement mieux employé que dans la série Jason Bourne, et la troublante Rachel Weisz), ou cette jeune joueuse de poker compulsive et fantasque (Natalie Portman, merveilleuse comme à son habitude en animal arrogant mais fragile). Rencontres qu'elle racontera au barman par cartes interposées, sans savoir si elle retrouvera un jour le chemin ramenant à sa tarte au myrtilles préférée. Touchant et vraiment très bien joué, il manque un je-ne-sais-quoi à ce film pour égaler les les plus grands duos amoureux enregistrés ces dernières années aux USA (Eternal Sunshine, Lost in Translation etc.) - reste que les fans de WKW, mais aussi les romantiques incurables, seront forcément charmés par ce très joli road-movie - dépêchez-vous !









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I am Legend avec Will Smith, vs My Blueberry Nights de Wong Kar Wai, avec Norah Jones, Jude Law, Natalie Portman

Pour cette reprise de la chronique ciné (bonne année !), deux films qui auraient pu être des chefs d'oeuvre. Il ne manque pas grand chose à I am Legend, histoire de ce scientifique resté seul dans un New York désert à la recherche d'un traitement, après une apocalypse virologique. La ville regagnée par Dame Nature et où s'ébattent des animaux a en effet un côté fascinant (une scène de chasse d'anthologie !), il est vrai que les nouvelles de Richard Matheson sont toujours une source cinématographique formidable, et l'abattage de Will Smith est assez convaincant en tant que supposé dernier humain. Surtout quand il arrive malheur à sa chienne Sam et qu'il flirte avec la folie, conversant avec des mannequins qu'il a lui-même disposés un peu partout en ville. Et dont certains semblent se déplacer sans lui... ou sans qu'il s'en souvienne ?

Piste trop peu exploitée hélas, et du coup il est d'autant plus dommage que les humains mutants qui sortent seulement la nuit soient si laids, numériques et tous pareils - on a ainsi du mal à y croire (dans le genre mutant craignant la lumière, on repense par exemple aux flippantissimes créatures du terrifiant The Descent, c'était quand même autre chose !). Reste un agréable film de série Z qui plaira aux amateurs, avec quelques bonnes trouvailles, mais qui n'excelle ni dans le film de zombies gore, ni celui d'épouvante, ni même de science-fiction... alors qu'il avait le potentiel et le budget pour !

De même My Blueberry Nights ne passe pas loin du chef d'oeuvre : Wong Kar Wai y transpose aux USA son obsessionnel chasser-croiser amoureux (on reconnaît d'ailleurs le thème musical d'In the Mood for Love, adapté ici par Ry Cooder), qui débute dans un café entre une demoiselle éconduite (Norah Jones, charmante) et un jeune homme désabusé (Jude Law, attachant lui aussi). Après de longues conversations et un flirt autour d'une boite de clefs oubliée, un baiser échangé furtivement ne sera pas suffisant pour Lizzie, qui devra partir sur les routes à la recherche de sa voie personnelle.

Elle y fera de belles rencontres, dont elle accèlèrera le destin, comme ce couple déchiré qui semble tout droit sorti d'une pièce de Tennessee Williams (David Strathairn, autrement mieux employé que dans la série Jason Bourne, et la troublante Rachel Weisz), ou cette jeune joueuse de poker compulsive et fantasque (Natalie Portman, merveilleuse comme à son habitude en animal arrogant mais fragile). Rencontres qu'elle racontera au barman par cartes interposées, sans savoir si elle retrouvera un jour le chemin ramenant à sa tarte au myrtilles préférée. Touchant et vraiment très bien joué, il manque un je-ne-sais-quoi à ce film pour égaler les les plus grands duos amoureux enregistrés ces dernières années aux USA (Eternal Sunshine, Lost in Translation etc.) - reste que les fans de WKW, mais aussi les romantiques incurables, seront forcément charmés par ce très joli road-movie - dépêchez-vous !









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Rumba, un film de & avec Dominique Abel, Fiona Gordon

Dom et Fiona sont professeurs, lui de gym, elle d'anglais. Ils habitent dans le Calvados et dans un monde très coloré. Leurs cours sont drôles, tout comme eux - ils sont grands et maigres, presque un peu mal foutus au premier abord, genre Deschiens, la fille a l'air anglais à un point qu'on dirait qu'on l'a fabriquée exprès, le garçon tient du président de Groland ou du chanteur des Wampas. Sauf qu'ils dansent ... la Rumba ! Tous les week-ends, ils courent donc les prix de danse et les remportent.

Il est vrai qu'à leur façon ils sont très gracieux : tout est réglé chez eux comme du papier à musique, de la danse au brossage de dents. Et puis un jour, un accident terrible (et pourtant hilarant, à l'image de tout le film qui joue en permanence sur cette dualité), un accident con comme ils le sont tous, vient changer radicalement la donne : le couple parfait y laisse un bout de corps, et un bout de son cerveau - non, ne cherchez pas à en savoir plus avant de voir le film ! Comment continuer comme avant quand tout est changé ? Qu'on ne peut plus rien faire comme avant ?

Voilà un film qui répond bien à la définition pourtant usée de film ovni. Burlesque et pathétique tout à la fois avec quelques séquences absolument anthologiques, peu de dialogues mais des corps totalement délirants, c'est du Tati et/ou du film finlandais tout à la fois. Certaines séquences de danse mettraient presque les larmes aux yeux, tout comme ce qui leur arrive - et pourtant même les choses les plus atroces sont traitées avec une certaine douceur, une compassion infinie pour des personnages terriblement attachants.

Comme eux on reste habité par la conviction que le sort ne peut pas s'acharner sans cesse contre les gentils, que ça va forcément aller mieux demain, qu'un type qui vous tape pour vous piquer votre seul bien ne devrait pas pouvoir en profiter, surtout s'il est perché au bord des falaises d'Etretat. Bref c'est juste vachement beau, allez-y !









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Sweeney Todd vs No Country for Old Men, un film de Tim Burton avec Johnny Depp & Helena Bonham Carter / de Joel & Ethan Coen avec Javier Bardem & Josh Brolin

Cette semaine deux grands réalisateurs, dont un bicéphale, sortent chacun leur nouveau film - on est gâtés ! Plutôt que de résumer chacun des deux (vous avez déjà dû lire tout ça quelque part), autant faire un petit comparatif. Niveau acteurs rien à dire, match nul, Johnny Depp et la belle Helena Bonham Carter pètent la forme, ainsi que Alan Rickman qui incarne il est vrai des ordures depuis toujours. De l'autre côté Javier Bardem est incroyable en tueur Terminator (eh oui, il y a un clin d'oeil appuyé !), tandis que Josh Brolin en loser dépassé et Tommy Lee Jones en policier qui subit, n'ont pas besoin d'en faire des tonnes pour avoir l'air de bouseux texans...

Au niveau scénario, le conte musical est cousu de fil blanc, pas difficile de deviner assez rapidement comment tout cela risque de finir - de l'autre côté on sera bien plus secoué par le rythme malgré une histoire somme toute assez linéaire - avantage aux Coen. Musicalement il manque à Londres les fameuses et fabuleuses mélodies de Danny Elfman (et pour cause, le film est une adaptation de comédie musicale écrite par quelqu'un d'autre), c'est cependant assez ludique d'écouter chanter des acteurs qu'on aurait pas imaginé en être capables ! Côté Texas, la seule musique est le vent du désert, les impacts de balles et quelques notes de mariachis - le suspense n'en est que renforcé et les rebondissements plus surprenants mais bon... avantage à Burton !

La sécheresse de la réalisation et du son des frères Coen renforcent le côté traque implacable, tandis que Tim comme à son habitude développe une ambiance gothique flamboyant à grands renforts d'effets spéciaux : minimalisme contre grandiloquence, chacun son trip. Concernant l'hémoglobine enfin, car il y en a beaucoup des deux côtés : le sang que fait jaillir le rasoir est d'un rouge vif outrancier et épais, tandis que les poinçons du pistoler à bestiaux donnent des résultats de facture plus classique, sombre et gluant. Quoiqu'il en soit il y a dans chaque film un tueur froid et parfaitement amoral, assez flippant dans les deux cas, à égalité dans leur méticulosité.

Si l'on fait des trajectoires parallèles, on peut dire que les Coen signent leur retour en grande forme (après plusieurs trucs plus banals) en renouvelant fortement le style du polar noir. Tandis que Tim B livre une histoire de bonne facture, originale dans la forme, mais pas complètement passionnante dans le fond et surtout, moins drôle que d'habitude. Conclusion, si vous avez le temps allez voir les deux comme le fera par principe n'importe quel cinéphile, sinon commencez par No Country for Old Men... et un dernier conseil, dinez léger avant d'aller voir Sweeney Todd !

PS : le Mystic Punk Penguin et moi-même avons une controverse à propos du nombre de lecteurs qui lisent ces chroniques cinéma : il prétend que vous êtes environ trois, je dis que vous êtes au moins dix (en espérant secrètement que vous êtes 7900...) - ça vous dirait de m'écrire un pti'mail histoire que je puisse vous compter ? Parce que si je reçois moins de dix réponses, évidemment, j'en tirerai les conséquences !
PS 2 : 17 réponses suite à ce petit sondage. Pas si mal...









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Sweeney Todd vs No Country for Old Men, un film de Tim Burton avec Johnny Depp & Helena Bonham Carter / de Joel & Ethan Coen avec Javier Bardem & Josh Brolin

Cette semaine deux grands réalisateurs, dont un bicéphale, sortent chacun leur nouveau film - on est gâtés ! Plutôt que de résumer chacun des deux (vous avez déjà dû lire tout ça quelque part), autant faire un petit comparatif. Niveau acteurs rien à dire, match nul, Johnny Depp et la belle Helena Bonham Carter pètent la forme, ainsi que Alan Rickman qui incarne il est vrai des ordures depuis toujours. De l'autre côté Javier Bardem est incroyable en tueur Terminator (eh oui, il y a un clin d'oeil appuyé !), tandis que Josh Brolin en loser dépassé et Tommy Lee Jones en policier qui subit, n'ont pas besoin d'en faire des tonnes pour avoir l'air de bouseux texans...

Au niveau scénario, le conte musical est cousu de fil blanc, pas difficile de deviner assez rapidement comment tout cela risque de finir - de l'autre côté on sera bien plus secoué par le rythme malgré une histoire somme toute assez linéaire - avantage aux Coen. Musicalement il manque à Londres les fameuses et fabuleuses mélodies de Danny Elfman (et pour cause, le film est une adaptation de comédie musicale écrite par quelqu'un d'autre), c'est cependant assez ludique d'écouter chanter des acteurs qu'on aurait pas imaginé en être capables ! Côté Texas, la seule musique est le vent du désert, les impacts de balles et quelques notes de mariachis - le suspense n'en est que renforcé et les rebondissements plus surprenants mais bon... avantage à Burton !

La sécheresse de la réalisation et du son des frères Coen renforcent le côté traque implacable, tandis que Tim comme à son habitude développe une ambiance gothique flamboyant à grands renforts d'effets spéciaux : minimalisme contre grandiloquence, chacun son trip. Concernant l'hémoglobine enfin, car il y en a beaucoup des deux côtés : le sang que fait jaillir le rasoir est d'un rouge vif outrancier et épais, tandis que les poinçons du pistoler à bestiaux donnent des résultats de facture plus classique, sombre et gluant. Quoiqu'il en soit il y a dans chaque film un tueur froid et parfaitement amoral, assez flippant dans les deux cas, à égalité dans leur méticulosité.

Si l'on fait des trajectoires parallèles, on peut dire que les Coen signent leur retour en grande forme (après plusieurs trucs plus banals) en renouvelant fortement le style du polar noir. Tandis que Tim B livre une histoire de bonne facture, originale dans la forme, mais pas complètement passionnante dans le fond et surtout, moins drôle que d'habitude. Conclusion, si vous avez le temps allez voir les deux comme le fera par principe n'importe quel cinéphile, sinon commencez par No Country for Old Men... et un dernier conseil, dinez léger avant d'aller voir Sweeney Todd !

PS : le Mystic Punk Penguin et moi-même avons une controverse à propos du nombre de lecteurs qui lisent ces chroniques cinéma : il prétend que vous êtes environ trois, je dis que vous êtes au moins dix (en espérant secrètement que vous êtes 7900...) - ça vous dirait de m'écrire un pti'mail histoire que je puisse vous compter ? Parce que si je reçois moins de dix réponses, évidemment, j'en tirerai les conséquences !
PS 2 : 17 réponses suite à ce petit sondage. Pas si mal...









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The Changeling, un film de Clint Eastwood avec Angelina Jolie, John Malkovich

En 1928, Christine Collins, opératrice de téléphone et mère célibataire, voit son enfant disparaître après l'avoir laissé seul à la maison. La police de Los Angeles, mise en cause pour sa corruption et son inefficacité, lui ramène pourtant en grande pompe son fils retrouvé, quelques mois plus tard - sauf que ce n'est pas lui ! Le problème, c'est qu'une femme seule ne pèse pas lourd face à une telle institution, parole contre parole... Celle-ci aura tôt fait de la traiter de femme hystérique, avec tout ce que cela entraîne à l'époque... Qu'est donc devenu le petit Walter Collins ? Un pasteur intègre (John Malkovich) va s'efforcer de le découvrir. Ce scénario est tiré d'une histoire vraie plutôt incroyable, qui rend pourtant compte du climat presque fasciste de l'Amérique arrogante des années 20, juste avant le krach boursier.

Certes l'histoire de Changeling tient en haleine, d'autant qu'Angelina est bien Jolie en mère désespérée et combattive (typiquement un rôle à Oscars - ça ne vaut pourtant largement pas son inoubliable prestation dans Girl, Interrupted !), et que le policier principal (Jeffrey Jones) est majestueusement ignoble. Pour autant, le fait que Clint Eastwood soit devenu le gardien incontesté du temple du grand cinéma hollywoodien classique, ne l'empêche pas de temps à autre de réaliser un film mineur. D'un classicisme total (il pourrait fort bien être en noir et blanc !), réalisé avec une élégante retenue, il manque à celui-ci le petit supplément d'âme qui fit de Million Dollar Baby une histoire si touchante et de Letters from Iwo Jima, un réel chef d'oeuvre. Cela dit même un cru mineur du Maître reste un élixir, comparé à l'ordinaire. Comme dit le Canard, "un film qu'on peut voir cette semaine", en somme.










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The Darjeeling Limited (A bord du), un film de Wes Anderson avec Owen Wilson, Adrian Brody, Jason Schwartzman

Petit film porté par un gros buzz, ce voyage dans un train indien mérite en effet le voyage, ne serait-ce que pour la bouffée d'exotisme dépaysant et le tourbillon de couleurs indiennes qui restent en persistance rétinienne longtemps après la fin : orange, turquoise, rouge vif ou blanc, pour le deuil. Ce train exotique et chamarré, sorte d'Extrême Orient-Express, voyage (ou plutôt se traîne) quelque part en Inde - on ne saura pas d'où il part ni où il arrive, les trois personnages ne font que l'emprunter... Trois frères habituellement séparés, qui se retrouvent un an après un deuil commun pour aller régler, comme on dit, un unfinished business avec quelqu'un qui leur est cher, caché quelque part dans un lointain ashram...

Le Darjeeling Ltd emporte ainsi avec lui le toujours drôle Owen Wilson, la gueule défoncée et emballée dans des pansements, un Adrien Brody plus émacié que jamais et toujours aussi élégant, et une découverte (pour nous) : Jason Schwartzman (à peine entrevu, après enquête, en roi timide dans Marie Antoinette), formidable petit personnage mi-Droopy (il tire une gueule de trois mètres de long tout le film), mi-Dom Juan (outre une des plus belles actrices du cinéma américain dans le préambule du film, il va également "sympathiser" avec la jeune hôtesse indienne du train). Autre personnage inattendu, l'ensemble de bagages tous floqués des initiales de la famille Whitman et que les trois frères se traînent, de façon littérale mais aussi symbolique : jamais on avait vu des bagages aussi expressifs et importants au cinéma...

Le grand frère se veut l'animateur du voyage, qu'il a pensé spirituel et initiatique, mais le caractère maniaco-dépressif des deux autres, comme la réalité terrestre de ces fameuses valises, et ce train qui s'arrête toujours à l'imprévu et repart sans prévenir davantage (quand on ne s'en fait pas tout bonnement jeter dehors par un stewart acariâtre), vont en faire autre chose. Un trip sous sirop codéiné et une expérience de communion familiale, comme prévue, unique en son genre. L'humour pince-sans-rire et poétique de Wes Anderson (il paraît que tous ses films sont formidables, désolé pour la lacune) fait des merveilles, comme lorsque passe dans leur tête un deuxième train, chargé de peurs, de fantasmes et de rêves... Embarquement immédiat et obligatoire, pour un film qui fait tant de bien !









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There will Be Blood, un film de Paul Thomas Anderson avec Daniel Day Lewis, Paul Dano

Evidemment quand on vous a dit que Paul Thomas Anderson (auteur du superbe Magnolia, de l'étonnant Punch Drunk Love etc.) était de retour après cinq ans de silence radio, il y avait de quoi s'agiter un peu. Quand en plus on vous a annoncé qu'il signait un grande fresque en forme de western pétrolier, avec en tête d'affiche ce cher Daniel Day-Lewis, acteur souvent génial, il y avait de quoi franchement s'énerver ! Et avec un tel titre encore, There Will Be Blood, pour le moins prometteur, dans la droite ligne des récents (et réussis) thrillers sanglants de Tim Burton ou des frères Coen... et pour finir après un visionnage de la très scotchante bande annonce - n'en jetez plus : de toute évidence ce film allait être le meilleur de l'année 2008 !

Eh bien ce n'est pas vrai, on est même assez loin du compte. Entendons-nous bien : cette grande saga de l'histoire d'un pétrolier nommé Daniel Plainview, sorte d'intrigue pré-Dallas ienne et machiavélique, se suit globalement avec intérêt. De ses débuts les deux pieds dans la merde, à casser des cailloux au fond du trou, à son ascension fulgurante dans les années 20, assumant qu'il poursuit pour seul but, le fait de gagner assez d'argent ... pour pouvoir éloigner définitivement les autres de lui. D'ailleurs même le cas de sa relation avec son fils lui pose problème : héritier putatif, mais adoptif, est-il à la hauteur de ses ambitions et de l'empire qu'il veut ériger, surtout après un accident qui va le handicaper ?

Face à cette ascension presque irrésistible, des concurrents manifestement pas de taille, mais aussi et surtout une Eglise et son prêtre, par qui il va bien falloir en passer pour obtenir la confiance et la vente des terres nécessaires à l'exploitation d'énormes nappes de pétrole. L'opposition/attraction entre le Dollar et le Goupillon (merci Télérama), tous deux agités par de grands manipulateurs, donne une confrontation assez savoureuse et dont on attend les péripéties avec impatience, en passant toutefois par des longueurs qui auraient été bien largement évitables... Par ailleurs, il y a une belle utilisation des paysages et des lumières (Oscar de la meilleure photo, soit), et même certains passages musicaux assez relevés. Encore que l'influence de Jonny Greenwood de Radiohead est vraiment peu perceptible sur cette B.O. de facture très classique...

Bref si les acteurs avaient été géniaux, on aurait pardonné au film ses imperfections formelles. Pour autant Daniel Day Lewis ne force pas son talent - son jeu tout en sourcils levés et oeil noir sur moustache fournie rappelle un peu trop l'outrancier Bill the Butcher de Gangs of New York - vraiment pas son plus grand rôle donc ! On ne comprend d'ailleurs pas toujours ses sautes d'humeur, ni sa relation avec son marmot ... Bien plus intéressants et ambigüs sont par contre son adversaire, le jeune prêtre-gourou interprété par Paul Dano (déjà assez formidable dans Little Miss Sunshine) - et même les regards énigmatiques que lui lance son fils taciturne et sauvage...

Enfin on est quand même un peu étonné de voir à quel point la presse crie au génie pour un tel film, certes de très bonne qualité, mais qui n'invente ni ne révolutionne rien - pour le moins un film mineur de P.T. Anderson, et un Oscar du Meilleur Acteur hautement discutable - on repense au terrifiant rôle de Forrest Whittaker l'an passé, ça avait plus de gueule ! Même en terme de western on est plutôt loin du souffle des oeuvres récentes de ou avec Clint Eastwood / Tommy Lee Jones, et heureusement que c'est bien No Country for Old Man qui a eu l'Oscar du meilleur film ! Parce que faut pas pousser mémé, y'a quand même des types, et des films, qui vous prennent autrement à la gorge... surtout que si ça se trouve certains d'entre vous n'ont même pas encore rattrapé La Graine et le Mulet, je me trompe ?!










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Vinyan (aka C'est dûr d'être chroniqué par des cons), un film de Fabrice Du Welz, avec Emanuelle Béart et Rufus Sewell

Après le Tsunami où leur fils a disparu, un couple européen est resté sur place à Phuket, Thaïlande, dans l'espoir de retrouver celui-ci. Croyant l'apercevoir sur une vidéo d'orphelins tournée en Birmanie, la femme arrive à convaincre son mari de tenter une expédition pour le retrouver : or la seule façon d'y entrer est d'emprunter le bateau d'un trafiquant de jeunes filles, Thaksin Gao... Leurs passeurs donnent d'abord l'impression de tout contrôler et apparemment de vouloir les escroquer, avant qu'on réalise qu'eux aussi sont rapidement destabilisés par ce qu'ils vont trouver en Birmanie : un monde dévasté et hanté par des survivants retournés à l'état sauvage...

Le monde des chroniqueurs de films, pro ou amateur, se divise en deux. Ainsi une façon de voir Vinyan est de le traiter de "sous-Apocalypse Now" ou de "sous-Aguirre" (cf TéLibéramInrocks...). Certes les références aux deux chefs-d'oeuvres y sont nombreuses : personnages perdant peu à peu la raison à force de chercher, bateau perdu et filmé circulairement, pontons encombrés d'indigènes inquiétants et mutiques, scène finale dans un temple en pleine jungle hostile, etc. Une autre façon de voir le film, heureusement portée par Christophe Lemaire (notre référence en matière de critique ciné !), est de l'apprécier comme un excellent film de genre, sauf erreur à peu près inédit en France et certainement en Belgique...

Car une fois accepté le postulat que Du Welz n'est pas Coppola ni Herzog, il lui reste une façon de mettre en scène, de cadrer, d'éclairer qui distille habilement la montée du malaise, puis de l'angoisse et de la folie, même avec quelques effets trop appuyés qui ne nuisent pas à une vraie ambiance esthético-claustrophobique. Le tournage fut manifestement difficile, voire courageux : là encore rien d'indigne ou d'excessif dans le jeu d'Emmanuelle Béart et Rufus Sewell, incarnant des occidentaux totalement perdus dans un monde étrange et lui-même en plein délitement... Facile encore de dire qu'ils ne maîtrisent rien ou prennent de mauvaises décisions, si on ne se projette pas à leur place, terrassés par la douleur du deuil, égarés et spoliés tout à la fois.

De même, plutot que de pointer une possible capillotraction excessive du scénario, il suffit pourtant de composer avec la réalité : de nombreux enfants se sont perdus dans la jungle suite au Tsunami, la Birmanie est un pays en grande partie inaccessible dont certaines zones n'ont donc reçu aucun secours depuis. Par ailleurs Vinyan fait tout à fait écho à Wonderful Days, autre film post-tsunami également recommandé ici il y a quelques mois, dans cette idée que le séisme a laissé derrière lui une pulsion morbide rémanente chez les survivants. Dès lors, en combinant ces éléments, il n'est plus SI difficile d'imaginer ce qui pourrait attendre des intrus dans la jungle birmane...

Bref, amateurs de films fantastiques bien fichus et bien flippants, faites comme d'hab et ricanez bien haut à la face de la critique bien-pensante, ce film est une vraie réussite dans son genre ! Il ne passe que dans un ciné à Marseille mais, à la grande stupeur de la caissière et pour notre plus grand plaisir, il y passe en V.O. ! Alors surtout ne tardez pas ! Sinon, espérons que les VRAIS cinéphiles d'aujourd'hui, ceux du Net, ceux qui vivent dans la création présente et pas dans la nostalgie des chefs d'oeuvres des années '70, vous offriront certainement votre séance de rattrapage. De toutes façons si ce trailer ne vous donne pas un peu envie, moi je rends mon clavier...

PS : Pour C'est dûr d'être aimé par des cons, film du procès des caricatures du Prophète (Mosquée de Paris vs Charlie Hebdo), je crains qu'il ne soit trop tard pour le recommander. C'est pourtant passionnant de bout en bout, tour à tour drôle ou bouleversant car tout le monde y a la parole. En outre, l'intégrité de la rédaction de Charlie Hebdo y est suffisamment confortée pour donner à la "polémique Siné" un côté tout à fait anecdotique. Bref, le film le plus noblement politique depuis Bamako, un film que les profs devraient emmener voir tous les jeunes gens d'aujourd'hui, mais aussi tous les amis et tous les ennemis de la démocratie et de son rempart ultime, la liberté d'expression (car c'est un peu ce qui s'est joué là en mars 2007). For-mi-da-ble leçon où, curieusement, le type qui apparaît finalement le plus dangereux de tous est ... un catholique intégriste.









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Diary of the Dead, un film de George Romero

Vite vite, profitons des vacances du dirlo et de l'absence de lettre de diffusion pour poster en douce (à titre provisoire et intérimaire bien sûr... et pour rigoler), des chroniques de film !

Franchement, que vous ayez raté Diary of the Dead de ...George Romero (Who else ?) serait presque un coup de chance. L'ancien maître du film zombie commence à radoter sérieusement (ici ce serait soi-disant une réflexion sur le pouvoir des images), et arrive en outre trop tard avec le style zombie/caméra sur l'épaule puisque le scénario autrement plus chtarbé de [* Rec] nous a scotchés il y a déjà quelque mois. Les acteurs ici, qu'ils soient humains ou zombies d'ailleurs, sont à peu près aussi expressifs que des huitres, le suspense est inexistant, les meurtres de zombie traités en mode potache, ne sont du coup ni inquiétants, ni drôles...
Sans une gadjie hystérique qui hurlait au fond de la salle à chaque passage d'un zombie à l'écran, on aurait même pas sursauté de tout le film. Un vrai ratage, qui souffre de la comparaison avec le précédent, très honorable Land of the Dead, tout comme avec les films récents de ceux qui ont repris le flambeau du film de zombie sans-aucun-humour-mais-du-coup-vraiment-horrible (28 semaines plus Tard par exemple). Tout ça donne à penser que ce brave Georgie devrait faire valoir ses droits à la retraite...









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Valse avec Bachir, un film de Ari Folman

Par contre il serait dommage de ne pas aller voir, si ce n'est pas déjà fait, le très beau film israélien Vals im Bashir (Valse avec Bachir) d'Ari Folman, qui concerne les terribles massacres de Sabra et Chatila, lorsque des miliciens chrétiens du Liban ont massacré des réfugiés palestiniens sous l'oeil complaisant d'Israël, en 1982. Magnifique et assez poignant documentaire traité sous forme de film d'animation mélancolique, où un ancien soldat de Tsahal qui a refoulé la mémoire de cette nuit terrible, retourne à la rencontre de ses camarades pour se souvenir de leur rôle précis dans la tragédie.

Comme dans toutes les guerres modernes, on s'aperçoit qu'ont été envoyés au front (ou plutôt officiellement, en "opération de nettoyage au Liban", qui a parlé d'une guerre ?) des jeunes gens inexpérimentés, vidant des chargeurs entiers au hasard de la nuit pour se rassurer, éloignant la peur avec diverses substances psychotropes... En y ajoutant le voile du souvenir, les séquences de flashback évoquent donc ni plus ni moins que la guerre sous acide d'Apocalypse Now, sans motifs ni enjeux. Ari Folman devra pourtant aller au bout de l'expérience pour comprendre ce que signifie cette séquence splendide et récurrente de ses rêves, où il se baigne avec deux autres soldats face à des buildings en ruine, illuminés par des fusées éclairantes. Oublié très injuste à Cannes, il convient de réparer l'erreur en soutenant bien haut ce très grand film.









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Wall-E, un film des Studios Pixar

Et puis évidemment il est hors de question de rater Wall-E d'Andrew Stanton, la nouvelle production Pixar, un véritable enchantement pour les yeux, les oreilles et le cerveau des petits et grands ! Wall-E, petit robot crasseux et vieillot, physiquement à mi-chemin entre E-T et un tractopelle, est le seul nettoyeur/compacteur encore en marche sur une Terre dévastée et désertée par les hommes, où une lumière toxique éclaire de "magnifiques" pyramides d'ordures et des mégalopoles en ruines.
Grand romantique esseulé, il regarde de vieilles comédies d'amour, tandis que les objectifs de ses yeux s'embrument et ses pinces s'agitent de façon poignante... car son seul ami est un cafard (eh oui, ils nous survivront probablement , eux...) jusqu'à ce que tombe du ciel EVE, robot flottant hautement élaboré, profilée mi-suppositoire mi-clé USB, furieusement sexy dans son genre, venue remplir une mission bien précise... Et déclenchant évidemment un coup de foudre instantané : il la suivra jusqu'au bout de l'espace !

Et s'il le faut, jusque dans l'immense vaisseau d'où elle vient, celui où se sont réfugiés les Hommes, devenus des larves amorphes moto-transportées, gavées d'images et de nourriture par les robots d'une multinationale unique, "Buy Large" BnL - l'ultime rêve américain, en somme ?

Il y aurait des tonnes de choses à dire sur le film alors faisons simple : filmés comme des humains, avec des mises au point et des focales habituellement absentes des films en image de synthèse, les robots ont l'air parfaitement vivants, donc leur romance nous émeut (d'autant que pour une fois c'est le féminin qui protège le plus souvent le masculin). Les paysages terriens comme ceux de l'espace, sont paradoxalement d'une poésie et d'une beauté toute Miyasakienne, alors que la végétation en est quasiment absente, sauf pour une plantule qui s'avèrera l'un des éléments-clef de l'histoire... Par ailleurs, le film est drôle et burlesque, il est littéralement bourré d'allusions à des films de S.F. passés, il laisse à penser que le genre humain pourrait encore être sauvé, et enfin - arrêtez, c'est trop !- il a fait bondir des conservateurs américains (tous ces horribles messages sur le consumérisme, le tout-jetable, l'obésité, le droit des générations futures, etc.) ! Que du bonheur donc, succès fulgurant assuré !









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I Feel Good (Young at heart)

Telerama vs Rock'n'Folk, y'a pas photo une fois de plus : là où le premier n'a vu qu'une sympathique chorale de croulants chantant à moitié faux, le deuxième a décrété le Film du Mois - il a mille fois raison ! Car le film le plus rock'n'roll de l'année 2008 n'est sorti que le jour de noël : I Feel Good ! La chorale Young @ Heart, basée au Massachussetts, qu'a filmé Stephen Walker pendant 7 semaines, est certes composée d'ancètres pour partie sub-claquants - moyenne d'âge 80 ans. Mais nom de Zeus quelle énergie ! Leur chef d'orchestre Bob Cilman leur fait en effet chanter des titres des Ramones, Clash, James Brown et même... Sonic Youth !

Et le moins qu'on puisse dire c'est que ça envoie, même si chaque fois qu'un vieux hurle on se demande s'il ne va pas tomber raide... Ce qui est déjà arrivé : la troupe a commencé en 1982, et tourné sur les cinq continents ! Mais leur reprise, par exemple, d'I wanna be sedated des Ramones, tournée en chaise roulante et à l'hospice, est carrément excellente. On suit donc les répétitions pour un futur spectacle, avec des interviews de ces vieilles chouettes indignes et attachantes, telle cette coquine mamie ancienne strip-teaseuse, cette arrière-arrière grand-mère black tout de jean vêtue, cet aïeul qui confond systématiquement 'I feel good et 'I feel nice', ou ce pépé obèse sous respirateur, mais toujours alerte et drôle et dont la voix rappelle juste, excusez du peu ... celle du grand Johnny Cash, du moins, précise-t-il, quand son slip n'est pas trop serré !

Et puis la vieillesse et ses problèmes se rappellent à notre souvenir : pendant ces sept semaines, pas moins de 2 choristes vont passer l'arme à gauche... Obligeant les autres à continuer, par respect pour eux, parfois une heure après avoir appris un décès. Ce qui donne des séquences très émouvantes : juste après avoir perdu un membre, quand les vieux chantent Forever Young de Bob Dylan dans un pénitencier devant des détenus émus et attentifs, l'idée de transmission se fait soudain poignante, on entend la chanson comme pour la première fois et c'est totalement poignant. Tout comme ce moment où un duo, par la force des choses, est devenu un solo : c'est une chanson de Coldplay, entrecoupée des "pschh" du respirateur, qui se fait le plus bel hommage possible au disparu, et c'est beau à en pleurer...

Young at Heart, la chorale dont on ne sort que les pieds devant ? Quoi qu'il en soit, ces vieux ont un but qui les maintient en forme, en société et en joie - l'un d'entre eux a tout de même réussi à traverser 6 chimios et, dit-il, s'en est sorti pour pouvoir remonter sur scène ! Et en fait, leurs chants éraillés mais vaillants résonnent comme un gigantesque "Fuck You, Bitch !" lancé à la face de la Camarde. Has anybody ever seen the tunnel and the white light ? demande le chef goguenard à sa troupe... Yes, but I refused to watch ! répond une mamie espiègle. Tout est dit : Rock'n'roll will never die !

Au fait, si jamais le film ne passait plus à cause des honteuses vacances prolongées du Pinguin, eh bien vous trouverez bien comment le voir non ? Voici en tout cas le trailer américain (le plus complet) par ici !









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Louise Michel

Et si par hasard vous êtes insensible à la musique (je me demande bien ce que vous foutez là, du coup), Louise Michel, thriller social et thrash sous influence Bernie/Groland, mené par Yolande Moreau et Bouli Lanners, vaut largement le coup d'oeil et d'oreille (BO déglinguée avec de beaux titres de Daniel Johnston), ne serait-ce que pour ses rebondissements d'identité sexuelle, ses assassinats contondants de capitalistes sans scrupules, et son sens assumé du mauvais goût - par le duo Kervern/Delepine, donc réservé à un public averti !









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Slumdog Millionaire, un film de Danny Boyle

Quiconque a lu le truculent best-seller L'histoire d'un Indien malchanceux qui devint Millionnaire de Vikash Swarup, l'a refermé en se disant : quel putain de bon film ça pourrait faire ! Alors bon, que ce soit Danny Boyle ou un autre, on était bien content que quelqu'un soit passé à l'acte et on a foncé, confiant ! Première idée en sortant du cinéma : re-feuilleter un peu le bouquin pour voir dans quelle mesure le film l'a un peu, beaucoup, ou énormément trahi. Evidemment, pas moyen de retrouver ce livre à la noix - comme toujours quand on en cherche un chez soi...

Alors tant pis, sans filet - il paraît tout à fait certain que le réalisateur et/ou un scénariste a amplement trahi l'histoire pour ne conserver que le pitch ludique : un jeune indien pauvre remporte "Qui veut gagner des millions" en répondant à des questions qui deviennent vite extrêmement difficiles. Interrogé par un policier certain qu'il a triché, il lui raconte comment sa vie agitée lui a donné, par hasard, toutes les réponses. Soit. Qu'on soit obligé de faire quelques raccourcis ou même de trahir un peu pour que ça tienne en 2 heures, ok, passe encore. Soit dit en passant ça n'empêche pas les bons cinéastes de faire Apocalypse Now en adaptant Au coeur des Ténèbres...

Par contre ici on est loin du compte. Déjà il manque tout une galerie de personnages car, dans le roman d'origine, tout le monde n'était certainement pas si caricatural : l'Inde ne se résumait pas à un immense conflit du genre "baise-moi avant que je te baise", pays composé à peu près uniquement de voleurs, d'assassins et de prostituées... Il y avait au moins, un personnage d'actrice vieillissante et touchante à qui s'attachait le narrateur, et une avocate qui lui venait en aide, et qui ont disparu sans procès. On soupçonne aussi qu'il y ait des personnages en plus, d'ailleurs, ou des très simplifiés (dans notre souvenir il y avait aussi plus d'une femme dans sa vie !) Bref une simplification qui paraît au fond plutôt être une simple "occidentalisation" du film - rendre les gens tous blancs ou tous noirs, histoire qu'on suive bien.

Par ailleurs au niveau images, couleurs, montages, tout est outrancier : Danny et ses potes monteurs, qu'on croirait tous défoncés au speed, en ont fait une fuite en avant fatigante, dans laquelle on retrouve en plus cette façon déplaisante de faire de la misère "chic" (référence en la matière, le Brésil de La Cité de Dieu). Comme si on pouvait faire tenir dans la même image The Darjeeling Ltd et Salaam Bombay, et racheter le tout avec un clin d'oeil à Bollywood à la fin... Ca mérite tout au plus un piment rouge enfoncé quelque part !

C'était pourtant notre réalisateur préféré dans les années 90... Mais depuis il est en roue libre - son style d'épileptique en pleines convulsions ne semble plus convenir qu'à ses atroces histoires de vampires (28 trucs plus tard), épuisantes pour les mêmes raisons, en plus d'être terrifiantes. Bref, si vous n'avez pas lu le livre et êtes sensible à l'esthétique "clip", ça vous fera quand même un bon divertissement. Mais promettez-moi de lire le bouquin ensuite, il vous paraîtra d'autant plus génial ! Par contre si vous avez lu le livre, passez et attendez vingt ans que Ken Loach ou un autre vrai cinéaste s'y colle... Ou alors ne venez pas vous plaindre.










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Che, 2e partie - Guerilla, un film de Steven Soderbergh avec Benicio Del Toro

Sur cette deuxième partie de la fresque du Che, n'ayant pas vu la première, on reste dubitatif. Après la victoire à Cuba, il s'agit de la campagne menée en Bolivie par Ernesto "Che" Guevara pour essayer d'y apporter son idéal démocratique "et/ou" communiste. Petite armée hétéroclite et fatiguée, perdue dans un pays relativement hostile, en tout cas loin de se soulever à leur passage... Si l'on imagine ne rien savoir du Che et de ce qu'il représentait à l'époque dans l'opinion publique, il est ici difficile de voir autre chose qu'un pauvre fou, soldat perdu, une sorte d'Aguirre -bis, que chaque pas entraîne vers une fin inéluctable, au fur et à mesure que l'étau se resserre sur lui, manquant de tout et souffrant de crises d'asthmes répétées.

Et même en sachant qui il était, difficile de se prendre d'empathie pour ce personnage, certes très ressemblant incarné par Benicio del Toro, tant on ne le voit que se débattre contre les éléments, jamais exposer une vision qui pourrait changer le monde, à part une brève réflexion sur la pertinence du combat armé. Cruelle image de fin (au fait, vous savez comment ça finit j'espère...) où l'on voit des femmes boliviennes, incommodées par la poussière, regarder avec indifférence s'envoler l'hélicoptère où gît un homme qui a voulu changer leur pays (et le monde) pour elles, sans elles, et même s'il le fallait, contre elles... Et pourtant, quand un photographe prend en 2009 trois hommes torse nus, prisonniers de la bande de Gaza, c'est bien le visage du barbudo qu'ils ont tous tatoué sur leur épaule. La seule question qui valait donc, à adapter sa vie au cinéma - Quelle est la part de vérité et celle de légende ? - reste donc irrésolue. Belle occasion manquée.









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Mise à jour Février 2009, à suivre !
Vignette Philippe

 Critique écrite le 28 avril 2008 par Philippe
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