Accueil Chronique album : Films Lim 181-200 (En cours) - Films Lim 181-200, par Philippe
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Critique d'album

Films Lim 181-200 (En cours) : "Films Lim 181-200"

Films Lim 181-200 (En cours) :

Pop - Rock

Critique écrite le 02 mai 2008 par Philippe

OSS 117, Rio ne Répond plus, un film de de Michel Hazanavicius avec Jean Dujardin

Après avoir vu le premier volet des aventures d'OSS 117, célèbre espion français, aka Hubert Bonisseur de la Bath, au Caire dans les années '50, on était resté sur une impression mi-figue mi-raisin : sur 2 personnes, la moitié s'était marrée comme une baleine et l'autre moitié s'était demandé si c'était quand même pas un petit peu ...con. Après ce nouveau volet, dans les années '60 à Rio, le doute n'est plus permis, c'est effectivement con ! Mais dans un style suffisamment affiné pour qu'on soit sûr que c'est bien fait exprès, et puis surtout, 100 % des 2 personnes se sont bidonnées de bon coeur ce coup-ci.

Impossible en effet de résister à ce fabuleux abruti, agent secret franchouillard, macho et beauf, amené à travailler avec le Mossad mais incapable de se retenir de faire des gaffes antisémites énormes, se faisant copieusement insulter par un homologue de la CIA qu'il croit être son ami (puisqu'il ne parle pas anglais), ne comprenant rien au monde qui l'entoure, étant incapable de se concentrer sur autre chose que sur une paire de fesses ou de seins.

La science du gag à répétition est amenée à un certain paroxysme (notamment par l'attaque répétée de chinois), mais aussi l'art de prolonger jusqu'au malaise, et donc au rire nerveux, les bides provoqués par l'humour vaseux d'OSS 117. Du coup, peu importe que l'histoire de lutte contre des SS en fuite avance un peu au petit bonheur... Certes ce n'est pas en demandant à l'accueil de l'ambassade d'Allemagne de Rio une liste des noms et adresses des nazis réfugiés au Brésil qu'on commence le plus efficacement une telle enquête !

Par ailleurs sur la forme, en plus d'un certain grain d'image, l'ensemble des canons des années 60 est respecté, avec abus de split screen, filtre bleu pour la nuit, décors bidon qui défilent pour les scènes de voiture... Ainsi que certaines mimiques démodées - courir sous les balles en s'abritant de la main, faire "hugh" de l'autre main très haut et écarter les jambes quand on brandit un pistolet, etc - font que le brave espion évoque aussi tout l'imaginaire Bondien (époque Sean Connery). Mais aussi celui de Hitchcock époque Vertigo/Mort aux Trousses (final au dessus du vide, vertige etc). Une vraie réussite esthétique et érudite pour les cinéphiles old school, en plus d'une franche rigolade pour tout le monde. Un succès, en somme !









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Open Water vs Le Premier Jour du Reste de ta Vie, un film de

Les trucs de Cannes sont pas sortis et on a vu au ciné cette semaine qu'un film moyen et qui ne passera plus, essayons donc une nouvelle rubrique : les films dignes d'intérêt que que vous avez bêtement raté comme moi à leur sortie et pourrez donc téléchargemprunter légalement.

Le premier est une connerie régressive qui eut pu être un chef d'oeuvre, mais qui est seulement une série B très regardable pour des idiots masochistes comme vous et moi : un film de peur de la mer (et du requin) à l'ancienne, appelé Open Water (2003). Un couple de plongeurs en goguette, genre jeunes cons de yuppies que vous auriez détesté comme voisins de palier en vacances, se retrouvé oublié par son bateau de plongée, au milieu du Pacifique, flottant dans leurs combinaisons, avec rien autour. Enfin si, des requins, au bout d'un moment quand il n'y a plus de bateaux à la ronde.

Pas des baudruches énormes avec des dents triangulaires et un oeil en carton pâte, non, des petites saloperies de 1 mètre de long qui commencent par vous tourner autour pendant 2 heures pour vous renifler, puis viennent goûter un bout de cuisse etc. Certes la frousse de la mer et des flots sombres est bien menée et telle que, je l'avoue, j'y ai repensé il y a deux jours en faisant la planche au Frioul. Incroyable de voir à quel point il est difficile de survivre à une simple journée en mer, le cul dans l'eau, avec ces bestioles espiègles qui vous traquent, vous narguent et jouent cruellement avec vous...

Le couple n'est hélas pas suffisamment attachant pour qu'un éprouve de l'empathie - ils se retrouvent d'ailleurs là par individualisme, parce qu'ils ont voulu plonger tout seuls et loin des autres. Malgré une réalisation au ras de l'eau, assez soignée sur les lumières, on finit par les regarder avec cette même curiosité qu'on a en versant des daphnies dans un aquarium et la question est finalement : qui va se faire bouffer en premier ? Quand au coup de l'histoire vraie, depuis qu'on a vu Tobe Hooper avouer que c'était une astuce commerciale qu'il avait inventée pour Massacre à la Tronçonneuse, désolé mais ça ne prend plus - ça n'empêche d'ailleurs pas que ce soit crédible et parfois même bien flippant.









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Open Water vs Le Premier Jour du Reste de ta Vie, un film avec Jacques Gamblin, Zabou Breitman, Marc-André Grondin

Le deuxième est une comédie française qui aurait pu être une bouse, mais qui est finalement un petit chef d'oeuvre de sensibilité, sans jamais tomber dans le cucul : Le Premier Jour du reste de ta vie (2008) met en scène une famille composée de Jacques Gamblin et Zabou Breitman comme parents, d'une fille adolescente et de deux frères, jeunes adultes. L'un d'entre eux est Marc-André Grondin, repéré comme personnage central du génialissime C.R.A.Z.Y., encore une fois terriblement attachant et rock'n'roll, quoique beaucoup plus straight (au fait, il a reçu un césar pour le rôle). Son frère, c'est le mal aimé, premier de la classe qui a tout réussi dans la vie, les études et devenir médecin, mais qui quoi qu'il fasse ne sera jamais autant aimé que les deux autres, pourtant nettement plus dilettante que lui. D'ailleurs je n'ai pas retenu son nom, le pauvre.

La soeur, c'est une ado, elle se cherche et se débat avec des problèmes de filles (la pétillante Deborah François a également eu un césar pour ce rôle). Le père, chauffeur de taxi désabusé mais joyeux (formidable Jacques Gamblin), fume beaucoup trop et on se doute bien que ça va lui poser des problèmes à un moment donné. La mère plus effacée, peut aussi péter les plombs à l'occasion et se mettre la tête aux grandes occasions. On y ajoute un grand-père acariâtre, sorte de Tatie Danielle mâle, qui ne supporte qu'un seul de ses petits enfants...

Le film enchaîne les morceaux de bravoure, comme la plus belle séquence d'Air guitar que j'aie vu au cinéma, jouée par M-A G après un brief sur les mimiques de Jimi Hendrix, rejouées par Jacques Gamblin. Le médecin cancérologue qui, parce qu'il s'appelle Robert Duval comme l'acteur, commencer par jouer toute la scène mythique (Viets don't surf !) avant de redevenir enfin sérieux. La mère qui, sa fille ayant claqué la porte, trouve par hasard son journal et met en images ce qu'elle y lit. Le sourire qu'elle a quand, ayant eu un grave accident, elle réalise que tous ses enfants sont réunis autour d'elle.

On pourrait continuer longtemps mais on finirait par racouter le film. Sachez simplement que c'est une très belle tranche de vie familiale, drôle et émouvante (d'ailleurs la presse intello a détesté), avec une histoire très habilement articulée autour de quelques jours-clef pour chacun des personnages - vous rirez et reniflerez à la fin, ravi du délicieux moment que vous aurez passé ...grâce à qui ? A moi, de rien !









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Mariage à l'islandaise (Sveitabrúðkaup), un film de Valdís Óskarsdóttir

Mettre dans le même sac les cinémas français, allemand, italien et espagnol serait un poil étrange. Par contre, les films scandinaves qu'on nous propose ont souvent beaucoup de points communs... L'incomparable saveur, le côté doux-dingue, le principe du mauvais goût au service de l'humour érigé en dogme (et même un temps en dogm-a, par ce farceur danois de Lars von Trier)... Les noms en double "KK" pour les finlandais, en "-sdöttir" et en "-sson" pour les islandais, l'imprononçable titre en version originale avec ses caractères improbables...

Norway of life, Der Direktor, L'homme sans Passé, Kitchen Stories, Noi Albinoï... Rien que sur les 5 dernières années, on peut sans difficulté en citer au moins un par pays qui nous a surpris, ravis et finalement fait rire aux éclats. L'exotisme d'un matin froid réchauffé avec une double rasade d'aquavit à 60 °, et une grande tape dans le dos histoire de s'étrangler quand on la boit : nous sommes fans !

Mariage à l'Islandaise ne fait pas exception à la règle. Il s'agit donc des tribulations d'un mariage (au sens de : "population hétéroclite en tenue de fête ne se connaissant pas, ou au contraire trop bien, réunie plus ou moins malgré elle pour fêter un événement espéré joyeux"), mariage en route dans deux cars trop grands, pour une église romantique à la campagne. Bien évidemment tout ce qui peut partir en quenouille va le faire : l'ami explicitement pas invité pour cause de tonte du marié lors de l'enterrement de vie de garçon est évidemment venu, l'autre qui a les alliances n'est par contre pas là, l'église est introuvable avec le signalement donné.

De toutes façons, le prêtre regarde un match de foot en picolant ne souhaite pas être dérangé, il ne fait donc rien pour aider. Et puis des enfants non reconnus, des couples illégitimes et/ou homosexuels menacent de se révéler au grand jour et de faire scandale, tandis qu'une mamie gaga s'échappe à chaque arrêt pour aller se perdre dans la pampa... Au fur et à mesure que grimpe l'épuisement des deux nòvi devant une situation de moins en moins contrôlable, on est pris de fous-rires nerveux de plus en plus fréquents, jusqu'à une fin en apothéose. Quelque part entre Festen de Thomas Vinterberg et Les fiancées en folie de Buster Keaton, un petit chef d'oeuvre de trash burlesque !









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Ne te retourne pas, un film de Marina de Van, avec Sophie Marceau, Monica Bellucci

Expérience ambitieuse que celle-là pour un cinéaste : opérer la transformation physique d'une femme en une autre ! Jeanne, une jeune écrivaine mère de famille (Sophie Marceau, pas mal du tout), voit son monde basculer peu à peu : d'abord des meubles qui changent de place, puis d'aspect, ensuite son mari, puis ses enfants, qui se modifient physiquement et semblent comploter, plus tard, elle-même petit à petit et même son ultime refuge, sa mère ! Pitch pour le moins intriguant et lynchien s'il en est...

Est-elle en train de sombrer dans la folie, ou au contraire d'en sortir, de se dédoubler en une bipolarité foudroyante, ou même d'être hantée par une autre ? Le film souffre hélas pendant cette phase d'un léger manque de moyens, qui rend certains effets spéciaux malhabiles, voire embarrassants - vous risquez donc de subir les rires gras d'une partie de l'assistance, celle qui de toutes façons ne supporte pas de pas ne pas comprendre. Pourtant la femme à moitié transformée, entre les deux actrices est, au moins dans certains plans, tout à fait fascinante, ayant autant les traits et les attitudes de l'une, que de l'autre...

Jusqu'à devenir Monica Bellucci (pour une fois bonne actrice), perdue dans un corps étranger et rongé par des cicatrices inexpliquées, qui devra partir en Italie essayer de comprendre l'origine du mal. Tout n'est pas cartésien dans ce film, tout n'est pas limpide, et c'est précisément ce qui fait son intérêt même si tout n'y est pas réussi non plus : un très grand film sur la (peur de) la folie, comme bien peu de réalisateurs français ont les bollocks d'en tenter. Si vous suivez notre conseil d'aller voir Ne te retourne pas, ayez simplement un peu envie d'y croire et promis, l'expérience vous emmènera très loin.









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Home, un film de Yann Arthus-Bertrand

Impossible que vous ayez échappé à la chose, présentée en grande pompe par les médias, le film de Yann "Flap-flap" Arthus-Bertrand. Qui montre la terre, telle qu'elle est vue du ciel, raconte son histoire en accéléré avec des images superbes, parfois époustouflantes (enfin sur un grand écran hein !). Comme moi vous étes peut-être sceptiques sur le message de cet écologiste tardif, produit par Besson et sponsorisé par le groupe PPR. Et pourtant parole de militant, c'est très positif, très pédagogique, très émouvant même (si vous avez la fibre "nature") : impossible de ne pas vibrer en survolant les rizières traditionnelles, la forêt primaire ou même un iceberg étincelant !

Le film en version cinéma est d'ailleurs assez contemplatif, de longues séquences de plans ralentis sur des belles choses (apparemment coupés en version télé), qui donnent le temps de méditer. Sa force et son originalité, est qu'il ne joue pas vraiment sur le mode culpabilisant ou moraliste, mais bien plus sur le mode encourageant à changer ! Les mots "égoïste", "cynique" ou "irresponsable" ne sont même pas prononcés ! Ni même (j'aurais pourtant approuvé) "quand comprendrez-vous, pauvre tarés roulant en 4x4, bouffant des fraises d'Espagne en hiver et des kiwis de New-Zeland toute l'année, vous qu'il faudrait stériliser pour éviter la transmission de vos gènes de dégénérés nuisibles, que vous nous pompez la Terre ?!".

Bref, Home c'est un plutôt soft et (donc) formidable outil pédagogique, qui devrait plaire aux enfants, principaux espoirs de changement, ceux qui vont de toute façon se coltiner notre merde et devoir gérer la fin de l'ère du Homo Petroleum. Et qui pourrait même toucher, qui sait, des pollueurs adultes peu informés, par la beauté de ses images et la limpidité de son message - Il n'y a aucune honte à actionner le levier émotion/esthétique, au vu de l'importance de l'enjeu, vraiment aucune ! En plus d'un spectacle époustouflant, une réussite grand public qui complète idéalement les moins accessibles Une Vérité qui Dérange/Nos enfants nous accuseront/We feed the World etc.









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Looking for Eric, un film de Ken Loach, avec Eric Cantona

Pour finir, lassé de montrer des horreurs, Ken Loach se fait une bien agréable récréation, avec cette comédie sociale enjouée et plaisante. Eric Cantona, excellent acteur comme souvent (cf le méconnu et réussi L'Outremangeur), y joue son propre rôle avec juste ce qu'il faut d'auto-dérision, en venant en aide à un certain Eric Bishop dont la vie amoureuse et familiale est en miettes. Et dont le fils s'est mis dans une situation très dangereuse en fricotant avec des truands. Suspense, dialogues savoureux, émotion et rire, tout y est, et en prime un best-of des plus belles actions du King de Manchester, qui fera à n'en pas douter vibrer n'importe quel amateur de ballon rond ! Hu, ha, Cantona !









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The Boat that Rocked (Good Morning England), un film de Richard curtis, avec Philip Seymour Hoffman, Rhys Ifans

En 1967, Les radios pirates luttaient contre les monopoles des ondes par les Etats un peu partout en Europe, rivalisant d'ingéniosité pour contourner la règlementation. L'une d'elle, Radio Caroline, émettait en anglais depuis un bateau en mer du Nord, arrosant la Grande-Bretagne et le nord de l'Europe. Ce film s'en inspire pour conter l'histoire d'un tel bateau et de ses habitants : une bande de hippies, anarchistes, gays, lesbiennes, nerds et autres lords indignes, unis par leur amour du rock'n'roll et une soif de liberté. Et de comment le gouvernement essaya, bien évidemment, de leur faire la peau par tous les moyens légaux.

On y rencontre une brochette de caractères attachants, chacun à leur façon, unis jusqu'à une mort possible sur leur raffiot. C'est réellement un buddy movie, au sens ou personne n'est vraiment le héros autant que le collectif. On s'attarde tout de même sur les plus hauts en couleur, notamment deux présentateurs à fort personnalité : Le sympathique mais ombrageux Comte (Philip Seymour Hoffman, aussi Bangsien que dans Almost Famous) et l'aristocratique et sensuel Gavin Kavanagh (Rhys Ifans, ultra-classe), en perpétuelle lutte d'influence pour être le Maître à bord. Ou encore, sur un jeune homme de bonne famille arrivé là presque par hasard et qui y va perdre son innocence et vraisemblablement son pucelage.

Pour les amateurs de rock'n'roll des 60's, le film est un pur bonheur à écouter à fond la caisse (la B.O. est à mourir), alors peu importe si l'histoire n'est que partiellement véridique ou même crédible (cf l'un des méchants qui s'appelle "Troudbal") : si l'idée d'un DJ faisant le voeu de mourir en passant A Whiter Shade of Pale plutôt que de se rendre à la police, vous semble héroïque voire bouleversante, n'hésitez pas ! Si vous ne savez pas de quoi je parle, la B.O. de ce film est peut-être votre dernière chance de rattraper une infime partie de cette décennie, pour certains la plus riche de toute l'histoire du rock'n'roll, ainsi que la formidable histoire des radios libres, qui date d'un temps que nous les moins de 50 ans ne pouvons pas connaître...









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Le Roi de l'Evasion, un film d'Alain Guiraudie, avec Ludovic Berthillot, Hafsia Herzi

Comme toujours depuis l'étonnant et épatant Du soleil pour les gueux, le fantasque Alain Guiraudie base son histoire dans le sud-ouest (à Albi), mais dans un monde légèrement parallèle. Armand (Ludovic Berthillot, au jeu minimaliste) est un vendeur de tracteurs gay qui vit une sexualité assez épanouie. Mais Curly, la jeune fille d'un collègue (Hafsia Herzi, révélée dans La Graine et le Mulet, ici fiévreuse et sensuelle), s'amourache violemment de lui, les obligeant tous les deux à fuir car elle est mineure.

Road movie assez étrange, dans une atmopshère pesante et à la musique inquiétante, où le rire lié à l'incongruité des situations (comme lors d'un arrêt d'Armand chez un restaurateur irascible) n'est jamais loin de l'angoisse d'une catastrophe imminente (presque tout le monde y est armé), dans un monde décalé ou les agriculteurs s'adonnent en outre à une drogue aphrodisiaque. La mystérieuse plante appelée "dourougne" fait d'eux des obsédés sexuels, qui vont se cacher en forêt pour se livrer à leurs agapes onanistes. Peinant à choisir entre thriller et comédie, le film a en tout cas le mérite de montrer sans ambages des images peu courantes : la sexualité de personnes différentes des canons de la beauté habituelle : des gros, des "moches", des vieux... La passion charnelle qui unit seuls contre tous ces deux êtres très différents peut-elle déboucher sur autre chose que sur un drame ?









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No Pasaran - Il était une fois dans le sud-ouest, un film de Caussé & Martin, avec Cyril Lecomte, Elodie Navarre, Didier Pain, Murray Head...

Ravissante comédie à la française que voici, mais avec un côté punk qui l'empêche heureusement de ressembler à du Jean Becker, No Pasaran remet en images avec quelques années de retard, mais aussi pour de futurs combats à venir, le combat des habitants d'une belle et enclavée vallée des Pyrénées, contre l'arrivée d'une autoroute censée rallier l'Espagne au plus vite et, ha ha, la désenclaver tout en prévoyant évidemment des tunnels pour les ours - chacun sait qu'ils adorent ça, les plantigrades...
Entre l'exploitation d'élevage extensif de cochons, évidemment menacée, du vieux garçon Maxence Lafourcade (Cyril Lecomte, attachant comédien marseillais dont on reparlera), la concurrence déloyale à la station-essence de son cousin Bouzigue, et les intérêts bien compris du député-maire Jean Laborde (Didier Pain, acteur bien connu des films adaptant l'oeuvre de Pagnol) et ses sbires chasseurs-fachos dans l'affaire, les choses ne peuvent tourner qu'au vinaigre !
Surtout si on ajoute dans le jeu un riche américain, ancien avocat et amoureux de la vallée (Murray Head, chanteur historique et oublié de Say it ain't So, mais si, vous connaissez forcément !) et sa fille, biker et peintre animalière trash, excentrique et bien roulée, ou encore une éco-terroriste déchaînée (parfois me^me enchaînée) incarnée par Rossy de Palma...
En transparence c'est évidemment l'affaire de la vallée d'Aspe et du tunnel du Somport (Jean Laborde = Jean Lassalle, etc), combat perdu en 2003... Mais revue un peu comme Tarantino revisitant comme il l'aurait rêvé la fin de la 2e guerre mondiale : le film imagine comment l'affaire aurait pu tourner dans un monde meilleur où les trouducs ne gagneraient pas aussi facilement à la fin. Distrayant, attachant, drôle : il pleut à Marseille, c'est le moment de retourner au ciné non ?









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Un Prophète, un film de Jacques Audiard, avec Tahar Rahim, Niels Arestrup

Passé très, très près d'une Palme d'Or qu'il n'aurait pas volée, le nouveau film de Jacques Audiard vient confirmer qu'il est bien le Martin Scorsese français, encore que celui-ci serait incapable d'une aussi belle amoralité que celle qui sous-tend Un Prophète. Un jeune paumé, Malik, y débarque pour 6 ans dans une prison sans nom, filmée au ras du barreau, de l'écrou et de la fouille corporelle, dans laquelle on entre avec lui, pour le meilleur mais surtout pour le pire.
Assez rapidement il se retrouve pris en otage entre les jeux de pouvoirs qui habitent les lieux (tenus par les détenus corses et leur caïd, le brutal Luciani), et se retrouve obligé de commettre des crimes pour survivre, bien pires que ceux qui l'ont amené là - preuve s'il en fallait encore une que la prison est une magnifique école du crime ! Vierge de tout problème moral, ce personnage en mode "survie" et pourtant pas très malin à la base, va trouver rapidement comment, non seulement s'assurer une sécurité relative, mais aussi faire son trou, voire suivre la voie hiérarchique de la délinquance qui pourrait bien le mener au sommet...
L'acteur Tahar Rahim est une présence inconnue et intense, tandis que Niels Arestrup joue aussi bien la vieille ordure que dans De Battre mon coeur s'est arrêté... On retrouve dans ce duo la thématique relationnelle qui traverse de nombreux films d'Audiard depuis Regarde les hommes Tomber : l'influence d'un père naturel ou d'adoption étouffant, et comment il faut le tuer, au moins symboliquement, pour passer outre - à condition que ce soit possible.
Même les rares sorties en permission de Malik, chargé de diverses commissions et missions par les différentes rencontres qu'il a fait en prison, ne constituent pas pour autant des bouffées d'air pour le spectateur, tant elles restent elles aussi tendues, inquiètes et dangereuses... Quoique le film soit parcouru de moments drôles ou poétiques, qui constituent quelques soupapes bienvenues et très originales dans un film de ce genre !
Deux heures trente en taule, c'est un voyage en enfer qu'on n'accepterait a priori qu'avec un grand cinéaste et pour voir un grand film : c'est le cas ici - c'est probablement l'un des trois films de l'année 2009, alors inspirez profondément et ... entrez.









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District 9, un film de Neill Blomkamp, avec Sharlto Copley

Attention, film c-u-l-t-e ! Situation de départ : un énorme vaisseau alien est venu tomber en panne il y a vingt ans au dessus de, je vous le donne en mille, pas New York pour une fois, Johannesburg ! On y a trouvé des centaines de milliers d'aliens, malades et mal-nourris, apparemment livrés à eux-même suite à une épidémie qui aurait décimé leurs chefs. Et que fait-on sur terre dans n'importe quel pays au monde avec des réfugiés ? Eh bien on les parque, en attendant de trouver une solution. Ici, dans un township appelé District 9. Mais vingt ans après, le vaisseau n'a pas été redémarré, et les aliens, sorte de gros crustacés (entre la crevette et la cafard, en gros, mais bipèdes et à taille humaine) semblent grouiller comme des simples d'esprit à la simple recherche de nourriture (avec un petit faible pour la pâtée pour chats), semant un bordel monstre dans la ville, malgré une ségrégation brutale. Parce que comme n'importe où sur terre y compris en France, c'est le dernier arrivé qui devient l'opprimé, et particulièrement brimé par l'avant-dernier ! Dans cette histoire, l'apartheid ne s'applique donc plus qu'aux créatures, car même les Noirs les plus pauvres les traitent et les exploitent comme des pauvres bêtes...

Et l'on suit dans un reportage (image documentaire caméra sur l'épaule) le légèrement benêt Wikus van der Merwe, chargé par la multinationale MNU, officiellement de déplacer les aliens dans un camp plus approprié, et officieusement de mettre la main sur un maximum de leurs armes très puissantes, que convoite sa compagnie. Que celui à qui ça ne fait pas penser à Halliburton, Bush and co envahissant l'Irak aille se renseigner fissa... Bref le pauvre garçon va s'asperger par mégarde d'un liquide très précieux qu'une crevette plus maligne que les autres collecte depuis des années pour redémarrer le vaisseau-mère, et qui va avoir la fâcheuse conséquence d'entamer sa transformation progressive... en alien. Etant ainsi à moitié muté, le pauvre Wikus devient capable d'utiliser les armes aliens et donc, un énorme enjeu financier qui va justifier tous les moyens au MNU pour le capturer. Or l'alien Christopher a beau lui en vouloir à mort d'avoir capturé le précieux liquide, ils vont donc devoir passer un marché, seuls contre tous, pour essayer de le récupérer, redémarrer le vaisseau et arrêter la métamorphose...

On l'aura compris, en plus d'une parabole politique voire philosophique assez foudroyante, on trouve ainsi dans District 9 un peu de La Mouche (transformation physique éprouvante du sujet, et questions identitaires que cela soulève), un peu d'Atomik Cirkus (pour le côté potache ... et les vomis noirs), mais aussi une parabole sur la ségrégation, le cynisme des multinationales, l'égoïsme des hommes... Le tout dans un emballage très ludique, avec des effets spéciaux incroyables malgré un budget fauché. En effet les aliens ont un corps juste un peu trop fin pour qu'on puisse y glisser un humain : c'est donc bien de motion capture qu'il s'agit (comme le précise le générique, pour les 3 spectateurs qui restent dans la salle et dont je m'honore de faire partie), sauf que ce qui est facile sur une image très propre (cf la bande annonce d'Avatar, prochaine sensation numérique ultra-léchée à paraître), devient incroyablement complexe pour paraître réaliste dans une image "dégueu" prise à la volée en mode reportage/caméra de surveillance. On avait pas revu de tels effets spéciaux aussi aboutis en la matière depuis le chef d'oeuvre total War of the Worlds de Steven Spielberg.... En plus d'une somme d'idées à tomber à la renverse (District 9 est évidemment le film de SF de l'année 2009 !), c'est donc sans y paraître une somme de prouesses techniques époustouflantes. C-u-l-t-e je vous dis !











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Vignette Philippe

 Critique écrite le 02 mai 2008 par Philippe
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