Accueil Chronique album : Alex Grenier - Wasabi, par Pepelo
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Critique d'album

Alex Grenier : "Wasabi"

Alex Grenier :

Pop - Rock / Jazz

Critique écrite le 10 octobre 2011 par Pepelo

Après "Boomerang" avec des cuivres, déjà chroniqué dans cette tribune, et le maxi minimal "Siano Siane" ou House de Chicago Radio, Alex Grenier sort actuellement son album "Wasabi".
Dès les premières mesures saturées du titre éponyme "Wasabi" (forte épice japonaise proche du raifort), si la rythmique est toujours d'un léger électro mouvant et cliquetant, la guitare passe au premier plan, laidback avec un slide bottlneck digne des grands bluesmen évoluant vers des effets plus atmosphériques au fur et à mesure, mais évitant la modernité gadget.
On prend ensuite la highway avec "Sunday Driver", dans une ambiance Ronny Jordan sur des claviers légers et percus clapotantes, avec un rien d'inquiétant se tramant sous le soleil Californien. A pied, on gravit l' "Himalaya" comme Alex Grenier le manche de ses doigts, sur un rythme ternaire plus Jazz où les claviers dreamy comme des nuages en son sommet sous les vents vrombissants des réverbes brillantes des neiges éternelles. La rythmique est discrète mais précise, le clavier vient avec les morènes lécher le bois des cordes. L'ascension est lente mais le bonheur spirituel et musical au bout du trek/track.
"Pik Pok" pourraient être deux mots de Népalais si les accords n'étaient si jazzys et urbains sur un tic-tac obsédant, ne faisaient penser davantage à pickpocket musical faisant les poches à "Ain't No Sunshine" dans la rythmique, à nouveau Californienne à la Ronny Jordan, jusqu'à soudain une NOTE incroyable, trésor trouvé au fond d'on ne sait quel poche, inouïe à la fin du chorus, comme une vibration de portable à l'unisson du clavier.
Plus inquiétant, mais aussi plus indien (d'Inde) dans ses échos est l'Inter One sur une rythmique bien abstract Hip Hop urbaine, interlude à la John Mc Laughlin sur "in A Silent Way" modifié façon dub qui s'éloigne pour de faux... Ou plutôt débouche et déboule les 74 Canons d'un groove Hancockien tout en wah wah du clavier dans un paysage Blaxploitation louchant sur le soleil de "Summertime" de George Guershwing.
Sur la même ligne menant au Groove, "Groov'On" est bien funky sur un clavier plus métronomique presqu'électro, puis se met à groover à son tour sur les derniers chorus. Autre porte ouverte sur l'angoisse cette fois venue des étoiles, comme d'un rayon atomique dans "Inter Two" presque jusqu'au hurlement Floydien d'Eugène sous l'Axe... Mais tout se résout dans la joie et la bonne humeur avec Doggy Boogie, qui cache sous son tempo old jungle (genre déjà pratiqué par Alex Grenier) avec son frère Adrian dans le groupe Techno Rock Khams ou dans des maxis sous le pseudonyme de Sharkee avec DJ Sharklo un bon vieux twist des sixties revisité.
Recentré sur la guitare, avec cette rythmique réduite à un trio batterie électronique et clavier/ synthé, on se rend compte qu'Alex Grenier est un authentique Jazzman/Bluesman du XXIème siècle qui le reste, et c'est tout à son honneur, tout en flirtant avec des contextes plus actuels. Et ça rassure, aussi, au temps du tout électro que certains musiciens y creusent encore leur propre sillon par des voies médianes et inconnues...

 Critique écrite le 10 octobre 2011 par Pepelo
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