Accueil Chronique album : Cage The Elephant - Thank You, Happy Birthday, par Philippe
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Critique d'album

Cage The Elephant : "Thank You, Happy Birthday"

Cage The Elephant :

Pop - Rock

Critique écrite le 06 septembre 2011 par Philippe

La belle surprise que voilà ! Le deuxième album des Kentucky blond rednecks de Cage the Elephant (traduction : Enfermer l'éléphant ?) a eu la bonne idée de parvenir à nos oreilles, et nous permet de renouer avec un son très marqué 90's, plus guère pratiqué aujourd'hui mais qui manque à pas mal de monde : le rock alternatif américain, et en particulier (mais pas que) sa tendance sale, autrement appelé le grunge. Une musique d'un temps que les moins de vingt ans ont connu au mieux en culottes courtes, et que les trentenaires ont par contre vénéré au point de s'acheter et de porter en 1993 des chemises de bucherons à carreaux, des jeans troués et même, des t-shirt à rayures !
Modèles indépassables des deux facettes de cette musique, les Pixies d'un côté en tant que Dr Jekyll, et Nirvana de l'autre en tant que Mr Hyde. Plusieurs chansons de Cage the Elephant représentent admirablement ces deux faces : aucun fan historique ou tardif de ces deux groupes ne devrait pouvoir y résister ! Côté Pixies (mélodies travaillées et chantées, appuyées au besoin de riffs et batteries musclées) : Aberdeen, Shake me Down ou Right Before my eyes... Autant de titres qu'on a l'impression de connaître depuis toujours sans pour autant qu'ils plagient qui que ce soit. Des classiques instantanés, en somme.
Côté Nirvana (mélodies simples et chant hurlé, mis au service de riffs destructeurs et jouissifs), la surpuissante Indy Kidz ; Sell Yourself, titre scandé/dissonant à la Art Brut qui finit tout de même musicalement plutôt comme un des premiers titres du trio de Seattle, tout comme l'emblématique et nirvana-issime Sabertooth Tiger !
Pour autant le groupe ne sent pas la naphtaline, puisque même dans un registre plus "moderne" (et nettement plus représenté actuellement) de power-pop gonflée, tendance revival punk, il assure le steak : voir la redoutable efficacité du ramonesque titre 2024 ou du pogo Japanese Buffalo (amusant faux-nez punk, qui cache au final une deuxième partie en forme de complainte mélodique)... Cage The Elephant tente même la ballade pure pour conclure avec Flow, autre leurre qui abrite un titre bonus, une reprise de Right before my eyes en version épurée et assez touchante.
On a pu vérifier à Rock en Seine 2011 que le leader du groupe, un certain Matt Schultz, était de ces chanteurs qui jouent leur propre vie sur un concert, même de 45 minutes et en plein après-midi : hurlant jusqu'à la syncope, bondissant jusqu'à l'épuisement, y compris sur des ballades comme Rubber Ball (un titre qui le décrit assez bien !) ou l'euphorisante Around my Head : prestation hyper-généreuse et au plaisir très communicatif, contaminant donc un public forcément ravi et lui-aussi déchaîné ! Magnifique démonstration de force (quelques ronchons sur le retour vous diront, bien sûr, que le disque part un peu dans tous les sens et/ou que c'est trop référencé ? vous leur répondrez simplement : Merde !), Thank You Happy Birthday finira vraisembablement 2011 dans le trio de tête de nos meilleurs disques de rock de l'année !
(2011)

 Critique écrite le 06 septembre 2011 par Philippe

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