Accueil Chronique album : Caroline Rose - Loner, par Philippe
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Critique d'album

Caroline Rose : "Loner"

Caroline Rose :

Pop - Rock

Critique écrite le 07 septembre 2018 par Philippe

En découvrant un peu par hasard la très rigolote et très rouge Caroline Rose aux Eurockéennes 2018 sur une petite scène, on avait eu un gros coup de coeur, et on avait pressenti que son court premier album (vendu sans vergogne au pied de la scène, mais en vinyle s'il-vous-plaît !) nous accompagnerait tout l'été. Ca a bien été le cas, mais c'est finalement au moment de la pénible rentrée classes/boulot qu'il s'avère le plus précieux ! Car ses 35 minutes de musique indie pop bien écrite et faussement légère (Soul n°5), pour moitié teintée d'une délicate mélancolie (More of the Same, Cry !), sont parfaites pour vous aider à lever votre carcasse le matin ! Surtout quand le son s'emballe et se muscle en gimmicks marquants et pêchus (Money) ou en rock'n'roll joyeux et irrésistible (Bikini). Parmi les sujets qui l'inspirent le plus, le plaisir sexuel (ou son absence...) qu'elle raconte sans gêne sur scène, et qu'elle chante et avec une certaine poésie (Animal), d'un point de vue féminin toujours pas très audible dans un monde principalement régi par des brutes mâles...
Son présent disque Loner semble bien mal nommé, tant la petite chanteuse semble attachée au gang qui l'accompagne sur scène (on l'a quand même vue galocher tout son groupe, garçons et fille !). Mais c'est peut-être simplement du second degré, comme l'est évidemment cette pochette ou, peu mise en valeur dans son combo survet'/bandeau, elle fait mine d'allumer un paquet de clope entier après un footing, tout en faisant la gueule... De même si elle se met à imiter Kate Bush au refrain de Getting to Me, connaissant son sens de l'humour, ce n'est sans doute pas par hasard ! Car en plus d'être douée pour l'écriture, la petite brune a une répartie hilarante, et on avait passé un bonne partie de son concert à rire aux éclats de ses blagues caustiques. En ouverture de la jolie Jeanie becomes a Mom, racontant comment une copine à elle était tombée enceinte par mégarde, elle a par exemple précisé que cela arriverait probablement le soir-même à certaines filles du public, dans le cadre d'une fin de soirée de festival joyeuse et émêchée, sous leur tente de camping...
Retenez bien ce nom, aussi dangereusement commun que la jeune artiste qui le porte est originale, talentueuse et drôle, et promise à un bel avenir ! Pour l'instant, elle semble lancée dans une immense tournée américaine, dans le but de remettre un peu de marrade, de tolérance et d'intelligence dans un pays qui en a bien besoin... Mais surtout, guettez son prochain passage sur scène, où son univers peuplé de fanfreluches rouges et de militantisme queer et punchy, prennent enfin toute leur saveur !
(2018)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 07 septembre 2018 par Philippe
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