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Chronique album : Casey - Tragédie D'une Trajectoire, par Philippe
Jeudi 21 novembre 2024 : 6751 concerts, 27229 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Casey : "Tragédie D'une Trajectoire"
Ayant été cogné au fond du bide par trois prestations sur scène de Zone Libre (la dernière à Paris) où l'on ne voyait souvent qu'elle, il était naturel de remonter la piste. Voici donc son opus solo, méchant, triste et révolté, Tragédie d'une Trajectoire, aux musiques assez léchées, et aux textes par moments aussi fascinants que ceux qu'on connaissait. Résolument hors système (Pas à vendre), révoltée (Qui sont-ils), combattive (Je lutte), menaçant de mort un détracteur des médias (Une Lame dans ma veste) ou même les cons dans leur ensemble - bonne chance Mademoiselle, y'a du boulot en France en 2009 (Mourir con), jonglant avec les mots et un style virevoltant (Ma Plume), Casey aligne 12 titres qui sont autant de coups de trique, avec pas tellement d'humour certes, mais libérant une logorrhée incisive comme un scalpel, salvatrice et jubilatoire.
Et elle livre en passant les deux clefs de son identité : côté jour, ses racines qu'elle arrose avec amour (superbe et dépaysante Chez moi sur la Martinique), côté nuit, sa colère inextinguible (hypnotique Ma Haine, avec B James, digne du meilleur NTM, et reprise sur scène avec Zone Libre). Identité assez bien résumée par l'anathème rebelle qui revient à plusieurs reprises : Tu es Noire, ils voudraient qu'tu aies honte, mais tu n'es pas cette bête de foire que l'on dompte... Et quelque part entre les deux pôles, une déclaration d'amour vache à sa Banlieue Nord et à sa famille artistique (On ne présente plus...).
Le disque se finit par un clin d'oeil au titre historique de l'opéra-rock Starmania : Quand les banlieusards sortent résonne comme un écho flippant de Quand on arrive en ville, le kitsch en moins et pas mal de menaces sourdes en plus. Plus proche du constat désabusé de Sefyu que de l'appel au réveil et au renversement de Keny Arkana, la très percutante Casey a toutefois toute sa place dans le plus noble projet de société des rappeurs en 2009 : rendre les déshérités ou même les néo-nantis plus conscients, plus intelligents et donc finalement plus armés pour se défendre, face au cynisme des autorités qui dirigent notre belle démocratie pré-fasciste...
(Dooen Damage / Anfalsh 2006)
Critique écrite le 03 octobre 2009 par Philippe
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Casey : les chroniques d'albums
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10/05/2010
Casey c'est la France. Et si cette affirmation - un tantinet réductrice et provocatrice quand on connait la bête dont nous cause ce disque - si cette phrase, donc, pouvait avoir sa part de vérité ? Imaginez, alors ce que serait notre bonne vieille... La suite
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