Accueil Chronique album : Cavalera Conspiracy - Inflikted, par Philippe
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Critique d'album

Cavalera Conspiracy : "Inflikted"

Cavalera Conspiracy :

Metal - Hardcore

Critique écrite le 08 juin 2008 par Philippe

Plusieurs années qu'on avait presque perdu la trace des frères Cavalera, fondateurs du plus grand groupe de trash metal sud-américain que la terre ait porté, Sepultura ! Le chevelu Max avait en effet quitté le navire sépulturesque (qui a continué sa route cahin-caha) pour fonder Soulfly, sans qu'aucun des deux groupes ne retrouve la magie du trash Roots, séminal et rempli de percussions qui a fait leur marque de fabrique. On restait donc inconsolables d'un nouveau titre aussi définitif que Refuse/Resist, terrifiant broyeur de cervicales et générateur de contusions multiples dans les soirées étudiantes des années '90...
Quel plaisir alors que de retrouver le bruyant personnage associé à son non-moins chevelu frère Igor, ainsi qu'au guitariste de Gojira (meilleur groupe français du genre en activité) pour ce disque qui commence comme un formidable coup de boule : Inflikted - 'Nobody moves, nobody gets hurt' annonce la chanson titre - en effet, ne vous placez pas entre les animaux massés devant la scène lors de leur prochain concert (rendez-vous aux Eurockéennes!), et vous vivrez plus longtemps.
L'ensemble de l'album, tout d'un bloc - c'est la force et la faiblesse d'un tel groupe, qui semble n'avoir jamais rien écouté d'autre que ses propres titres - aligne ensuite une collection de plages en tout points parfaites et jouissives, pleines de riffs ultra-classiques, de micro-soli techniques mais jamais superfétatoires, de ponts délirants, des hurlements reconnaissables entre mille de son leader... et de batteries qui semblent jouées par un gorille à 6 bras branché sur gégène : c'est en effet globalement Ultra-violent. Sortent cependant du lot, la très efficace Terrorize, Hex qui lorgne franchement vers le death metal (soit la limite de ce que nous arrivons à écouter), la plus mélodique Bloodbrawl qui se finit à la guitare classique, ou encore la très Panteraesque Never trust... La devise du groupe et sa malédiction est assez bien résumée dans le dernier titre : We must kill !
Assurément me direz-vous, cette musique est profondément révoltante pour la majorité de oreilles, à qui elle ne s'adresse d'ailleurs pas - mais les aficionados qui, comme moi, décrochent régulièrement un casque dans les magasins pour s'assurer que le rayon metal produit toujours les mêmes choses cuites et recuites, auxquelles ils n'arrivent plus guère à s'intéresser, retrouveront ici avec un plaisir non feint l'original, qui sera toujours préférable à ses multiples copies...
(2008)
PS post-Eurocks - en effet grosse claque sur scène !
Vignette Philippe

 Critique écrite le 08 juin 2008 par Philippe
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