Chronique album : Crack Cloud - Pain Olympics, par Pierre Andrieu

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Critique d'album

Crack Cloud : "Pain Olympics"

Pop - Rock / PostPunk

Critique écrite le 06 août 2020 par Pierre Andrieu

En forme... olympique, le groupe Crack Cloud sur son échevelé premier album nommé "Pain Olympics", source d'énergie renouvelable et de joie quasi inépuisable ! Cette brillante salve de huit titres ne s'apparente pas exactement à des "J.O. de la douleur", mais plutôt à des moments de partage euphorisants où tout le monde se la joue collectif pour donner sa version du post punk, en y injectant des substances licites comme la pop, le funk, le hip hop ou le jazz, entre autres. Découverts sur scène lors d'un concert ébouriffant à la Route du Rock 2019, Zach Choy et sa troupe de dangereux artistes/musiciens aux idées séditieuses possèdent le petit truc en plus qui permet de partir d'influences en apparence disparates pour en faire quelque chose de personnel et excitant. Sur le premier titre disque, "Post Truth (Birth Of A Nation)", les insaisissables Canadiens appliquent cette formule, choisissant comme point de départ de mélanger allégrement les chœurs chers à Arcade Fire, le mellotron psyché des Beatles et un chant outré à la David Byrne des Talkings Heads. Ça donne un tube venu d'ailleurs, avec rythmes fous, ambiances élégiaques et stries de guitares acerbes. Placé juste après, "Bastard Basket" réunit dans un maelstrom trippant une batterie envoûtante, un chant fantomatique et flippant, des riffs de gratte et de basse à la Gang Of Four avec des synthés aigrelets et des guitares acides façon Robert Smith. Bingo, c'est encore un coup réussi ! La suite va vous surprendre (pour changer...) : "Somethings Gotta Give" évoque le hit de The Police, "Every Breath You Take" (les arpèges du début, un peu de la mélodie et les cordes entendues chez Sting & Co), avant de partir vers des territoires beaucoup plus grinçants et arides. Compact, inspiré et urgent, "Pain Olympics" contient d'autres titres forts comme les imparables "The Next Fix (une sorte d'afro pop robotique avec chœurs et trompettes à la Arcade Fire), "Tunnel Vision" (post punk urgent à la Devo/Talking Heads, avec tout à la fin des guitares grinçantes à la "Pornography" de Cure), "Favour Your Fortune" (tribal trip hop chanté à la Tricky) ou encore l'impérial, gothique et céleste "Angel Dust (Eternal Peace)". Avec toutes ces victoires par KO contre l'ennui, Crack Cloud devrait finir sur le podium des albums essentiels de 2020 !

En concert à Petit Bain (Paris) le 11 novembre 2020, plus d'infos ici...

Liens : crackcloud.bandcamp.com/album/pain-olympics, www.deezer.com/fr/album/158601942, www.youtube.com/channel...

Juillet 2020 (Meat Machine)

Critique écrite le 06 août 2020 par Pierre Andrieu
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