Accueil Chronique album : Daniel Johnston - Is And Always Was, par Pierre Andrieu
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Critique d'album

Daniel Johnston : "Is And Always Was"

Daniel Johnston :

Pop - Rock

Critique écrite le 05 mars 2010 par Pierre Andrieu

Alors que la tournée européenne de Daniel Johnston se profile à l'horizon (elle aura lieu en avril 2010), retour sur son controversé dernier album, le très beau et très produit Is And Always Was. Génial adepte de la pop LO FI dans la veine Beatles s'enregistrant lui-même à la maison ou dans des conditions rudimentaires, l'auteur mondialement acclamé de True Love Will Find You In The End bénéficie d'un son Hi Fi pour la première fois de sa carrière ; le producteur /musicien Jason Falkner - connu pour ses travaux avec Air, Beck et Paul McCartney - a été choisi pour habiller de manière luxuriante les chansons habituellement squelettiques et dépouillées du fou chantant américain. Si l'on reconnait et apprécie la voix fragile de Mr Johnston, il faut avouer que les premières écoutes s'avèrent décevantes, l'écart entre le côté trop bien portant de la production et la voix malade (affublée d'un zozotement persistant) étant vraiment très grand. Et puis au fil du temps, on finit par être conquis par le disque, même si celui-ci n'a pas le charme des enregistrements plus anciens, très touchants dans leurs approximations. Dès le début de Is And Always Was, la franchise enfantine du monsieur donne le ton... "Je suis juste un psychopathe essayant d'écrire des chansons" chante le toujours direct Mr Johnston sur le très réussi et sobre morceau d'ouverture, Mind Movies, titre qui permet de rentrer doucement dans l'album. Avant de se faire bousculer par un blues rock à la John Lennon sur Fake Records of Rock 'n Roll, un bon titre ayant le défaut d'être produit sans aucune finesse. Mais juste après, Queenie the Doggie émeut avec délicatesse, ouf... Les deux compositions suivantes, High Horse et Without you, sont, elles, un peu ampoulées, à cause d'une instrumentation à la fois expansive et "bourrine". La relecture du prémonitoire (notre homme souffre de problèmes mentaux récurrents) I Had Lost My Mind est, elle, plutôt réussie dans le style déjanté et gentiment bruitiste. La suite s'avère plutôt séduisante avec l'enlevé Freedom, le bouleversant Tears, le barré Is And Always Was, Lost in My Infinite Memory, aussi psychédélique que torturé et, enfin, l'immense Light of Day. Capable de briser le cœur de son auditoire en concert (on se souvient d'une prestation solo belle à pleurer en 2005), Daniel Johnston n'est pas loin de faire la même chose avec son dernier disque, qui à part quelques dérapages trop consensuels au niveau du son, accrédite définitivement la thèse faisant de lui un magistral songwriter. Puisse ce disque être une porte d'entrée dans son univers pour un nouveau public...

A lire également, la chronique du concert touchant de Daniel Johnston au Printemps de Bourges 2010.

Liens : www.hihowareyou.com, www.myspace.com/dannyjohnston, www.rejectedunknown.com, www.youtube.com (teaser de la tournée avec BEAM Orchestra), www.youtube.com (vidéo de I Had Lost My mind), www.youtube.com (vidéo de True Love Will Find You In The End).

2009 (Feraltone)
Vignette Pierre Andrieu

 Critique écrite le 05 mars 2010 par Pierre Andrieu
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