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Chronique album : Deap Vally - Sistrionix, par Philippe
Mercredi 25 décembre 2024 : 6829 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Deap Vally : "Sistrionix"
En commençant leur album avec une très référencée The End of the World au power riff gras comme un chichi fregi, et en le finissant avec une chanson nommée Raw Material, on ne peut certes pas s'attendre à de l'ouvrage finement ciselée ! Et alors, who cares ? Est-ce pour autant qu'on aimera moins cette série B, furieusement attachante ? Cette chanteuse à la voix éraillée, geularde, sensuelle à s'en rouler par terre ? Qui rappelle assez fortement celle, ultrasexy, de Karen O (des Yeah Yeah Yeahs), par exemple sur les explosives Lies & Bad for my Body ? En plus, faut-il le rappeler, les White Stripes sont morts (enfin, on se comprend) et déjà à l'époque ils ne passaient pas souvent en France. Alors, on est bien content(e)s d'avoir une relève et on s'en contentera largement...
Car nom de Lemmy, elles savent y faire, les pétroleuses californiennes ! Pendant que Lindsey Troy braille et fracasse des riffs tous plus roboratifs les uns que les autres, Julie Edwards défonce ses caisses et cimbales avec l'enthousiasme d'un gorille violant un jeune juge en bois brut, d'un pitbull bouffant la gueule de son maître violent, ou d'un toro éviscérant un matador dans une belle gerbe de sang ! Bref, la chanteuse a beau avoir un prénom bucolique, elle n'est vraisemblablement qu'une pile électrique en surcharge démolissant conscienscieusement cordes et mediators jusqu'à ce qu'on lui remette sa camisole. Et la batteuse a beau avoir un prénom qui évoque la douceur, elle n'est vraisemblablement que violence déchaînée, dans un grand maëlstrom de cheveux, de baguettes fracturées et de peaux éventrées...
Evidemment l'ensemble des onze chansons de Sistrionix - exceptée la splendide et très sexuelle balade finale - est quelque peu monolithique. Mais monolithiquement bon ! Presque chaque titre semble avoir été scientifiquement pensé pour être jouissif guitaristiquement, batteriestiquement et vocalement. Non, étranger, même si toi avoir tout White Stripes en vinyle, toi pas possible résister à la trilogie Baby I Call Her, Walk of Shame, Gonna Make my own Money !... Et à la fin du disque, l'aficionado et l'aficionada n'auront que cette question aux lèvres : "Rhââââ, Deap Vally ! Où sont-elles programmées, quand vais-je pouvoir les voir, et comment je vais faire pour attendre d'ici là ?"
Pour ne pas devenir comme eux, une seule solution : ne commencez pas.
(2013)
Critique écrite le 22 juillet 2013 par Philippe
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