Se replonger au cur d'agréables souvenirs d'adolescence, c'est possible ? A l'écoute du dernier album de DIIV, "Deceiver", il y aura l'envie de se vautrer sur son lit, habillé d'un survet' fluo, une k7 claquée dans le walkman, les écouteurs rivés dans les oreilles. Une chupa chups goût cola dans la bouche, la chique sur la joue gauche, on savoure ce plaisir sucré élaboré par les New-Yorkais. A l'époque, rappelle toi, tu fermais les yeux et tu écoutais ce qui façonnera ta future culture musicale. Et maintenant, à presque 40 balais, retrouver une parenthèse de quarante-quatre minutes et trente secondes d'insouciance de ses 15 ans, que procure cet album truffé de réminiscences 90's sans aucune ringardise, c'est une petite bouffée d'oxygène. Un album qui s'écoute d'une traite, une continuité parfaite de titres aussi bons les uns que les autres, où se dégagent les tubes "Horsehead", "Between Tides" absolument addictifs, "For the Guilty" lumineux, et "Blankenship" avec ce rythme incisif à la Deus. Pour les amoureux de la définition de style, on balancera les termes dream, pop, shoegaze, bourré d'additifs rock, heavy et mélancoliques. Mais franchement, qui aime s'infliger la liste des ingrédients sur les paquets de bonbons ? Ce qui compte, c'est ce nuage de glucose, qui dope. Et quand arrive la fin, on se sentira irrésistiblement obligé de le réécouter, encore et encore, sans modération, sans autre effet secondaire que le plaisir.