Accueil Chronique album : Jacques Dutronc - Best Of, par Pierre Andrieu
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Critique d'album

Jacques Dutronc : "Best Of"

Jacques Dutronc :

Pop - Rock / ChansonRockYéyé

Critique écrite le 22 juillet 2009 par Pierre Andrieu

Alors qu'une tournée française de 50 dates - de janvier à mai 2010 - se profile à l'horizon pour Jacques Dutronc, retour sur un Best Of survolant l'impeccable carrière du très nonchalant chanteur ayant débuté ses activités discographiques dans les années 60... A la fois amateur de rock 'n roll (il apprécie les Rolling Stones et les Kinks), fan de jazz manouche, chanteur à la voix très marquante et compositeur hors pair bien entouré par d'excellents paroliers (Jacques Lanzmann, Anne Ségalen... ), Mr Dutronc a écrit les plus belles pages du rock yéyé à l'occasion de ses premiers disques, à partir de 1966. Et moi, et moi, et moi, Il est cinq heures, Paris s'éveille, L'opportuniste, Les playboys, Mini, mini, mini, J'aime les filles, La fille du Père Noël, Fais pas ci, fais pas ça ou encore Les Cactus font en effet partie du patrimoine national de la chanson française grâce à des textes savoureux, à un format pop très accrocheur, à des arrangements classieux et à la personnalité pleine de la gouaille (façon titi parisien) de Jacques Dutronc. Réussissant l'exploit d'être en même temps anarchiste de droite, beau parleur, cynique, bon vivant (cigares, whisky, petites pépées... ), indifférent à tout et très attachant, Mr Dutronc est un rocker de la pire espèce : il sait trousser des chansons rock 'n blues basiques abordant des thèmes aussi simples que dérangeants. Mais quand on a la chance de posséder un joujou extra qui fait "crac boum hue" et un incroyable mojo pour séduire durablement, il est un peu normal de se reposer sur son talent après avoir bien travaillé. Comme il le dit dans le titre L'idole, il se sent lessivé et exploité par le show biz, ses disques des années 70 et 80 sont donc du coup moins intéressants. Malgré cela, il continuera à faire paraître quelques perles décalées, idéales pour choquer le bourgeois - le déjanté L'hymne à l'amour (moi l'nœud) co écrit par son ami Serge Gainsbourg pour l'album Guerre et pets, l'inénarrable Merde In France (Cacapoum), J'ai déjà donné ou Qui se soucie de nous - avant de se lancer dans un retour scénique réussi en 1991 (immortalisé sur le correct Dutronc au Casino). L'irrésistible interprète de quantité de morceaux aussi drôles qu'originaux ou corrosifs - comme Le plus difficile, L'aventurier, L'hôtesse de l'air, La Publicité, Le responsable, Le roi de la fête, A toute berzingue, Le dragueur des supermarchés, J'ai tout lu, tout vu, tout bu... - a en plus l'immense mérite d'avoir donné des idées à toute une nouvelle génération de garage rockers : les sales gosses américains des Black Lips ne font pas un concert sans reprendre l'excellent Hippie, Hippie, Hourrah, leur acolyte King Khan a, quant à lui, carrément écrit un morceau intitulé Je suis le fils de Jacques Dutronc... Qui dit mieux ? Comme Gainsbourg, Monsieur Dutronc inspire donc le respect partout dans le monde. Il va sans dire qu'il est attendu de pied ferme pour 2010, avec - si possible - des arrangements rock 'n roll pour ses titres intemporels...

A lire également, une chronique d'un concert de Jacques Dutronc lors de sa tournée 2010.

Sites Internet : www.jacques-dutronc.fr, www.myspace.com/jacquesdutroncsongsblargh.

2009 (Sony BMG Europe)
Vignette Pierre Andrieu

 Critique écrite le 22 juillet 2009 par Pierre Andrieu
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