Critique d'album
Elektrolux : "Robert Mitchum"
Le chanteur-guitariste aboie d'ailleurs assez bien pour qu'on puisse presque oublier qu'il est français et résident de Marseille, le bassiste et le batteur sont assez convaincants pour sonner comme des requins de studio de Nashville et l'enregistrement du tout assez pro pour sembler sortir de chez Third Man Records, d'autant qu'il n'y a pas un mot de français sur les notes de pochette. Et que le groupe, après deux efforts en trio, pétaradants et radicaux, a jugé avec raison qu'un orgue Hammond, voire quelques cuivres, ne pourrait pas faire de mal à leur son !
Comparaison n'est pas raison ? Et pourtant, il faut bien dropper quelques names pour que le lecteur comprenne bien à qui il a potentiellement affaire. On a déjà parlé à leur égard de ressemblance avec Spencer, Cramps, Stooges, Patton jammant les uns avec les autres ? Ici les premiers titres évoquent tour à tour Motörhead, 16 HorsePower, Nick Cave, ...et finalement Elektrolux (Lobsters est très typique !). Et si le titre en est très irréaliste (hélas), le riff de Capitalist Ghost est obsédant dès la première écoute, tandis que Drummers Sideburns vous déglingue le cerveau (typiquement le morceau à ne pas écouter bourré !).
La face B commence nettement plus mid-tempo, avec de belles expériences de diversifications : balades maladives avec saxophone (Stare - Tom Waits n'est pas loin), avec orgue (la chanson-titre)... Elektrolux y ose enfin la vraie lenteur, celle qui vous pose une vraie ambiance glauque (Omar Killed Me - cette fois-ci c'est à Jim Morrison qu'on pense...). Et puis parce qu'on ne se refait jamais complètement, une joyeuse cavalcade garage de 2 minutes pile conclut l'affaire, histoire de faire idéalement le lien... avec le premier titre. Ben oui : quand on finit l'écoute de la face B d'un disque d'Elektrolux, on remet habituellement la face A, il faut donc une transition, CQFD !
Si l'on ajoute pour conclure que les reports successifs de sortie de ce disque égalent presque ceux de Chinese Democracy (depuis quelques mois, la blague ne faisait d'ailleurs plus tellement rire les membres du groupe...), c'est peu dire qu'il a longtemps été attendu et que c'est un soulagement et un plaisir délicat que de le glisser enfin dans sa collection ! Pourtant attention, seulement 300 exemplaires en vinyle, "comme d'hab" : il n'y en aura pas pour tout le monde ! Bougez-vous ou il ne vous restera plus que l'album digital : ce serait vraiment dommage...
(Soviet Twist Records, 2012)
Critique écrite le 31 octobre 2012 par Philippe
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