Critique d'album
Emily Jane White : "Immanent Fire"
Depuis sa sortie en novembre 2019 chez Talitres - un label français qu'on affectionne particulièrement, car il a vu passer quelques pépites artistiques des plus attachantes tels que Garciaphone, Laish, Motorama, pour ne citer qu'eux - le bien nommé "Immanent Fire" fait toujours partie de notre médiathèque intime, celle qu'on écoute régulièrement. Pourquoi ? Parce qu'il y a une force et une fragilité envoutantes au sein de cette magnifique voix et du son soigné, où chaque chose est à sa place. Au folk sombre se mêlent les arrangements classiques et classieux, orchestrés par des cordes, des violons, puis des sonorités celtes et plus d'une fois cette atmosphère épique, révélée par une rythmique martiale délicatement anxiogène. "Infernal" impose rapidement un climax dès le troisième titre, avec cette lente montée en intensité, entre mélancolie et espoir. Un de ces morceaux qu'on place dans notre catégorie "frémissement de l'épine dorsale et soubresaut lacrymal". "Metamorphosis" poursuit en deuxième coup de cœur avec cette voix qui pourrait rappeler le timbre d'une PJ Harvey dernière génération. Un répit, une ballade émotionnellement intense au piano, sur la minimaliste et faussement tendre "Dew". "Entity" a, quant à lui, quelque chose de l'ambiance de "Where the Wild Roses Grow" chanté par le duo Nick Cave/Kylie Minogue. Sur les thèmes de l'exploitation malsaine par l'Humain de ses congénères et son environnement, Emily Jane White réussit le pari, à l'écoute de ce disque, de nous troubler tout en amenant une réflexion profonde sur notre avenir, incertain. Et lorsque c'est composé avec autant de grâce, on ne peut qu'adorer ça.
Liens : talitres.bandcamp.com/album/immanent-fire, www.instagram.com/emily_jane_white, emilyjanewhite.net, www.talitres.com, www.facebook.com/emilyjanewhiteofficial.
A lire également, une interview d'Emily Jane White datant de 2013...
15 novembre 2019 (Talitres)
Critique écrite le 17 janvier 2021 par Dissy
Envoyer un message à Dissy
Emily Jane White : les chroniques d'albums
Emily Jane White : Blood/Lines par Pierre Andrieu
08/10/2013
Après avoir enchaîné trois beaux albums - Dark Undercoat (2008), Victorian America (2009) et Ode To Sentience (2010) -, Emily Jane White a pris son temps pour faire paraître son quatrième disque, le méchamment envoûtant Blood / Lines, qui arrive... La suite
Emily Jane White : Ode To Sentience par Pierre Andrieu
19/10/2010
Décidément très inspirée (c'est son troisième album en trois années, joli rythme !), la troublante folkeuse américaine Emily Jane White propose à ses nombreux fans un nouvel opus intitulé Ode To Sentience... Force est de constater que malgré le... La suite
Emily Jane White : Victorian America par Pierre Andrieu
02/10/2009
Mûri au cours des tournées consécutives à son excellent premier disque, le deuxième opus d'Emily Jane White démontre - s'il était besoin - que cette artiste et ses chansons intemporelles sont faites pour s'inscrire dans la durée... Victorian America... La suite
Emily Jane White : Dark Undercoat par Pierre Andrieu
15/04/2008
Très bel album de folk/pop mâtiné de blues et de rock, Dark Undercoat d'Emily Jane White constitue une jolie surprise... Les superbes compositions de cette parfaite inconnue sonnent comme si elles étaient hors du temps et hors des modes ; on pense... La suite
