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Chronique album : Eric Clapton - Old Sock, par Captainbeurk
Vendredi 22 novembre 2024 : 6714 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Eric Clapton : "Old Sock"
A bien regarder, Clapton délivre désormais ses meilleurs parties de guitares sur les albums pour lesquels il est invité, ainsi en est-il de sa participation à l'excellent album de Paul Mc Cartney, Kisses on the bottom. Ce nouvel album, Old sock, drôle de titre, est un album "chant" très tranquille, plein de reprises variées dont trois reggae, de la country, du Gershwin, des invités de prestige (Steve Winwood, Taj Mahal, JJ Cale, normal, son influence est évidente, Chaka Khan, Paul MacCartney, juste retour d'ascenseur). Les influences blues sont toujours là mais moins directes. Il n'y a qu'à écouter la reprise du Still got the blues du regretté Gary Moore pour comprendre ce que je veux dire. L'intro est pure blues mais dès l'arrivée de la voie, Clapton déboule avec piano et violons pour en faire quelque chose de très éloigné de l'original qui possédait pourtant également des parties violon. En jouant ce titre avec une certaine réserve, Clapton évite de se frotter à la comparaison avec l'originale, plus rageuse, plus lyrique. Reste que les violons, pour le coup, sont de trop. Mais bien tenté quand même.
Bien sûr, on peut regretter les envolées de guitare dont Clapton est capable. Ce type a quand même créé des classiques de la gratte qui font rêver tous les apprentis de la six cordes. Ce type est capable de convoquer dieux et diables dans ses doigts. Ceux qui ont pu, comme moi, vivre sa version de Voodoo Chile à Bercy il y a quelques années sauront ce que je veux dire.
Et en même temps, on ne peut, avec un minimum d'honnêteté, que remarquer qu'il y a dans cette démarche comme une façon de vieillir avec dignité. Après tout, a-t-il seulement encore envie d'être uniquement un guitar hero ? Les mauvaises langues diront qu'il n'est en plus capable, ce qui est une possibilité qu'il faut considérer parce que l'âge rend certes sage mais aussi moins agile des doigts.
Dignité donc dans cette volonté de ne faire que ce qu'il veut faire sans recourir à son passé, à son image éternelle de roi du manche. Une leçon de vie en quelque sorte.
2013
Critique écrite le 28 mars 2013 par Captainbeurk
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