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Chronique album : Evangelista - Hello, Voyager, par Senti
Mardi 26 novembre 2024 : 6343 concerts, 27234 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Evangelista : "Hello, Voyager"
Carla Bozulich inocule le venin d'un crachat amer et l'instant d'après, adopte des postures sexy et bluesy ("Lucky Lucky Luck"). De l'Art de jouer avec les masques. Décisifs, les premiers instants montrent à quel point Evangelista parvient à faire cohabiter la rugosité d'un post-punk oxydé aux guitares tordues doublées d'une batterie martiale, et la surface veloutée d'instrumentalisation à la naïveté touchante ("The Blue Room"). Hello, Voyager est un album théâtral au possible, bande son d'un film décalé projetant les actes et les scènes dans une marmite bouillonnante d'acteurs schizophrènes. Les archers de feu Godspeed You! Black Emperor et A Silver Mt. Zion ne s'y trompent pas et, ponctuellement, communiquent le tourment maladif aux violons et violoncelles. Tout est fait pour venir rompre les codes établis.
Hello, Voyager est un tiraillement entre nostalgie musicale d'un temps révolu et rage industrielle inhérente à l'actuel tangible. Sans aucun doute, un des disques les plus atypiques du catalogue Constellation Records, reflet des ressentis aigre-doux de deux âmes extraordinaires (car la bassiste Tara Barnes y va de ses idées), en proie aux douleurs épidermiques et à la claustrophobie angoissée. Hello, Voyager. Attention, Danger.
Chronique initialement publiée sur www.metalorgie.com
Critique écrite le 19 janvier 2009 par Senti
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