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Chronique album : Foo Fighters - Sonic Highways, par Stéphane Pinguet
Samedi 23 novembre 2024 : 6572 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Le Dave, pas la moitié d'un con, nous alpague donc avec sa série, gros coup de comm' à peine déguisé mais sacrément intéressante, qui sert finalement de making of à son disque. Des musiciens de tous styles se succèdent devant la caméra, de Ian McKaye à Josh Homme, en passant par Buddy Guy, Mike D, Steve Albini, Tony Joe White ou même Pharrell Williams, et force est de constater que le boulot est plutôt bien fait, car on en apprend des tas. A la fin de chaque enregistrement, l'ami Dave, se colle aux lyrics, en s'inspirant de toutes les histoires qu'il a entendues durant ses interviews.
Annoncé comme leur album le plus ambitieux, le disque laisse pourtant avec un sentiment amer à la première écoute. Car ces huit titres sonnent comme du Foo Fighters pur jus, avec quelques parties bien réchauffées. L'atmosphère des villes dans lesquelles les morceaux ont été enregistrés se ressent à peine, et les collaborations avec les musiciens locaux sont plutôt discrètes et souvent dispensables. Ça partait pourtant d'une bonne attention, on appelle les vieux potes de Scream qui se la jouent choristes sur "The Feast And The Famine" ; Rick Nielsen (Cheap Trick) qui ajoute une énième partie guitare sur "Something From Nothing" (comme si trois ne suffisaient pas) ou Ben Gibbard (Death Cab For Cutie/Postal Service) en backing vocals sur "Subterranean". Et c'est là que Grohl et sa clique se plantent, à vouloir trop en faire, Sonic Highways ressemble tout bonnement au gâteau indigeste que votre grand-mère essayait de vous faire avaler pour vos 10 ans ! On veut en faire des caisses, et au final, les morceaux sont interminables (seul un titre de moins de 4 minutes !) et la liste de collaborateurs dépasse largement celle d'un album de rap américain du début des années 2000.
Heureusement que les gars ont de la bouteille, et qu'ils savent écrire, sinon, on courrait à la catastrophe. Car, malgré un bon nombre de défauts, Sonic Highways, bien qu'étant loin d'être l'un des meilleurs Foo, remonte un peu dans nos estimes, si on prend la peine de s'y attarder plus longuement. Il est nécessaire pour ça de se nourrir de la série, afin d'apprécier tout les clins d'il dans les textes de Grohl. Ainsi, on tombe sous le charme de "Outside" (qu'on imagine pourtant lourdement s'étirer en concert), le punk/rock "The Feast And The Famine" ou "In The Clear", sur lequel on retrouve le Preservation Hall Jazz Band, seul featuring digne d'intérêt sur le disque. Pour résumer, cette huitième livraison plaira aux fans pur et durs avant tout, soit ceux qui n'ont pas décroché en 1999 avec There Is Nothing Left To Lose et qui aiment les Foo autant pour leurs racines punk que leur côté stadium rock.
Chronique issue du site www.slowshow.fr
2014 (Roswell/RCA)
Critique écrite le 10 décembre 2014 par Stéphane Pinguet
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