Accueil Chronique album : Genghis Tron - Board Up The House, par Senti
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Critique d'album

Genghis Tron : "Board Up The House"

Genghis Tron :

Pop - Rock / Electro/Grindcore

Critique écrite le 05 novembre 2008 par Senti

Le coup d'Asterohache asséné par Dead Mountain Mouth en 2006 plaçait directement les futures offensives de Genghis Tron parmi les plus attendues, limite à se promener un casque vissé sur la tête de peur de se prendre un rayon gamma derrière les oreilles à l'annonce de Board Up The House ("Barricade la maison"), album au titre préventif qui n'invite pas vraiment à pointer le museau dehors. Notoriété grimpante oblige (ou pas), le trio est désormais signé chez Relapse, initiative loin d'être louable lorsque l'on connaît un minimum les pratiques paranos du Big Label. Genghis Tron se serait il calé dans le rang bien sagement une sucette à la bouche ? A toi de voir, mais pour l'heure personne ne pourra nier le fait que les mecs de Philadelphie apparaissent là où on les attendait pas forcement.

Autrefois intuitif, fougueux et basé sur de la pure énergie juvénile et frénétique, le caractère de Genghis Tron semble avoir subi le poids du temps et de son inexorable travail. Un travail à double tranchant apportant son lot de bons points mais engendrant quelques pertes pas toujours bien compensées. C'est ainsi Board Up The House troque par pan entier du hardcore visceral pour une musique nuancée et progressive. Bien entendu, le combo ne réalise par un grand écart total sans claquage mais prend le temps de penser les structures, de mûrir les enchaînements et surtout d'unifier pour de bon les versants rock et électronique de leur son. Les américains amènent la chose de manière insidieuse avec un premier titre dans la lignée de Dead Mountain Mouth mais qui en toile de fond laisse sous entendre, par un chant clair et incantatoire, que le chemin arpenté sera bel et bien différent. Sans trop crier gare, Genghis Tron va jouer sur le terrain de l'atmosphérique, du rythme redondant, du progressif et du passage de témoin inattendu entre violence et sagesse ("Endless Teeth"). Accompagné d'une ligne de chant façon Depeche Mode, le clavier va même lorgner vers des territoires cold/new wave ("I Won't Come Back") pour finalement se briser la nuque sur des riffs métalliques insatiables. A mi chemin, le tubesque et très grind "City On A Hill" vient prouver que l'énergie est bien capable de ressurgir à la demande à grands coups de blast beats fulgurants et de vocaux saignants salement régurgités.

Genghis Tron est allé au delà du patchwork attractif et surprenant de violence. Board Up The House fait office d'album véritablement construit et pensé de bout en bout remettant au goût du jour le hardcore, l'electro mais aussi le metal et d'une manière générale les musiques progressives ("Ergot"). Moins percutant sur les premières écoutes que Cloak Of Love et Dead Mountain Mouth, ce nouvel album se révèle bien plus riche au fil du temps et génère une atmosphère globale à se deviner claustrophobe. Distillant ses éclats au compte goutte et conservant ce qu'il faut de frasques extrêmes, il est le témoin d'un passage de cap chez Genghis Tron.
Chronique initialement publiée sur www.metalorgie.com
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 Critique écrite le 05 novembre 2008 par Senti
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