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Chronique album : Grand Blanc - Grand Blanc - EP, par Philippe
Jeudi 21 novembre 2024 : 6751 concerts, 27229 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Grand Blanc : "Grand Blanc - EP"
Mais puisqu'on parle de citations de texte, allons-y carrément, il y a de quoi faire : "J'ai ta gueule de brise-glace, plantée dans ma vitrine", "Reviens me chercher, j'veux pas finir aux objets trouvés", "C'est pas qu'on joue pas le jeu, mais les terrains se font vagues"... Depuis quand n'avions-nous pas entendu de si jolie saillies de poésie contondante dans la chanson française ? Sans doute depuis la disparition d'Alain Bashung, à qui ses mythiques paroliers réservaient leurs plus belles envolées. On arrive sans difficultés à l'imaginer habitant chacune de ces bien jolies phrases...
Et par ailleurs puisqu'on parle de "depuis quand", allons-y aussi carrément : depuis quand n'avions-nous pas entendu une chanson aussi habitée et urgente que Samedi la Nuit ? Cédant au gimmick bien connu de la basse à l'octave (décidément inoxydable depuis Fade to Grey...), la chanson vous embarque néanmoins dans une folle virée, foutrement irrésistible, peuplée de "maladies vénérées", avec un refrain sur trois notes de synthé qui vous foutent le cerveau en pelote, et là aussi une basse aqueuse et saisissante, en plus de nappes synthétiques inspirées et vibratoires. Putain de titre... bien malin qui n'a pas envie de bondir de son siège pour célébrer cette ode à la fièvre du samedi... nuit.
Révolutionnaire, le style de Grand Blanc? Certes, non. Mais coup de chance, le groupe assume et revendique toutes les bénéfiques influences sus-citées, et mixées ici de façon inédite : Bashung, Joy Division (cf la basse des Petites frappes), Lorraine et hauts fourneaux... A l'instar de Feu! Chatterton (avec qui ils vont d'ailleurs tourner en avril), ils incarnent la nouvelle génération du rock français, celle qui, ne nous en déplaise, enjambe toutes "nos" années 90/00 pour retourner à ses propres idoles, perdues puis retrouvées dans la nuit des années 1980. Et à l'instar de Feu! Chatterton, il ne leur a pas fallu plus que ces 4 chansons pour nous donner une putain d'envie de les rejoindre dans un club de rock bien sombre...
(2014)
Critique écrite le 12 février 2015 par Philippe
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