Accueil Chronique album : Greg Fontaine - Les âmes Grises Ep, par Lartsenic
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Critique d'album

Greg Fontaine : "Les âmes Grises Ep"

Greg Fontaine :

Pop - Rock

Critique écrite le 11 novembre 2009 par Lartsenic

"Les âmes grises", en référence et hommage au roman de Philippe Claudel, est poétique et authentique. La plume fine et acérée de Greg Fontaine croque sans complaisance le portrait d'un homme mis à nu. Si pour certains la vie est une scène de théâtre, elle est pour lui un cirque atypique : grotesque et extraordinaire.
Grotesque est le quotidien que le temps abîme, extraordinaire l'innocence assassinée, perdue. A jamais disparue et pourtant révérée. L'âme déchue de l'ange douloureux, pour se relever de ses errances au cœur des rêves brisés, de la trahison et de la rancœur se drape d'une joie désespérée. L'homme est montré vulnérable, en quête d'un amour idéal. Imparfait et touchant.
Greg Fontaine jongle avec art. Avec les mots, les images, les sonorités et les références multiples. En employant la première personne du singulier, il incarne tous les personnages du cirque à la fois : le jongleur, le clown triste, le monsieur Loyal, le funambule, le dompteur de bêtes, de monstres intérieurs devrait-on dire. Il oscille entre candeur et désespoir, lumières et ténèbres.
Perdues entre extase et trahison, les amours se succèdent, consommées avec ivresse, consumées jusqu'à l'écoeurement. La force de Greg est de nous emmener dans son monde et de faire ressurgir ce qu'il y a de plus noble et de meilleur en nous : le goût du partage, la compassion, l'espoir fou d'un monde meilleur. Et pourtant.
Le verbe est rugueux, dur, mis en contraste avec la fraîcheur et l'entrain de la musique. Force est d'admettre que les titres sont énergiques et combattent efficacement le gris humide du cachot. En s'associant les talents de Jake Watt, Arnaud Piquerez et Olivier Fauque qui lui apportent leur son authentique et leur fougue, il nous entraîne pour une lancinante balade romantique, douce amère, aux limites de soi. Par le rock musclé et électrique d'un "Je ne pense qu'à moi", la pop entraînante ("D'une vie à l'autre") et la reprise acoustique folk de "I Didn't Understand" d'Elliott Smith, Greg Fontaine nous montre qu'il possède une palette de nuances de gris fort intéressante...
Son projet est brillant, emprunt d'humanisme et d'une désarmante sincérité.
Nous attendrons avec beaucoup d'impatience la sortie de l'album ou peut-être figureront "Amater" et "Rocca Maura", disponibles à l'écoute sur son myspace : www.myspace.com/gregfontaine, que je vous recommande chaleureusement.
Vignette Lartsenic

 Critique écrite le 11 novembre 2009 par Lartsenic
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