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Chronique album : Imelda May - Mayhem, par Philippe
Jeudi 14 novembre 2024 : 7002 concerts, 27222 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Imelda May : "Mayhem"
De toutes façons, les purs fans de rockabilly objecteraient que malgré sa pompadour décolorée et ses tenues de pin-up impeccables, l'absence totale de tatouages (apparents) sur le corps d'Imelda May la rend trop lisse, voire un peu suspecte.... D'autant que sur scène, elle tourne avec le bon équipement (contrebasse et Gretsch) mais ses musiciens n'ont pas non plus l'air assez destroy. Qu'à cela ne tienne, puisque la fille tient autant de Billie Holiday que du Brian Setzer Orchestra : elle a donc de quoi vous animer tout un bal au pays, de sa belle voix chaude et plutôt sexy !...
Au fil de l'album, on trouve donc des rockabillies sautillants et classe (la joliment rétro Pulling the Rug, la pétaradante Sneaky Freak et l'un peu trop cheesy Let Me Out) ; des rock'n'roll de fille qui évoquent les meilleurs titres de VV Brown (Psycho et sa guitare old school endiablée, les enjouées Mayhem & Inside Out qui donnent très envie de faire virevolter une jolie fille à frange et en robe à pois), ou encore un bonbon hawaïen sucré comme Elvis les aimait (I'm Alive).
Mais la demoiselle appuye volontiers aussi sur son côté "fatale" : on pense à Melody Gardot sur la très jazzy All For You qu'elle finit en mode vamp', tout comme Bury my Troubles qui évoque quasiment Rita Hayworth dans Gilda : on se sentirait tout prêt à incarner une fois encore le loup à la langue pendante de Tex Avery, devant une telle chanson jouée en vrai ! Et pour oeuvrer au rapprochement des corps ainsi émoustillés, l'Irlandaise relance d'un slow quasi-country (Kentish Town Waltz), et d'un autre en marche jazz délicate (la touchante Too Sad to Cry), deux bien jolis moments.
Si tout n'est pas génial sur cet album parfois un peu trop sage, Imelda May retient suffisamment l'attention pour donner très envie de la voir sur scène : avec un son live un peu plus musclé, nul doute que sa voix de velours doit donner de jolis frissons rétrophiles, mais pas rétrogrades, à son audience, avant que son orchestre ne l'emporte dans un joyeux tourbillon digne des fifties. Ne serait-ce qu'avec la très plaisante reprise rockab' du mythique Tainted Love (eh, oui !) qui conclut l'affaire...
(2011)
Critique écrite le 23 septembre 2011 par Philippe
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