Joe King Carasco Y Collectivo Chihuahua : "Beer, Bars & Guitars"
BEER, BARS & GUITARS. Le titre de nouvel album annonce la couleur. De la bière (avec modération), des Bars et des Guitares. Beau programme qui bat tous ceux aperçus lors de la dernière campagne électorale présidentielle. Et des guitares, il y en a ! Beaucoup pour le plus grand plaisir de l'auditeur. Dès le verso de la pochette avec une superbe Telecaster (sa guitare de prédilection, il nous la dit !). Et à l'intérieur de la pochette "gatefold" où Joe pose crânement avec DEUX Telecasters. Plus une acoustique sur une photo en compagnie de Luis Murillo, complice-ami-batteur-producteur. Mais les guitares, on les entend surtout sur les chansons ! 10 vignettes se baladant en pays Tex-Mex, Blues et Rock'n'Roll. Blues surtout. Dix chansons INTEMPORELLES. Right ? Enregistrées en 2022, mais qui auraient été "à la mode" en 1962 mais le seraient aussi 2098 ! ou 3015. Tant qu'il y aura des "Beers, Bar & Guitars". Un album dédié à des amis morts comme notamment à Joe "Dusty" Hill, bassiste de ZZ TOP et a Marty "The Greatest Jack Russel Terrier Ever", son chien fidèle. En parlant de fidélité, Joe montre son infaillible fidélité au Blues, ce nouvel LP est un disque de Blues, force est de le "reconnaitre, chaque écoute le prouvant un peu plus. "Nobody Here But The Blues" (et son solo de guitare inspiré) comme il le dit ! Une belle profession de foi... On parlait de ZZ TOP ? L'influence discrète du TOP est présente (on peut se tromper) sur deux ou trois belles chansons notamment l'éponyme "Beer, Bars & Guitars" et ses clins d'il à "La Grange" (et son intro sur les rebords de la batterie) et "Wild Cat". "Texas Hustle" quant à elle a un léger fumet d'un natif de Beaumont, Texas, John "Dawson" Winter. Ce sont pour moi d'IMMENSES compliments. Nous mettons Billy Gibbons, Johnny Winter et... JKC donc parmi les très grands guitaristes de Rock'n'Roll. Oui, oui. Nous parlons là de style pas de "shred". Autant son avant-dernier album était traversé de fulgurances "garage", autant son nouvel album se trouve situé sur un axe allant du Blues au Rock en passant par le Blues-Rock. Et le boogie. Bien sûr. Au risque de la redondance, c'est un disque de Blues. Joe King Carrasco c'est toujours une entreprise collective et on ne peut pas faire abstraction "y Collectivo Chihuahua". Son band. Luis Murillo mentionné plus haut, Rick Del Castillo basse et claviers, ainsi qu'un "Francés" Stéphane Espinasse, Lozérien pour les parties de "Mississippi Saxophone", harmonica donc ... L'album ayant été enregistré à La Bufa Mountain Studios à San Sebastian au Mexique ET Bédouès-Cocurès Studios, LOZERE, France ! Putain, si nous pensions un jour avoir à chroniquer un album de Blues enregistré dans le village familial... Et un Bon en plus. Et nous sommes déjà à DEUX albums moitié lozériens. Putain... Mais point d'égarements kids, revenons à la suite de l'album... Il commence avec "Carrera Larga" tex-mex à souhait. Et une envie de danser immédiate ! L'intro parfaite. Chantée en espagnol, les plus épais intellectuellement l'auront compris ; entrainante avec ses percussions. "Goner and The Nine Lives" est un boogie lent parfait... Du Blues, Du Blues, Du Blues. Comme encore "Born to Suffer". Et du Blues énervé comme "Texas Hustle" dont il a déjà été dit le plus grand bien. Notre préférée ? Réhaussée par un superbe solo Harmonica de Stéphane. Et du boogie encore. Du bon avec encore "Xitlali" et "Low Love Fever". Et ces guitares... Un bel album de chansons bluesy. Joe n'est pas surnommé "King" à tort.
Critique écrite le 22 novembre 2022 par Gilles Borgogno