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Chronique album : Kadavar - Abra Kadavar, par Philippe
Samedi 23 novembre 2024 : 6572 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Kadavar : "Abra Kadavar"
Ayé ? Vous avez fini de ricaner bêtement ? Alors bouclez vos ceintures, parce que Kadavar n'est pas ce qu'il vous semble être : c'est du rock lourd, du heavy rock, et cette fois-ci au sens positif du terme ! Ils sont trois seulement, mais très bons techniciens (superbe voix et guitare par exemple), assez bons pour singer à la perfection leurs influences majeures, celles de groupes de 4 personnes au moins comme Led Zeppelin & Black Sabbath, en y ajoutant toutefois une touche de modernité bienvenue dans le son et la production. En ce sens ils rappellent la première mouture également en trio sonique et quasiment "70's tribute band" de Wolfmother, qui n'avouait pas non plus d'autre but que de faire vivre haut et très fort ce bon vieux hard rock psychédélique dont beaucoup de gens ne se sont jamais lassés. La ressemblance avec les australiens va d'ailleurs jusqu'au graphisme de leur nom : la grosse trace noire sur la couverture est bien leur logo, un peu cryptique certes, mais géométrique et très classe si l'on zoome...
Après un premier album sorti l'an passé, sur un concept très "Led Zep reboot" (mais culminant sur un Purple Sage totalement Hawkwind), revoici nos joyeux "Chleuh-velus" avec un Abra Kadavar (rien que le titre montre un humour potache de type The Hives, bien loin de leurs têtes d'enterrement...), cette fois-ci totalement sous influence Black Sabbath (mais toujours avec des soli de guitare à la Jimmy Page). Si l'album s'écoute d'une traite (on n'arrête pas comme ça un train de minerai de fer lancé à pleine vitesse), on y note quand même les points pittoresques suivants : des titres basés sur des riffs ultra-efficaces (Doomsday Machine), des hommages évidents à leurs glorieux ancètres du "Schwarz Sabbat" (Black Snake), les jolies cavalcades d'une basse pas que heavy mais également assez groovy (très marquante Dust), les digressions en balade d'une guitare en plein milieu d'un hymne martial, voire crypto-stoner (classieuse Fire), un combat d'effets de pédales diverses (wah-wah, fuzz, vocoder, c'est tout un arsenal déployé sur la psyché Rhythm for Endless Minds) et un délire final en forme de boeuf plutôt réjouissant (Abra Kadabra).
A l'heure où le groupe à l'origine de tout ce style, se relève d'un coup très dur - son mythique guitariste sans doigts Toni Iommi semble enfin être tiré d'affaires cancéreuses, et une tournée mondiale est même sur les rails - l'on se dit que Kadavar serait décidément le groupe d'ouverture idéal de ces très attendues agapes sataniques ! Cela étant à défaut, les hordes des joyeux crétins qui ne demandent qu'à pouvoir suer leurs bières en agitant leurs têtes chevelues sur du hard-rock tellurique et un peu foufou tout à la fois, se contenteront largement d'un concert de Kadavar seul, leurs performances live étant par ailleurs saluées de toutes parts.
2013 (Nuclear Blast)
Critique écrite le 19 juin 2013 par Philippe
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