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Chronique album : Katel - Decorum, par Lartsenic
Lundi 23 décembre 2024 : 6830 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Katel : "Decorum"
Katel nous captive décidément par son choix résolu de cultiver sa différence. L'univers de ce deuxième opus se recentre sur un intérieur riche en sentiments paroxystiques, en perspectives fuyantes, en méandres poétiques, en abstractions lyriques. Comme une carte du tendre atypique, lentement déroulée.
Nous voici menés dans un vaste palais de glaces, noir comme la nuit, où apparaissent et disparaissent des personnages fantomatiques, convoqués au regard omniprésent du "je". Gothique et romantisme post-moderne s'enlacent avec grâce et tous les thèmes abordés dans Raides à la ville sont approfondis, nourris d'une trame littéraire aux références multiples qui se reflètent les unes aux autres, créant un vaste corridor. Cette mise en abime vertigineuse me fera penser à Michael Ende et "Le Miroir dans le miroir: un labyrinthe".
La passion règne ici, densifie chaque note, c'est éblouissant, à vous couper le souffle. L'affaire n'étant pas de comprendre ni l'histoire ni la géographie, somme toute relativement faciles à déchiffrer, mais de se porter vers le second degré, l'abstraction, la pureté de l'intention. L'éprouver intensément et laisser la complexité des émotions nous étourdir.
Car Katel a cultivé une exquise précision, elle semble avoir traversé le temps, l'avoir transcendé même pour nous ramener un objet précieux: ses mécanismes s'imbriquent délicatement, les ressorts remontés, magnifiques spirales, reflètent tout son talent.
Images, visions, fantasmes, tout nous ramène au tourbillon. Allitérations et sonorités nous convient à un ballet poétique, et nous transportent en un ailleurs intangible. Aux frontières de l'infini.
Voici une femme qui a de l'âme et le courage d'une lionne. Souhaitons que son talent soit enfin reconnu et que les radios se décident à le diffuser. Il nous sort des sentiers battus, en cela il est précieux. Certains préfèrent son album précédent, je ne rejoins par leur point de vue. Katel a trouvé son souffle, puissant et inspiré, et nous révèle sa véritable dimension.
Quand un album est excellent, il faut le dire, voici qui est fait. Il faut aussi l'acheter et se laisser emmener, ce que je vous recommande vivement de faire...
Critique écrite le 01 juin 2010 par Lartsenic
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