Accueil Chronique album : Kavinsky - Outrun, par Philippe
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Critique d'album

Kavinsky : "Outrun"

Kavinsky :

Pop - Rock

Critique écrite le 04 avril 2013 par Philippe

La vie est parfois injuste avec les deejays... Autant ce brave Woodkid emmerde son monde alors qu'il s'est fait chier à compiler des tonnes de nappes instrumentales sans parvenir à nous toucher, autant un branleur (supposé) comme Kavinsky frappe directement au coeur de sa cible - les dancefloors, mais parvient aussi par moments à nous émouvoir (eh oui !), par exemple à l'écoute des violons des très réussies Rampage et Roadgame. Le tout sans pour autant user de recettes révolutionnaires : principalement, la science du riff guitare (ou autre instrument synthétiquement rejoué) posé sur un beat archi-compressé, marque de fabrique de l'écurie Ed Banger, mais augmentée de ce que Woodkid n'a pas (hélas pour lui) : un sens inné de la mélodie, de celles qui vous tapent direct au fond du bide et donc par rebond, au fond du cerveau.
Après une intro parlée et grandiloquente, qui sonne pile comme celle d'un thriller routier des 80's, concept global de l'album (il y a aussi dans le livret les images qui correspondent, quelque part entre Risky Business et Christine), Blizzard envoie un premier thème synthé-guitare relativement irrésistible. Juste après, avec son solo de guitare cheesy posé sur beats compressés à mort, Protovision est un pur plaisir régressif, sonnant comme un main theme de John Carpenter remixé par Justice. Divers featurings vocaux sur l'album, tombent pile où il faut pour rendre l'ensemble encore plus groovy, sans jamais être anecdotiques eux-même. Voir par exemple Odd Look, esprit Giorgio Moroder - autre influence majeure du Kavinsky : la basse rappelle un peu l'historique thème Midnight Express. Et même en version hip-hop bling bling, ça le fait encore : Suburbia est une vraie chanson, pas le simple sample d'un rapeur !
Légèrement au delà du supportable putassier quand même, l'ignoble Testarossa Autodrive : on croirait le générique d'une de ces séries motorisées débiles qui ont bercé notre enfance (K 2000, Tonnerre Mécanique etc), où des abrutis brushés ou peroxydés faisaient régner l'ordre à L.A. en terrorisant les chauffards... Il est vrai que le titre Outrun fait référence à l'historique jeu vidéo de la même époque, où chacun d'entre nous a crashé des dizaines de Testa Rossa dans des décors improbables... On y préfèrera quand même NightCall, titre Moroderien en diable et déjà entré dans l'histoire, en tant que l'un des principaux moteurs de l'exceptionnelle B.O.F. de Drive.
A certains moments, l'album peut rappeler ceux du nettement plus cérébral (mais presque aussi jouissif) Turzi (Grand Canyon par exemple) - c'est juste pour dire d'une autre façon son potentiel addictif... Et il se conclut, comme de bien entendu, sur un générique de fin totalement 80's, esprit Mike Olfield : on visualise pratiquement le kid, blessé à la tête après son crash final contre le bad guy, partir en clopinant sur la route brûlant au soleil, en donnant la main à la fille qu'il a secouru, tandis que le cadavre noirci de la Testarossa fume, en flou, au premier plan. Quoi qu'il en soit, cinéphile régressif comme l'auteur de ces lignes ou pas, et sauf à être paraplégique, bien malin qui pourra ne pas onduler du cul ou des cheveux comme une pétasse des Anges de la Télé-Réalité, par exemple à l'écoute de First Blood où l'on croirait entendre Tina Turner, époque Mad Max III...
"Allo, t'aimes l'électro sexy et t'as pas Outrun de Kavinsky ? Allo ? Nan mais allo, quoi ?"

(2013)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 04 avril 2013 par Philippe
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