Accueil
Chronique album : Kent - Bienvenue Au Club, par Tom
Mardi 26 novembre 2024 : 6351 concerts, 27234 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
En artisan de la chanson française, ce bachi-bouzouk de Cockenstock avec son Bienvenue au Club retrouve ces petites gens qu'il chante si bien. 14 titres plus pointus dans l'agressif que sur Cyclone et moins dérivant que son mini-album électronique : Métropolitan . Avec derrière la guitare électrique du chanteur, la France d'en bas qui réfléchit et qui n'est pas uniquement une chèvre de la variété.
Dénonçant la superficialité de nos existences, Kent continue de dessiner ses petites saynètes des vies de Charlie, ces histoires où la vie est rude mais où l'on rie beaucoup aussi, un endroit où l'on prend des vessies pour des lanternes. Après le passage acoustique et la tournée de 'Je ne suis qu'une chanson' où Kent prenait le pari de retrouver son côté poulbot, il s'accompagne cette fois de la jeune génération (Mickey 3D, La Grande Sophie, M et d'autres) pour croquer un côté perdu de sa personnalité.
Mi balade, mi crachat à la gueule du fade, Kent drague notre envie de plaisir, même s'il chante " Le bonheur ne me rend pas heureux " ou d'autres titres qui sont à la limite punk et revendicateur d'un retour aux sources de Starshooter, ce sont deux titres apaisés qui font de cet album un sacré bon album : Mégalopolis, chanson jouée et chantée d'une manière tendre en acoustique ainsi qu'Une chose où l'amour est une pause stylisée en coeur prête à exploser.
Beautés fatales avec ses choeurs et gimmick pompiers sortis de la patte de Matthieu Chedid explore un nouvel arpent de Kent. Les Playback Boys, ces fondus du son vintage ont donc servi de ciment à ses nombreuses collaborations pour la réalisation et la mise en valeur de ce plat riche et consistant. Sans oublier Romain Didier qui illumine la voix chaleureuse de Kent dans une guirlande rock et agressive.
Pour connaître (un peu) ce personnage haut en couleurs, toujours en train de souffler l'espoir et ne jamais sombrer dans le désespoir (" Même si tu n'attends plus rien, mourir te va mal, la vie te va bien... ") quand tant de chanteurs commercialisent leur bourdon (Mano-Solo) ou se font rattraper par la société (Renaud), Kent persiste à jouer en cavalier seul sur la ligne de démarcation pour les enfants de prolo que nous sommes tous.
Voici donc le retour d'un vrai gentil plein de tendresse. Le Jean-Paul Dubois de la musique esquisse une vie française de citoyen du monde. En espérant que cette chronique vous aille droit au coeur comme cet album qui mérite d'être un succès. D'ailleurs comme il le dit lui même " Maintenant ce disque est ouvert à tous ". Le terrain de jeu est prêt pour une excursion à l'un de ses concerts!
CONCERT / KENT + De palmas : nuits de fourvière le 4/07/05 à 21h
site de l'artiste : kent.artistes.universalmusic.fr
Critique écrite le 02 juillet 2005 par Tom