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Chronique album : Laetitia Velma - Les Eaux Profondes, par Zeu Western Manooch
Vendredi 15 novembre 2024 : 6918 concerts, 27223 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Laetitia Velma : "Les Eaux Profondes"
Au-delà d'une amitié de longue date avec le sieur Dominique A, qui a amené ce dernier à filer le coup de main à la miss Velma (il a produit l'album, et y joue des claviers et de la gratte), on retrouve ici ce même goût pour un artisanat qu'une sensibilité acerbe sauve des embarras esthétiques et autres afféteries suffisantes. Disons qu'à l'attirail commun de la chanson française, Lætitia Velma et son équipe oppose une âme de séductrice ombrageuse et farouche qui fait mouche.?
Comme on n'a pas spécialement pour objet de rameuter l'amateur à tout prix, on ne va pas essayer de vous émoustiller à coups d'envolés lyriques et autres poussées verbeuses de grandiloquence excitée - bah non , désolé ceci n'est pas la Next Big Thing of The Week de la décennie ! On va laisser ça aux spécialistes du genre , leur donnant l'occasion d'en découdre avec une logorrhée clinquante qui, de toute façon, ne saurait réellement rendre compte de la beauté subtile et étonnante de cet album ambivalent, balançant entre introspection et observation, constat et conseil. A tel point que d'une idée autobiographique, on doute par moment que ce soit bien d'elle dont Lætitia nous parle. Et inversement !
Œuvrant à corps perdu pour une totale sincérité, elle préfère en semant ainsi le trouble, attiser notre feu intérieur, marquer durablement notre imaginaire plutôt que démultiplier les effets de manche d'une séduction fugace. hostile à de si moches éventualités, elle musarde l'esprit libre et le cur ouvert, nous livrant généreusement les fruits pulpeux de cette quête solitaire. A cet égard, son chant murmuré, apaisé et tendu pourtant, se dévoile, dans ce nouveau paradoxe comme le meilleur des alliés. Une voix retenue qui montre plus d'une fois de quels enchantements elle se chauffe, dévoilant alors la dernière et invraisemblable aporie cachée sous ces Eaux Profondes, ces douze titres, assortiment brûlant, pernicieux cantilènes qui rivalisent les uns les autres de grâce mélancolique : il faut savoir se retenir pour mieux enfin s'abandonner. Ne pas caresser grossièrement l'auditeur mais au final, l'emporter en beauté sans prévenir, pris qu'il est par tant de finesse, de volupté. Magnifique !
2011 - BcBa/Wagram
https://www.myspace.com/laetitiavelma
Critique écrite le 19 juin 2011 par Zeu Western Manooch
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