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Chronique album : Last Train - Weathering, par Philippe
Mercredi 18 décembre 2024 : 6773 concerts, 27251 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Last Train : "Weathering"
Original ? Non, juste musclé, efficace et catchy - on sait déjà que l'album va marcher sur ses deux pieds et sur une solide base de blues bien assimilé - et bien défoncé à coups de boutoir. Si on peut alors penser qu'un album entier de la même trempe va être l'équivalent épuisant des 12 rounds du Foreman/Ali de 1974, arrive à point nommé Jane, longue balade prenante aux accents guitare-batterie zeppeliniens. Où l'on confirme que la voix du chanteur, éraillée pile ce qu'il faut (c'est-à-dire à mort et dans le rouge la plupart du temps), a également de quoi retenir l'attention - en terme de référence, il a aussi de faux airs de Billy Corgan sur la très efficace Between Wounds... qu'on préfèrera (chacun ses goûts) à l'influence d'Oasis, nettement perceptible sur Sunday Morning Son...
Autre tropisme inévitable pour du rock lourd (cf les Rival Sons, dans un style proche), Last Train cède évidemment à la tentation du riff metal sur la bien nommée Fire - il nous semblait bien avoir headbangué quelque part pendant leurs concerts ! A noter aussi, une incursion également très efficace en territoire discoïde avec Way Out (qui garde tout de même 95 % d'ADN rock...) et planqué en fin d'album, leur déjà "ancien" premier hit pour happy few (qui figurait sur leur EP), Cold Fever, de nature à faire bondir des chaussures partout où il y a des flaques de bières, de la boue et de l'herbe écrasée. La terminale ballade Weathering, assez magistrale, montre déjà une maturité de vieux briscards dans son dosage de couplets délicats et de refrains béton...
Premier album très réussi donc, reste à digérer la somme de toutes ces influences (généralement bénéfiques) pour trouver l'étroit chemin vers un son et un style propre au groupe, et reconnaissable ? C'est jouable. Pour citer un certain chroniqueur très en joie, voire un peu ému à la fin de leur performance de juillet dernier : "Une petite intuition nous dit qu'ils sauront saisir leur chance, justement, de monter dans le 'dernier train' de ceux qui pourront encore vivre de leur musique : on a vu très distinctement qu'ils ont la flamme, celle des die-hard du rock, qui brille au fond de l'oeil..." Pas mieux. Il n'y a plus qu'à espérer que le fameux convoi ne sera pas à l'image de celui du Last Train to Busan, hanté par des zombies affamés et dont n'émergent au final [attention spoiler] que deux rescapées... S'agissant manifestement d'amis d'enfance, on peut espérer qu'ils sauront néanmoins se porter les uns les autres, vers les sommets auxquels ils aspirent à juste titre.
(Cold Fame Records, 2017)
Critique écrite le 23 mai 2017 par Philippe
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