Critique d'album
Le Prince Miiaou : "Safety First"
Bien sûr à la première écoute distraite on a pensé : Ok, enfin c'est pas la nouvelle France Cartigny quand même, mais plutôt (encore) une chanteuse sous influence Catpower, à l'écoute de sa voix sur Our Tale ou This is not about a map. Sauf que l'orchestration en est trop dissonante, flirtant sans honte avec le post-rock... Serait-ce plutôt PJ Harvey sur Could you Please Die ou Happy Thoughts ? Sauf que là aussi il y a une noirceur du propos, l'intervention surprenante d'un violoncelle geignant par ici, une voix soudain dédoublée par là, des explosions et des queues de poisson, bref une construction pas franchement couplet-refrain, incompatible avec cette référence rassurante donc... Et puis rapidement, on a été franchement destabilisé.
Parce que tout à coup, Le Prince Miiaou ouvre les fenêtres à de l'Arcade Féérie, comme avec Football Team ; que piano et violons montent en puissance, puis guitare Mogwaïenne, sur l'étrange et assez fascinante balade-gospel-comptine Hawaiian Tree, et qu'ensuite A beast besides you died s'évade également très loin de sa base de pop-song. Et surtout, il y a No Compassion Available, l'un des titres les plus étranges jamais entendus, parlant du remplissage, puis du vidage de son corps par un fluide mystérieux... Le sujet est-il le sexe, la drogue, le manque de l'un ou de l'autre ? Mystère, en tout cas on en sort pas indemne... L'étrangeté et/ou le malaise se poursuit d'ailleurs sur American Extract, rappelant un peu Thom Yorke en solo, mi français mi-VO.
Ah oui, parce qu'on avait oublié de signaler que tout l'album change de langue sans crier gare, aussi facilement que la fille change, à en croire les photos, d'accoutrement sur scène (du classique au déguisé), de coupe ou de couleur de cheveux (de brune délicate en chignon, à blonde pétasse à frange)... Tout comme son Blabla poétique et bizarre, soudain transformé en cri de phrases sibyllines (on l'imagine sautant à pieds joints et agitant les bras dans tous les sens, à moins qu'on ait eu le temps de lui passer une camisole).
Plutôt mal nommé, Safety First est donc un album largement insécurisant : maladif et pourtant sensuel, douillet et néanmoins explosif, bizarrement magnifique et magnifiquement bizarre... Le Prince Miiaou reste largement insaisissable même après 50 écoutes, et au fond, c'est sans doute précisément pour cela qu'on arrive pas à s'en défaire.
(2009)
Critique écrite le 13 avril 2010 par Philippe
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