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Chronique album : Left Lane Cruiser - All You Can Eat !!, par Philippe
Samedi 23 novembre 2024 : 6572 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Left Lane Cruiser : "All You Can Eat !!"
Déjà ce titre... All You Can Eat !!, "Tout ce que tu peux bouffer !!" Qui n'a jamais fait la route aux USA ne peut pas vraiment imaginer ce que cela représente, ces fameux diners en forme de buffets à volonté (ex : la chaine Sizzler), dans lesquels on se jette sur la banquette, après une journée à tailler la route sous un soleil brûlant ou pire, à crapahuter dans un parc national, au milieu de serpents venimeux. A.k.a. "Salad bars", tout est coloré dans les restos all-you-can-eat, tout est gras, salé et sucré, un peu mou, américain en somme, et délicieusement régressif ! Les américains ont même un verbe consacré à cette activité : to pig out ! Baffrer ! Et des gens qui aiment ce concept, fussent-ils un peu rustiques, on sait au moins déjà qu'on a beaucoup de points communs avec eux !
Certes Fort Wayne, Indiana, avec ses 250 000 habitants, n'est pas le prototype parfait de Ploucville, USA. Encore que. Mais quand même, force est de constater que les deux musiciens Brenn Beck & Fred Evans sont des prototypes de rednecks .. des villes : chemise à carreaux de rigueur, jean déchiré, casquette agricole, barbe fournie ! Pour décrire leur musique, on pourrait dire qu'ils fonctionnent comme le Legendary Tigerman actuel, c'est-à-dire en "two-men-one-man-band"... Le guitariste chanteur est parfait à ces deux postes, saignant du bottleneck et une voix écorchée qu'on imagine polie au whisky et à la Pall Mall mais juste, il ne peut pas tout faire tout seul, donc il a un batteur bourrin de base, à qui tout ce qu'on demande est de cogner sur deux tons comme un malade mental ! Et surtout, Left Lane Cruiser écrit des putains de bonnes chansons, enfin ça dépend des albums mais sur celui-ci oui, plein parmi les 10 proposées. Rien que Crackalacka qui ouvre, par exemple. Ou Ol'fashioned, pétaradante et très TLTM dans l'esprit. Et y'a aussi du vrai blues qui tache, par exemple Broke Ass Blues, qui est aussi leur profession de foi !
Et le truc rigolo en plus : le guitariste est un metalleux qui ne s'assume pas... mais ça déborde. On commence à trouver le riff un peu metalloïde sur Hard Workin-man ? C'est pire sur Black Lung, qui est franchement du euh, metal-blues, en tout cas si ça existait pas déjà maintenant c'est officiel. Et le dernier du disque, Waynedale, ne fait même plus semblant de cacher ce coupable (et jouissif) penchant. Et sinon, y'a un titre qui s'appelle Putain ! (en VF !) et personne ne sait pourquoi.... Bref tout ça est totalement jouissif pour toute personne chez qui l'adjonction d'une voix grasse, d'une guitare roborative et d'un batterie maltraitée finit par déclencher la secrétion de fluides corporels divers, voire le remplissage de corps caverneux... Alors les autres peuvent bien aller se faire voir dans un resto vegan !
(Alive Records, 2009)
Critique écrite le 25 avril 2014 par Philippe
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