Critique d'album
The Legendary Tigerman : "True."
D'abord parce qu'il a Wraygunn, un groupe de gospel-rock chaud comme la braise qui l'attend comme une maîtresse fidèle, là-bas à Coimbra, au Portugal. Ensuite parce qu'il ne se gène pas pour la tromper, cette brave et trop gentille âme-soeur lusitanienne, et ce depuis des années ! En plus de se barrer sans elle sur la route depuis maintenant une bonne décennie (et 5 albums, celui-ci compris), il a enregistré en 2009 un très beau disque de duos avec toutes une galerie de gonzesses plus hot les unes que les autres, Femina : de quoi se donner très très chaud au bas-ventre. Et prétexte à enfreindre la loi de la solitude avec un technicien chargé de convoquer visuellement les belles en concert avec lui : au moins était-il encore le seul musicien sur scène ! Mais en 2014, on a pu constater que, question de cuti virée peut-être, The Legendary TigerMan jouait désormais accompagné d'un batteur mâle ! Trahison ultime donc ? Mais hey, c'est que la vie est trop courte pour se faire chier, et qu'on a assez écrit de bien de lui, sur concertandco et ailleurs, pour qu'il sache qu'il lui sera beaucoup pardonné.
Et voici donc un disque pour entériner cette nouveauté, et faire une petite pause au milieu de tournées infinies : True ! Un album avec à boire et à manger, tout comme sa pochette un peu hasardeuse (il nous a habitué à de tellement plus belles photos...). Avec du calme et tranquille qui rappelle que certaines de ses compos sont surtout parfaites pour piquer un petit somme (Do Come Home, Rainy Nights), de l'arrangement expérimental plus ou moins réussi mais ludique (Gone), du tout-en-retenue qui sert de prétexte à pousser sa gueulante au refrain (Storm over Paradise). Du gentiment punchy pour se trémousser (Dance Craze, très rigolote : on dirait un clin d'oeil aux élucubrations de Dionysos à propos de danser déguisé en oiseau...), du pousse-au-cul pour faire lever les feignasses encore scotchées au bar (21st Century rock'n'roll, compos maison qui sonne comme un classique), une digression presque country mais complètement sexuelle (Love Ride). Et au rayon reprises, le Twenty Flight Rock d'Eddie Cochran (assez fidèle à l'original) et une reprise du très classique instrumental Green Onions où il monte en puissance à l'orgue (sa nouvelle marotte).
Et quand même, deux chansons splendides qui sortent du lot du "seulement bien fichu" (mais très bien produit par ailleurs) : Wild Beasts, balade enflammée au piano façon Nick Cave (avec des ponts foudroyants de classe), dont on sort en saignant du coeur, voire du nez. Et à la fin, I'm on the Run, artefact du précédent disque peut-être, une balade poignante (revenant quand même au thème de la solitude du bluesman) avec sa copine Rita Redshoes. De quoi nous laisser revigoré(e)s et bien décidé(e)s à venir mouiller nos sous-vêtements encore et encore, à tous les concerts que ce cher Paulo voudra bien venir nous donner seul, avec un batteur, un vidéaste, sa grand-mère au bandonéon, ou avec 3 tigresses en chaleur... Maintenant qu'on sait qu'il a échappé à toutes les malédictions, on ne craint plus rien à le suivre jusqu'au bout du blasphème...
(2014)
Critique écrite le 22 mai 2014 par Philippe
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