Chronique album : Luz - Faire Danser Les Filles (BD/Livre), par Philippe

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Critique d'album

Luz : "Faire Danser Les Filles (BD/Livre)"

Pop - Rock

Critique écrite le 15 mai 2008 par Philippe

Faire le DJ pour de vrai, ailleurs qu'à la maison pour les potes... qui n'a jamais été tenté ? Fort de ses goûts très éclectiques en musique (ses bédés sont bourrées de références) et d'une belle collec' de vinyles, un beau jour, le dessinateur Luz (rappelons son oeuvre majeure Les M....t gèrent la ville juste pour le plaisir) s'est lancé, avec un objectif de base, faire danser les gens, et donc, Faire danser les filles... certes voilà bien tout le problème de base d'un deejaying réussi !
Parce que si on met que de la musique de mecs (genre, du punk rock) les filles s'emmerdent, ne dansent pas et s'en vont. Alors qu'en faisant le contraire (genre, du R'n'B), les filles dansent et donc les mecs aussi (en démonstration), même si ce n'était pas leur musique de prédilection... Après avoir présenté une vision drôle et universelle de l'enfer volontaire des festivals et concerts de rock (Claudiquant sur le dance floor que vous avez sûrement lu si vous nous faîtes un peu confiance), notre bien-aimé Luz raconte ici sa deuxième marotte après le dessin humoristique : pousser des disques.
Outre les petites et grosses anecdotes du hobby (l'angoisse du blanc entre deux titres, la pathologie du triturage de boutons, les nuits blanches passées à ressasser un enchaînement qu'on aurait dû faire), on apprend aussi des choses plus étonnantes : que des filles font les DJs aussi bien et mieux que les mecs, mais surtout que le machisme s'exprime aussi dans ce milieu très masculin. "Quand ils tripotent pas tes nichons, ils tripotent tes boutons !..." peste une activiste féministe des dance floors.
Bien sûr cela laisse de la place, comme dans l'opus précédent à des digressions théologiques sur la musique (exemple : la déconstruction du concept il est vrai honteux de "musique de gonzesses", ou encore la preuve que le Punk'n'B est la musique du troisième millénaire). Il y a aussi des saynettes parfois hilarantes, des retours sur des sets de DJ (les siens et ceux des autres), ou des concerts : Luz a vu comme nous l'infâme prestation de Pete Doherty à Rock en Seine 2005 mais l'a trouvée plutôt attendrissante (preuve s'il en fallait une, que c'est vraiment un type sympa).
Et puis Luz nous permet de confirmer des choses très importantes même si on les soupçonnait déjà. Entre autres, que les dentistes ont des goûts de chiotte en musique, du genre à rendre la séance encore plus pénible - il finit par se concentrer sur le bruit de la roulette pour ne plus entendre Julien Clerc. Mais aussi que dans leurs congrès, les jeunes UMP - non contents d'exister - sont capables de slammer sur les infects Lacs du Connemara !
Pour finir, on partage la détresse existentielle du DJ qui se fait voler son sac de vinyles collectors... et on en conclut avec Luz que le DJing ne sert à peu près à rien, sauf à faire partager un peu de soi aux autres et à rendre la vie moins moche. Et que cette bédé, comme la précédente, nous a fait rire aux éclats et noter une bonne dizaine de référence de disques qu'on a envie d'écouter.
(2006)

Critique écrite le 15 mai 2008 par Philippe
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Luz : les chroniques d'albums

Luz : Claudiquant Sur Le Dance Floor (BD/Livre par Philippe
08/05/2008
Je vais essayer sans succès de la faire courte pour ne pas déclencher un crime de lèse-Penguin ; les gens qui le connaissent savent qu'après Manu Larcenet (il est vrai prolifique et génial), Luz est probablement son plus grand idole en BD.... La suite

Luz : la fiche artiste