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Chronique album : Martina Topley-Bird - Some Place Simple, par Philippe
Dimanche 24 novembre 2024 : 6409 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Martina Topley-Bird : "Some Place Simple"
Elle est ainsi très largement, mais presque exclusivement connue comme la voix chantant Overcome, Black Steel & Hell is round the Corner avec Tricky, Teardrop et plus récemment, Psyche & Babel avec Massive Attack, et on pourrait comprendre que ça l'agace un peu à force... Son dernier album, Some Place Simple, semble donc avoir été lancé opprtunément, en poisson pilote du (magnifique) mastodonte Heligoland de Massive Attack... Membre à part entière de la fascinante formation polymorphe de Robert Del Naja (5 personnes différentes au chant !), elle a en effet assuré en 2009-2010 la première partie d'une grosse série de concerts du groupe, ainsi que, indéniablement, les plus vertigineux pics de grâce de ceux-ci.
Comme pour marquer son territoire, Mrs Topley-Bird prend cependant ici complètement à contre-pied les arrangements technologiques à haute tension dramatique du méta-groupe, pour se consacrer à une série de "petites" chansons douces et généralement réconfortantes, comptines d'amour intimistes à un heureux homme (Lying, Valentine)... Plusieurs de ces chansons jouent sur une douceur quasiment a capella, accompagné d'un orgue, d'un tambourin ou d'autres percussions discrètes (Phoenix). Le début sur Baby Blue, voix enfantine et ukulele, établit d'ailleurs un parallèle inattendu avec Dionysos, et sa douceur donne déjà envie de se faire tout petit et se lover dans les bras de la Belle... Il faut dire que le timbre très sensuel de sa voix est tout aussi admirablement mis en avant de cette façon : très sûre d'elle, elle peut assumer une chanson entière sans paroles (Da da da, avec un simple sanza en accompagnement), ou par un mix léger de différentes boucles de sa voix (fascinante Ilyah).
Quelques titres détonnent un poil dans l'ambiance cosy générale : trois avec une tonalité africaine, Poison, Intro & All Day, s'avèrent diablement remuants et combattifs, tandis queSnowman insuffle un brin d'inquiétude. Sandpaper Kisses & Too Tuff to die, complainte et manifeste au ton rock presque PJharvesque, empêchent par ailleurs toute somnolence à la mi-album. Mais tout rentre dans l'ordre avec la très caressante Kiss kiss kiss finale, à l'orgue puis au clavecin, qui laissera les auditeurs et certaines auditrices rêveurs et rêveuses : cette fille ne parle que de baisers, et manifestement... her mouth is made for kissing. Alors lancez simplement le disque et faîtes de beaux rêves !
(2010)
Critique écrite le 01 août 2010 par Philippe
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