Accueil Chronique album : Mastodon - The Hunter, par Philippe
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Critique d'album

Mastodon : "The Hunter"

Mastodon :

Metal - Hardcore

Critique écrite le 01 juin 2012 par Philippe

Retour en fanfare pour Mastodon, groupe comme son nom l'indique assez monumental, qu'on a d'ailleurs jamais osé chroniquer jusqu'ici, de peur d'être bouffé tout cru. Et toujours avec une grosse bête menaçante sur la couverture, comme sur les quatre albums précédents - c'est une de leurs passions. Dans le metal, ce groupe a toujours fait bande à part, étant l'un des rares (avec Tool) à n'avoir pas renoncé à renouveler un genre pourtant très balisé. Ouvrant sans barguigner le bal pour tous les dinosaures du genre pendant des années et remontant patiemment vers la tête d'affiche, qu'ils pourraient bien atteindre dans les festivals d'été de 2012, avec ce très réussi The Hunter, toujours dans une veine progressive et expérimentale à la fois.
D'abord parce que la batterie du génial Brann Dailor est constamment surprenante, accompagnée d'un chant qui n'est jamais gratuitement violent et hurlé (mais non, même pas sur Blasteroid !), et qui peut au contraire rappeler celui d'Alice in Chains (Curl of the Burl ou la très classieuse Dry Bone Valley). Au micro, le barbu à bonne tête Troy Sanders, à ne pas confondre avec le barbu effrayant Brent Hinds, gratte et voix (tout le monde pousse la chansonnette de temps à autre dans le groupe), un guitariste à la fois technique et surpuissant de son état.
Bref, c'est une équipe A, aucun baltringue à signaler ! D'ailleurs, cultivant souvent une dissonance scientifiquement étudiée (Thickening), le groupe s'applique le plus souvent à réfuter les riffs gras en power-chord qui font pourtant toujours recette ailleurs, y compris chez leurs cousins sludge, les très jouissifs Kylesa. A l'exception notable de Spectrelight, d'une brutalité heavy metal réjouissante, où le vénéré braillard de Neurosis, l'invité permanent Scott Kelly, intervient avec jubilation...
Mastodon ne néglige pas non plus les pauses avec des morceaux plus planants, comme la très mélancolique The Sparrow qui conclut l'album, avant les 2 titres bonus, joyeusement brutaux (tiens, amusant, c'est pile l'expression qu'on avait employé à leur propos en live en 2005 !)
Le groupe poursuit aussi ses expérimentations - parfois déconcertantes, par définition ! - comme Creature Lives, une espèce de chant tribal qui pèse des tonnes, ou bien la chanson-titre, balade un peu gluante et qui vire à la démonstration de guitare (pas notre tasse de thé...). On leur préfère nettement, par exemple, l'ambiance film d'épouvante de l'épatante Bedazzled Fingernails. Ou encore, Stargasm & Heavy lifting qui montrent l'ensemble de leurs talents, au fil de leurs ruptures de style. Bref, étant sûr de beaucoup plus s'y amuser qu'à un concert monolithique de, au hasard, Slayer ou Deftones, l'aficionado metalleux ne pourra que se réjouir que le groupe soit annoncé en tournée pour ce nouvel album !
(2011)
Vignette Philippe

 Critique écrite le 01 juin 2012 par Philippe
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