Chronique album : Melody's Echo Chamber - Melody's Echo Chamber, par Philippe

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Critique d'album

Melody's Echo Chamber : "Melody's Echo Chamber"

Pop - Rock

Critique écrite le 20 décembre 2012 par Philippe

Weird World, comme le nom du label qui édite ce disque : quel monde étrange en effet, où sans doute par la magie d'une connexion improbable sans Internet, une jeune française quasi-inconnue, Melody Prochet, enregistre sans crier gare, l'album pop psychédélique de l'année avec Kevin Parker, le producteur des actuellement très (trop ?) hype rockeurs australiens de Tame Impala.... Et ceci pour obtenir une série de chansons à tendance faussement pop sixties, mais sur un fond sonore tour à tour space décalé futuriste, psyché puis presque noisy, et donc un album qui colle à vos oreilles comme le sparadrap aux doigts du Capitaine Haddock...
Le tout donnant à qui l'écoute, une agréable sensation d'êtres sous une influence lysergique continue, autrement dit, d'être légèrement défoncé(e). Bien malin qui pourrait résister au décollage, à l'entame parfaite d'I Follow You, joyeuse déclaration chantée comme beaucoup de choses à travers divers chambres d'écho, c'est un fait, et accompagnée de réjouissantes guitares en arpèges. A la plus nerveuse Crystallized qui dérape en grosses guitares saturées sur un son de batterie scientifiquement salopé, ou bien à You won't be missing... saturée de sons futuristes, ou à Endless Shore et plusieurs autres, qui semblent planer à 30 000 mètres d'altitude...
Mention "tombé de nulle part" aussi, pour un titre francophone déconcertant, enfantin, aussi nostalgique qu'une chanson de Daphné et aussi planant qu'un titre de Air à la fois : Bisou Magique ! Ou pour l'autre titre en français, sur un rythmique jazz très 'Dave Brubeck' (RIP) : Quand vas-tu rentrer ?, où notre nouvelle Melody fait preuve de la même charmante désinvolture pour dire des choses tristes, que sa confrère Vanessa Contenay-Quinones... Mais la ressemblance s'arrête là, car chez Melody's Echo Chamber, les mélodies sont constamment surprenantes et décalées (Snowcapped Crash), au besoin jusqu'à distiller une douce angoisse (Mount Hopeless), ou un franc malaise (IsThatWhatYouSaid, à ne surtout pas écouter dans un état second !)
Au vu de l'épatante conclusion - le babil d'une gamine posée sur un air pop sixties hyper classieux -, et d'un excellent premier retour de scène transmusicale, on n'a plus que deux envies à la fin du disque : le réécouter d'abord, et pouvoir constater bientôt en live, l'excellence attendue et le potentiel psychotrope inévitable de cette bien jolie perdrix de l'année !

2012 (Weird World)