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Chronique album : Metronomy - Nights Out, par Philippe
Samedi 23 novembre 2024 : 6572 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Metronomy : "Nights Out"
Tout semble encore s'aggraver avec The End of You : titre électro à petits bruits débiles, trois notes de guitare répétées jusqu'à la nausée, un boum-boum de claquement de mains mal imité, un synthé abject plaqué là-dessus (comme partout ailleurs dans l'album), donnant tout au plus envie de danser les pieds serrés, en ondulant ridiculement du bassin et montrant des choses avec le doigt pour se moquer, comme un crétin de nerd : à la première écoute, une vraie torture. A la deuxième, une curiosité contre-nature. A la troisième (hélas), une addiction naissante... Il en va de même pour tout l'album : on le hait instantanément, on est pris d'envie de se gratter, c'est purulent et atroce, on se jure de ne plus jamais...
Et pourtant votre cervelet inférieur, le reptilien, vous siffle sournoisement : mais si, tu le sais, que tu aimes ça, quelque part. Cette basse salace de Heartbreaker, cette espèce d'intro totalement new wave 80's, totalement Curiste en somme, de On The Motorway, les airs obsédants chantés par les voix de fausset de Holiday ou A thing for Me, l'intriguant retour free jazz Back on The Motorway, le mal-nommé On Dancefloors qui garantit à lui seul de vider ceux-ci mais dont la remarquable dissonance finira par capter votre intérêt malgré vous...
Metronomy est un peu à l'électro-pop ce que Sonic Youth est au rock : le cousin clodo, junkie insortable de la famille, mais qui reste inexplicablement ... attachant. Enfin bon, un certain nombre de chansons résiste remarquablement à cette analyse et reste totalement insupportable (Radio Ladio, du Kraftwerk déviant, My heart rate rapid, qui sonne comme le pire des Klaxons ou Side 2 qui ne ressemble juste à rien...) : on peut donc raisonnablement se demander ce qui se passe dans la tête de ces jeunes gens.
Et pourtant leur musique, positivement horripilante, ou horripilamment positive, reviendra à votre insu dans vos oreilles, avant que naisse cette indéniable envie de les voir sur scène où ils semblent par ailleurs plutôt convaincants. Incontestablement, une expérience dont on ne ressort pas indemne : au fond, mieux vaut peut-être ne même pas commencer !
(2009)
Critique écrite le 21 mars 2009 par Philippe
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