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Chronique album : Mick Wigfall & The Toxics - Mick Wigfall & The Toxics, par Philippe
Dimanche 24 novembre 2024 : 6412 concerts, 27233 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Critique d'album
Mick Wigfall & The Toxics : "Mick Wigfall & The Toxics"
Reprises étalées au fil des âges, et pour partie assez connues : I ain't got you par exemple, de Clarence Carter, est un de ces trucs hyper-repris écrits par un Noir a priori mort sans voir son premier million de dollars, et joué par plein de blancs-becs (des Yardbirds à Aerosmith) qui ont touché le pactole à sa place. On a aussi reconnu un titre de T-Rex (Born to Boogie), vaguement un autre de Gene Vincent (Poor Man's Prison, qui semble ici chanté par le Johnny Cash de chez Sun Records), ou encore identifié l'auteur de Nervous Breakdown, Eddie Cochran, parce que sa voix était ici très bien imitée ! De même, on se rappelait plus ou moins de Drives me Wild de Dr Feelgood, repris lui aussi très fidèlement à l'original...
Mais avouons que d'avoir précisé les auteurs des titres était tout de même bien aimable de la part du groupe. Car à moins d'être expert en rock'n'roll (pré)historique, on découvre aussi plusieurs choses au fil de ce disque : c'est d'ailleurs un de ses mérites ! Ainsi pour la sautillante Did you Mean Jelly Bean d'un certain Joe Clay (et ça, ça date de 1956, *#$% de dieu ?!), ou de la furibarde Pretty Plaid Skirt de Mel Smith, chanteur sans doute assez bien connu de sa descendance, et de 2 ou 3 historiens du rock'n'roll. Et à vrai dire, au risque de faire pouffer quelques experts des marges du mouvement punk, on ne jurerait pas avoir déjà entendu cet amusant hymne de surf-rock instrumental, l'Egyptian Reggae du fantasque Jonathan Richman.
Quoi qu'il en soit en les déterrant, et en les rejouant généralement sans chercher à sonner très différent de l'original, Mick Wigfall & The Toxics réveille une cohorte de morceaux zombies, parfois fabuleux et qui trouvent ici une réanimation bienvenue ! Trois chansons sont signées du trio tout de même : She's too much for Me (du Stray Cats speedé, sympa !), mais surtout More of that feeling et One Chance, 2 rock'n'roll pépères ou blues affutés, selon votre humeur, où Mick Wigfall affirme une vraie personnalité vocale, potentiellement intéressante en soi, outre sa capacité à très bien singer les autres (voir le Big in Japan de Tom waits : on s'y croirait !).
On souhaite donc que le trio, par ailleurs enthousiasmant en live, reçoive un bel accueil pour ce premier effort dans l'espoir que, mis en confiance, il mette en boîte davantage de sa propre production... Et devienne, pourquoi pas, le deuxième meilleur trio de pub-rock('n'roll) du monde : ils feraient par exemple l'ouverture parfaite d'une tournée européenne de The Head Cat, récemment chroniqué par ailleurs, et champion du monde actuel de cette catégorie.
(O'Bundies, 2011)
Critique écrite le 18 octobre 2011 par Philippe