Critique d'album
Motörhead : "We Are Motörhead"
Musicalement c'est à la fois intransigeant et simple à comprendre : c'est anglais et depuis 32 ans, il y a un riff de guitare basique mais en plomb liquide répété à l'envie, un batteur qui cogne comme le sourd qu'il est depuis longtemps, et devant, un bassiste qui hurle/gargouille la tête vers le haut dans un micro placé au dessus de sa tête - le Lemmy en question. Je crois que les 2 autres, certes pas membres d'origine, n'ont pas changé depuis 15 ou 20 ans, le tube du groupe non plus : c'est pour toujours, l'énorme Ace of Spades. Pour le reste, Motörhead c'est un peu tout le temps pareil : basique, régressif et hors d'atteinte à des oreilles non averties, reconnaissable entre mille et tout à fait jouissif pour les autres. Affreux, sale et méchant. Le genre de truc qui gagnerait l'Eurovision, quoi.
Quand à Lemmy, un médecin l'a récemment déclaré, à l'issue d'une analyse sanguine inquiétante, non transfusable avec du sang sain (ce qui le tuerait à coup sûr), tout en le suppliant de ne jamais donner son sang à quelqu'un (ce qui tuerait tout aussi sûrement le receveur). Cette particularité physique a des raisons précises : l'animal, en roue libre sex/drugs/rock'n'roll depuis une trentaine d'années, carburerait selon la légende à 3 paquets de Marlboro, 1 à 2 bouteilles d'alcool fort et... une groupie par jour. Respect !
Et sur cet album paru en 2000 alors ? Comme toujours, une entame infernale en coup de boule (See Me burning et sa double pédale) ; plusieurs chansons typiques sans aucune originalité (ce qui, on l'a vu, n'est pas l'intérêt principal du groupe), une reprise très sympa de God Save the Queen des Sex Pistols (ils ont aussi déjà massacré du Metallica à leur sauce par le passé, juste pour rire) ; une chanson zombie enthousiasmante et au rythme plus varié (la bien nommée Wake The Dead), une balade (mais oui !) en forme de confession assez émouvante nommée One more Fucking Time. Et puis, un hymne pogo total pour finir, comme un magnifique F#*k adressé au monde entier : We Are Motörhead (ce qui peut se traduire par : "Si t'es pas content c'est pareil, on ne changera jamais et d'ailleurs on viendra encore te pourrir les oreilles en jouant sur ta tombe dans 40 ans, sale petit merdeux").
Vous fâchez pas, on ne demande pas mieux, M'sieu Kilmister, alors à bientôt pour nous prosterner devant vous, tel Wayne et Garth devant Alice, en disant "on est à chier, on est pas digne", car personne de vivant (à part James Osterberg bien sûr), ni punk ni metalleux ni biker, ne peut être digne d'une légende comme la vôtre !
(2007)
Critique écrite le 13 février 2007 par Philippe
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